|  

Facebook
Twitter
Syndiquer tout le site

Accueil > La montée en puissance de la Chine

La montée en puissance de la Chine

Mercredi 15 septembre 2021, par Marie-Pascale Gagné

La Chine s'efforce de consolider sa puissance à l'intérieur comme à l'extérieur de ses frontières. Unité nationale, urbanisation, présence accrue dans l'espace maritime mondial, nouvelles routes de la soie, hard et soft power, métaux rares… la liste des ambitions chinoises est longue. Son omniprésence à l'échelle mondiale, elle, se concrétise.

L'unité de la nation chinoise

Quatrième plus grand pays dans le monde, la Chine doit faire face aux défis sociaux et territoriaux qui s'imposent avec un territoire aussi vaste. Certaines régions souffrent d'enclavement, comme les provinces les plus reculées de l'Ouest rural. Toutefois, des mesures comme la politique vers l'Ouest sont mises en place pour développer la Chine intérieure autour des villes de Chongqing, Chengdu et Xi'an, ce qui correspond à la volonté du président Xi Jinping d'assurer « l'unité de la nation chinoise ». La théorie d'une seule Chine, en plus de viser l'annexion de Taiwan, concerne les régions du Tibet et du Xinjiang, au détriment des peuples qui y vivent (Tibétains et Ouïghours).

La métropolisation

La Chine organise son territoire autour de ses grandes villes dans une logique de métropolisation de sa structure interne. L'accent est mis de manière encore plus marquée sur les métropoles littorales, considérées comme point tournant dans sa volonté de s'imposer comme grande puissance mondiale. Un des grands projets de Xi Jinping est notamment de faire de la région Guangzhou, Macao et Hong Kong l'aire urbaine la plus importante au monde, la mégalopole du Delta de la rivière des Perles, réunissant 60 millions d'habitants dans 11 grandes villes.

L'espace maritime mondial

L'émergence de la Chine comme puissance mondiale est frappante dans son obsession à se projeter hors de son territoire. D'ailleurs, Xi Jinping n'hésite pas à affirmer sa volonté de faire du pays l'hyperpuissance mondiale. Dans le contexte de la globalisation, où les marchés se multiplient et se diversifient, la Chine accentue sa présence dans l'espace maritime mondial. Le pays s'impose autour de plusieurs points de passage, comme le canal de Panama où on constate de plus en plus d'investisseurs chinois. De plus, la Chine planifie le percement d'un canal en Thaïlande, dans l'isthme de Kra, qui aiderait ses exportations et son approvisionnement en énergie.

La mer de Chine

La Chine souhaite maitriser totalement la mer de Chine pour différentes raisons. D'abord, parce que le tiers du commerce mondial y transite et que plusieurs de ses grandes infrastructures y sont installées, dont le port de Shanghai, qui est le plus important au monde. Mais aussi pour des raisons liées aux ressources. Plusieurs pays revendiquent les archipels des îles Paracels et Spratleys, présents dans cette mer, pour les ressources naturelles qu'ils comportent et pour pouvoir acquérir leurs vastes zones économiques exclusives (ZEE), c'est-à-dire l'exploitation des ressources qui s'y trouvent de manière exclusive. Ces dernières années, la Chine essaie de contrôler ces îles par la force et l'influence.

Jusqu'au pôle Nord

L'émergence de la Chine comme puissance mondiale s'observe par son omniprésence sur le globe. Elle affirme sa puissance sur tous les continents, jusqu'au pôle Nord ! En effet, en ce qui a trait à la route transpolaire, même en tant que membre observateur du conseil de l'Arctique, le pays y augmente sa présence diplomatique et commerciale et multiplie les expéditions scientifiques. La Chine voit en cette route une manière stratégique de contourner certains détroits plus achalandés comme ceux de Malacca et d'Ormuz.

Une mondialisation chinoise

La Chine, parvient à concentrer la mondialisation autour de ses intérêts. Il y a les grandes firmes multinationales, dont trois des cinq plus grandes sont chinoises, soit Sinopec Group, State Grid et China National Petroleum. Mais également le projet des nouvelles routes de la soie, par lequel le pays souhaite améliorer le transport de ses marchandises. Avec ce projet, la Chine affirme plus que jamais sa puissance : elle impose sa volonté aux autres pays en les contraignant à s'endetter pour construire des infrastructures qui participeront à son rayonnement mondial. Ailleurs dans le monde, la Chine exploite les avantages comparatifs du continent africain pour s'élever sur le terrain des marchés. Les Chinois savent déceler les endroits où la régulation est moins stricte et sont en mesure de jouer avec la corruption présente sur le continent.

Le hard et le soft power

Le pays travaille à la modernisation de ses capacités navales et aériennes et effectue une transition vers la guerre moderne, signe d'un raffinement de son hard power. D'ailleurs, quant à la force militaire, les États-Unis considèrent que la Chine est le seul pays pouvant réellement les contester. Possédant l'arme nucléaire, la Chine bénéficie de la dissuasion nucléaire pour éloigner les menaces extérieures. Du côté de son soft power, le Chine redouble d'ardeur dans ses pratiques depuis les dernières années : espionnage industriel, coproduction de films américains comme outil de propagande et influence culturelle grandissante via les instituts Confucius.

