La corruption rampante, le non-respect de la loi et le désordre prévalant dans le cadre d’une administration palestinienne lamentable se sont traduits par une vaste colère populaire. Lassés d’un leadership qui a échoué à nous mener à la libération, les gens, y compris à gauche, ont voté pour Hamas qui leur a promis d’améliorer leur sort. Le processus, tout le monde en convient, a été absolument démocratique. Ce n’est pas rien si on considère que c’est la première fois que le pouvoir est transféré pacifiquement au Moyen-Orient. Les électeurs ont parlé fort, « ou bien vous assurez le respect des lois, l’imputabilité et la transparence, ou bien on vous met dehors ».
En passant, les Palestiniens sont capables de discernement. À Qalqilia et à Rafah, par exemple, ils n’ont pas voté pour Hamas, parce qu’ils ne sont pas contents de la gestion municipale par les islamistes qui avaient gagné les élections locales il y a quelques mois. Hamas le sait et comprend que l’idée de la démocratie ne sera pas remise de côté.
Les citoyen/nes peuvent changer le pouvoir, c’est la leçon de ce qui vient d’arriver et dans ma vision des choses, c’est un développement très positif. Cette élection marque donc un tournant. Tout le monde, partis, organisations, individus, s’entendent pour valoriser la démocratie et la paix. Tous sont commis à l’idée d’une société civile indépendante qui observe, critique, propose et lutte contre la discrimination et l’extrémisme. Dans le domaine qui nous intéresse, l’éducation, la balle est dans notre camp. Personne ne nous empêchera, personne ne nous donnera la permission non plus, pour mobiliser les enseignant/es dans la bataille pour la démocratie, le progrès, la tolérance.