Mardi 14 octobre 2008 : Les paramilitaires ont assassiné un leader du Curvarado ... Les menaces de morts se réalisent en présence de la Brigade 15 et de la police d’Uraba
Le 14 octobre 2008, vers 13h, des paramilitaires ont assassiné le leader communautaire du Curvaradó, WALBERTO HOYOS RIVAS. WALBERTO se trouvait dans la Zone humanitaire de Caño Manso, à l’intérieur du territoire collectif du Curvaradó, participant à une réunion avec la communauté. À la fin de la réunion, WALBERTO est sorti de la Zone humanitaire jusqu’à la route qui va à la municipalité de Belén de Bajirá, lorsque s’est approchée une motocyclette de marque Honda de couleur bleue, de laquelle un homme a tiré et l’a tué.
WALBERTO était Veedor Ciudadano et avec son témoignage, la stratégie paramilitaire dans la région pouvait continuer à être dénoncée. Il avait déjà témoigné pour démasquer leur pratique d’usurpation des territoires collectifs dans le Bajo Atrato destinée au développement de l’agroindustrie et de l’élevage extensif.
WALBERTO était témoin de la manière dont ont été planifiés et exécutés la détention et la disparition forcée du leader communautaire du Curvaradó ORLANDO VALENCIA, le 15 octobre 2005 et son postérieur assassinat le 24 octobre de la même année.
A cause de ce témoignage, WALBERTO HOYOS avait déjà été victime le 17 septembre 2007 d’un attentat au cours duquel il avait été blessé, comme son frère MIGUEL HOYOS RIVAS. Jusqu’à aujourd’hui, le Fiscal général de la Nation n’a pas identifié, ni détenu, ni poursuivi l’auteur de cette attaque, qui peut se déplacer librement à Belén de Bajira devant le commandement de la police.
Le 14 octobre 2008, le premier juge pénal d’Antioquia a communiqué par écrit la décision d’appeler WALBERTO HOYOS RIVAS pour qu’il dépose son témoignage : WALBERTO devait témoigner pendant trois jours, devant les juges pénaux de Bogotá, dans le jugement contre les paramilitaires JULIO CESAR SILVA BORJA – connu comme “El Indio” ou “El Enano”- et PABLO JOSÉ MONTALVO CUITIVA – connu comme “Alfa 11”-, pour le meurtre du leader communautaire du Curvaradó ORLANDO VALENCIA. La vérité, encore aujourd’hui, a été réduite au silence par le crime contre WALBERTO.
WALBERTO était protégé par les mesures provisoires de la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Il avait un régime de protection du Ministère de l’Intérieur et de la Justice.
La stratégie paramilitaire se poursuit, par l’entremise de la Brigade 15 de l’armée et de la police nationale. En leur présence, la culture de la palme à huile continue à avancer, jumelée à l’élevage extensif. Les crimes, comme celui contre WALBERTO, continuent... Et la seule chose qui n’avance pas, ce sont les enquêtes sur les crimes commis au Curvaradó.
COMISION INTERECLESIAL DE JUSTICIA Y PAZ