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ISRAEL - PALESTINE

La stratégie israélienne contre Gaza

Vendredi 26 octobre 2007

Diviser les Palestinien, consolider sa position sur le terrain, affaiblir le Fatah et le Hamas et réduire leurs capacités à lui arracher des concessions.

Le 19 septembre 2007, le cabinet de sécurité israélien déclarait la bande de Gaza « entité ennemie ». La décision fut prise après des tirs de roquettes répétés depuis Gaza sur le sud d’Israël. Israël a menacé de couper les approvisionnements en carburant et en eau de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, et également de restreindre les déplacements des personnes et des marchandises rentrant et sortant de Gaza.

Néanmoins, Israël a fait preuve d’une certaine retenue dans sa décision, voulant éviter de créer une crise humanitaire dans la bande de Gaza. Un tel développement éroderait davantage encore l’image internationale d’Israël et pourrait amener de nouveaux dangers pour sa sécurité. En outre, il jetterait une nouvelle fois une ombre sur le soutien américain à Israël, et ceci explique pourquoi Washington a probablement insister auprès d’Israël pour que soit évitée une aggravation de la crise humanitaire en Gaza.

La stratégie israélienne vise à fractionner les Palestiniens en de nombreuses petites factions qui se battent entre elles pour le pouvoir.Ce qui a motivé la décision d’Israël à déclarer la bande de Gaza entité ennemie a trait surtout à un message politique adressé à la communauté internationale indiquant qu’Israël, s’il le décide, a le droit de renforcer son contrôle sur la bande de Gaza et sur le Hamas.

La décision démontre qu’Israël ne veut pas laisser retomber la pression politique sur le Hamas. Même si le Hamas ne fait pas peser une menace vitale sur Israël, il en représente toujours une sur le plan psychologique. Les tirs continus de roquettes sur le sud d’Israël renforcent le sentiment d’insécurité générale parmi la population israélienne.

En outre, maintenir une forte pression sur le Hamas est aussi un moyen de conforter un consensus national au profit du gouvernement d’Ehud Olmert et de réduire les options diplomatiques des Palestiniens. Pression sur le Hamas et, dans le même temps, soutien au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas - quoique mollement -, sont le moyen de diviser davantage les Palestiniens, ce qui va dans le sens des intérêts d’Israël.

En effet, Israël cherche comment diviser davantage le Hamas et exploiter les débats internes au mouvement entre modérés et radicaux. Par conséquent, en mettant la pression sur Gaza, Israël contraint le Hamas à être confronté à des divisions internes grandissantes. Un Hamas moins soudé peut offrir une possibilité à Israël pour que s’intensifintr les combats entre les différentes groupes armés à l’intérieur du mouvement qui contrôle les différents secteurs territoriaux dans la bande de Gaza. L’objectif final de la stratégie israélienne est de fractionner les Palestiniens en de nombreuses petites factions qui se battent entre elles pour le pouvoir. Cette évolution affaiblirait les capacités des Palestiniens à arracher des concessions d’Israël.

De plus, elle réduirait aussi les options pour les puissances extérieures qui sont impliquées dans la crise. Les puissances pro-Fatah, telle que l’Arabie saoudite, et les puissances pro-Hamas, telles que l’Iran et la Syrie, auraient alors des difficultés à répondre aux intérêts des mouvements en Israël étant donné qu’elles seraient obligées de traiter avec des groupes militants affaiblis représentant une moindre menace sur le plan militaire pour Israël.

Par ailleurs, si Israël ne soutient pas plus sérieusement Abbas et le Fatah, c’est parce qu’il perçoit toujours la direction du Fatah comme peu fiable.

(cliquer sur la carte pour agrandir)Des éléments armés du Fatah ont tiré sur Israël avec des roquettes ces dernières années et cette histoire reste un obstacle sérieux dans la recherche d’un accord durable. Le Fatah est toujours perçu comme un ennemi et Israël considère seulement partager un intérêt tactique avec lui.

Par exemple, quand Israël a libéré autour de 60 prisonniers palestiniens dans la ligne du Fatah, cette amnistie n’a pas suffit pour renforcer la position du mouvement dans la bande de Gaza. Les rencontres Olmert/Abbas sont davantage des concessions pour montrer que la prochaine réunion israélo-palestinienne pour la paix, en novembre, sera un sommet décisif. C’est aussi le résultat de la pression américaine, Washington cherchant à obtenir de petits compromis de la part d’Israël afin d’empêcher une détérioration de ses liens avec ses alliés arabes.

La vérité c’est que la stratégie première d’Israël est de parvenir à une situation favorable sur le terrain de sorte que lors des négociations avec les Palestiniens, Israël puisse l’emporter le mieux possible. Pour réaliser cette stratégie, Israël essaie de disloquer le champ politique palestinien en affaiblissant le Hamas et en divisant encore plus les Palestiniens. Par conséquent, Israël va orienter sa stratégie en accentuant de telles divisions, en consolidant ses positions sur le terrain et en travaillant à garder le Fatah, le Hamas et le reste des autres factions palestiniennes dans un état de faiblesse.

PNIR (Power and Interest News Report) est une organisation indépendante qui utilise des sources de renseignements publiques pour fournir des analyses sur les conflits dans le contexte des relations internationales. PINR aborde un sujet basé sur les pouvoirs et les intérêts en jeu, laissant le lecteur en juger moralement. Les observations peuvent lui être adressées à : comments@pinr.com

23 octobre 2007 - PNIR - traduction : JPP


Voir en ligne : www.info-palestine.net