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SOMALIE

Plus de 2,6 millions de Somaliens en situation de crise

Jeudi 22 mai 2008, par FAO

La situation humanitaire en Somalie se détériore rapidement du fait à la fois de la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires, de la forte dépréciation du shilling somali et de l’aggravation de la sécheresse, indique aujourd’hui la FAO. Les prix des importations commerciales de riz et de la production locale de maïs et de sorgho, qui ont grimpé jusqu’à 375 % dans certaines régions au cours de la dernière année, sont à des niveaux historiques : deux à trois fois supérieurs à leur moyenne des cinq années précédentes.

La situation humanitaire en Somalie se détériore rapidement du fait à la fois de la hausse vertigineuse des prix des denrées alimentaires, de la forte dépréciation du shilling somali et de l’aggravation de la sécheresse, indique aujourd’hui la FAO.

Plus de 2,6 millions de personnes, ce qui correspond à 35 % de la population, ont besoin d’une aide d’urgence, soit 40 pour cent de plus qu’en janvier dernier.

L’augmentation des besoins s’explique principalement par la prise en compte supplémentaire de 600 000 citadins urbains devant affronter la flambée des prix des vivres et des denrées de base, selon une récente évaluation de l’Unité FAO d’analyse de la sécurité alimentaire en Somalie.

Le nombre de personnes qui ont fui Mogadiscio, la capitale, est également en hausse - plus de 20 % depuis janvier. Il s’établit maintenant à 855 000 personnes, ce qui porte à plus d’un million le nombre de personnes déplacées en Somalie.

Aggravation de la sécheresse

La situation est exacerbée par la grave sécheresse dans certaines parties du sud et du centre, ainsi que par une détérioration des conditions des parcours dans des zones du nord à cause d’une saison anormalement sèche.

Du fait du retard et de l’insuffisance des pluies saisonnières de la campagne Gu qui tombent généralement de mi-avril à juin, la récolte céréalière principale sera bien inférieure à la normale, ce qui donnera lieu à des pénuries et à de nouvelles hausses des prix des céréales produites localement.

Quelque 60 000 éleveurs, qui ont déjà souffert de deux saisons consécutives de précipitations insuffisantes, se trouvent en grave situation de crise alimentaire et de moyens d’existence.

On craint le pire pour la moitié de la population

“Si les pluies Gu sont nettement inférieures à la normale, si le shilling continue à se dévaluer, si la hausse des prix alimentaires se poursuit et si l’insécurité s’aggrave, 3,5 millions de personnes, soit la moitié de la population, pourraient être confrontées, d’ici la fin de l’année, à de graves pénuries alimentaires et de moyens d’existence ou à des conditions relevant de l’urgence alimentaire”, indique Cindy Holleman, Conseillère technique en chef de la FAO pour la Somalie. “La situation est extrêmement préoccupante”, souligne-t-elle.

Il faut s’atteler aux préparatifs de la planification des urgences pour garantir une intervention rapide et appropriée si le pire scénario devait se vérifier, ajoute Mme Holleman.

Niveau record des prix des céréales

Les prix des importations commerciales de riz et de la production locale de maïs et de sorgho, qui ont grimpé jusqu’à 375 % dans certaines régions au cours de la dernière année, sont à des niveaux historiques : deux à trois fois supérieurs à leur moyenne des cinq années précédentes.

La Somalie est un importateur net de céréales. En une année normale, environ 60 pour cent de ses besoins alimentaires sont couverts par les importations.

Compte tenu de la flambée des prix alimentaires à l’échelle mondiale, à laquelle s’ajoute la forte dépréciation du shilling somali de plus de 125 % par rapport au dollar des Etats-Unis au cours des quatre derniers mois, les prix des céréales importées en Somalie demeureront à des niveaux record et hors de portée de la plupart des ménages urbains pauvres.

Les citadins pauvres réduisent leurs achats de nourriture et passent du riz importé au sorgho produit localement qui est moins cher, mais qui viendra à manquer en cas d’échec de la campagne Gu. Ils sautent des repas et réduisent les dépenses non alimentaires telles que savon, kérosène, médicaments et frais de scolarité.

“En dépit de toutes ces stratégies d’adaptation, de nombreux ménages urbains pauvres n’ont pas de quoi acheter les biens de première nécessité, avec des déficits allant de 10 à 30 pour cent du coût total”, précise Mme Holleman.