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Entre la « révolte du bassin minier de Gafsa » et l’échéance électorale de 2009

Lundi 21 septembre 2009, par Eric Gobe , Larbi Chouikha

L’année 2008 a été marquée par la « révolte du bassin minier de Gafsa ». Les mobilisations sociales qui ont touché cette région pauvre, aux confins de la frontière algérienne ont constitué le mouvement de protestation le plus important connu par la Tunisie depuis la « révolte du pain » de janvier 1984. Il a duré près de six mois et a concerné différentes catégories de la population, comme les chômeurs (surtout les diplômés chômeurs), les travailleurs précaires des chantiers des municipalités, les élèves des lycées et les familles d’ouvriers victimes d’accident du travail dans les mines de phosphate. Ce faisant, « l’espace de la révolte » a concerné des populations marginalisées, mises à l’écart économiquement et socialement dans une région située elle-même aux marges de la Tunisie . La contestation est partie le 5 janvier de la délégation (sous-préfecture) de Redeyef (26 143 habitants selon le dernier recensement de 2004) pour gagner les autres principales villes minières, notamment Moularès (Oum Laarâyes en arabe, 24 487 habitants), M’dhila (12 383 habitants), et, dans une moindre mesure Metlaoui (37 099 habitants). À l’exception de Gafsa, l’ensemble du bassin minier a été traversé par un conflit social sans précédent. De leur côté, les partis politiques « indépendants », sans leadership unifié et obnubilés par l’élection de présidentielle de 2009, n’ont pas été capables de faire de l’épisode protestataire du bassin minier un enjeu politique. Ahmed Néjib Chebbi, le fondateur du parti démocrate progressiste (PDP), désireux de susciter une dynamique populaire autour de sa candidature à l’élection présidentielle a paru un moment gêné par un mouvement social qui a fait passer au second plan son opération de communication électorale. L’année 2008 a ainsi montré de façon flagrante le hiatus existant entre des forces politiques d’opposition très faibles et une fraction de la population tunisienne que ni le parti présidentiel, ni la centrale syndicale unique n’ont pu ou su prendre en charge.


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