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Contre-sommet Europe-Amérique latine

Tisser des alternatives

Mardi 16 mai 2006, par Pierre BEAUDET

Jusqu’au 13 mai, à Vienne, en Autriche, le sommet des chefs d’État et de gouvernement d’Amérique latine, de la Caraïbe et de l’Union européenne se réunit. Mouvements sociaux et ONG d’Europe, d’Amérique latine et des Caraïbes organisent un contre-sommet.

Rouge, 11 mai 2006

Le contre-sommet des chefs d’État et de gouvernement d’Amérique latine, de la Caraïbe et de l’Union européenne (UE) est destiné à présenter des alternatives à un ordre néolibéral, impulsé tant par l’Europe que par la majorité des gouvernements latino-américains. Dénommée « Enlazando alternativas 2 » (« Tissant des alternatives 2 »), cette initiative est en continuité directe avec les premières rencontres qui se sont tenues à Guadalajara, au Mexique, en mai 2004.

Face à la multiplication des traités de libre-échange entre l’UE et l’Amérique latine, il s’agit d’unir les mouvements et organisations sociales par le biais d’une coordination qui participe aux rapprochements des peuples des deux continents. Cette initiative s’inscrit pleinement dans la dynamique du mouvement altermondialiste et suit de quelques jours le Forum social européen d’Athènes (lire ci-dessus). Ce réseau est actuellement coordonné en Europe par le Transnational Institute, un institut de recherche hollandais qui tente de formaliser un « programme global de justice économique » et, du côté latino-américain, par Alianza social continental, un forum d’organisations progressistes américaines, né en 1999, au Costa Rica.

Des dizaines de collectifs sont partie prenante de ce mouvement, dont les Attac de plusieurs pays, des ONG de commerce équitable, féministes ou écologistes, le réseau européen Transform !, l’association France- Amérique latine, certains partis politiques de la Gauche unie européenne, des organisations bolivariennes (Venezuela), etc. Durant quatre jours, des milliers de personnes sont attendues, venues d’Europe et d’Amérique latine, et chacun pourra participer aux diverses tables de discussion1. Cette rencontre permettra de voir siéger un « tribunal permanent des peuples », visant à « mettre en accusation le fonctionnement du système de pouvoir des transnationales européennes, tant en Amérique latine qu’au sein de l’Europe elle-même ». En partant de l’expérience du tribunal Russel sur les crimes de guerre perpétrés au Viêt-nam (1967), plusieurs cas exemplaires seront présentés devant un jury composé d’intellectuels, de juristes, de syndicalistes et de militants. Il s’agira de décrire, avec précision, les modalités de fonctionnement des multinationales européennes, telles les pratiques prédatrices de Suez pour la gestion de l’eau.

Pour conclure cet événement, le 13 mai, aura lieu une grande manifestation festive. Ceci avec, pour toile de fond, la volonté de dénoncer haut et fort la rhétorique fallacieuse selon laquelle l’Union européenne incarnerait un capitalisme « à visage humain ».