L'importance des ressources

Un autre facteur de puissance de la Chine est sans équivoque sa possession de ressources naturelles. Cinquième pays producteur de pétrole à l'échelle mondiale, la Chine profite des avantages géopolitiques reliés à cette ressource. Le pays accorde une grande importance aux métaux rares, dont elle contrôle 95% de la production. Cela lui confère une puissance immense, ces métaux rapportant beaucoup d'argent et étant essentiels à la production de plusieurs produits de technologie de pointe. D'ailleurs, 90% des importations japonaises de terre rares viennent de Chine, et le pays n'hésite pas à jouer de cette dépendance pour imposer sa volonté au Japon.

Bref, la Chine s'impose partout dans le monde, dans tous les domaines, pour émerger demain sur la scène mondiale comme première puissance. Alors que le président Xi Jinping travaille sans relâche pour favoriser l'essor du pays vers cette hyperpuissance, ce n'est qu'une question de temps avant que la Chine exerce son influence dans toutes les sphères de nos vies.

Photo : Unsplash

Le Journal des Alternatives

Accueil

À la une

Selon le psychiatre auteur de cette tribune, une approche démocratique de la pandémie est possible. Dans sa vision, tous resteraient égaux devant la médecine et leurs doutes ne seraient pas méprisés. En revanche, l’enrichissement de l’industrie pharmaceutique et l’emploi de l’argent public seraient scrutés, et mis en balance avec l’urgence climatique.

Depuis son déclenchement fin 2019, la pandémie de Covid-19 a donné lieu à une gestion d’apparence désordonnée, voire chaotique, de la part de l’ensemble des gouvernements, quelles qu’aient été leurs options, d’ailleurs changeantes, en la matière. Cette allure est généralement mise sur le compte, selon le cas, de leur inexpérience, de leur amateurisme, de leur imprévoyance, de leur incurie voire de leur cynisme, tous facteurs qui se sont en effet conjugués à des degrés divers la plupart du temps. Cependant, la généralité même de cette situation conduit à soupçonner la présence de facteurs plus (...)

« Moi ce qui m’effraie encore plus que Zemmour, c’est les discours intersectionnels du moment », déclarait récemment l’une des porte-parole du gouvernement Macron. Quelques mois plus tôt, le ministre de l’Éducation nationale dénonçait l’intersectionnalité comme complice du terrorisme islamiste. Ce quinquennat ne nous aura rien épargné. Ce mot compliqué désigne pourtant quelque chose d’élémentaire : certaines personnes font l’expérience de dominations multiples dans la société. Ce concept entend, dès lors, révéler et penser la pluralité et l’imbrication des discriminations de classe, de sexe et de race. Sur fond de pandémie de Covid-19, l’historien étasunien Michael Beyea Reagan s’empare de cette notion — promue par la chercheuse afroféministe Kimberlé Williams Crenshaw à la fin des années 1980 — et défend l’idée d’une « lutte de classes intersectionnelle ». Autrement dit, d’œuvrer, depuis le mouvement ouvrier, à la destruction du mode de production capitaliste en intégrant les « expériences variées, diverses et contradictoires » des travailleurs et des travailleuses.

En friche depuis une vingtaine d’année, l’immense terrain vague situé à l’Est du quartier Hochelaga-Maisonneuve fait la joie des promeneurs et promeneuses, des familles et de leurs apprenti.e.s explorateur.trice.s urbain.e.s, des sportif.ve.s et de leurs chiens. Composé de divers terrains et habitats à la végétation abondante (boisés, friches), le terrain vague est un refuge pour les habitant.e.s du quartier comme pour les monarques, les renards et les cerfs, aperçus au détour d’un sentier ou entre les rails abandonnés. En 2016, une partie de ce territoire en friche a été (...)

Le nouveau rapport « Pandora Papers » sur le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale montre comment le légal et l’illégal se combinent pour cacher le phénomène de l’exploitation et du pillage des biens communs aux mains du capital transnational.

J’ai traversé le poste-frontière d’Erez pour la première fois en 2006. L’architecture ultra sophistiquée de ce complexe fait de béton, d’acier, de fils de fer et de verre blindé rappelle un décor kafkaïen, à la fois inquiétant et indéchiffrable. Je me souviens encore de la sourde déflagration ressentie alors que j’approchais la sortie vers Gaza. « C’est un bang sonique, rien à craindre », avait voulu me rassurer une journaliste canadienne qui traversait au même moment. Plus tard, on me raconterait le traumatisme vécu par de jeunes enfants qui, à force d’entendre ces bombes sonores, finissaient par (...)
Observer le gouvernement de Joe Biden aux États-Unis donne une sorte tournis pas trop désagréable. Loin des déclarations spectaculaires de son prédécesseur, le nouveau président s’est lancé dans une série de mesures étonnantes qui devraient transformer le pays de façon significative. Et qui découlent de longues luttes dont on a longtemps douté des résultats. Certains observateurs habituellement sceptiques ne craignent pas de renoncer à leur pessimisme. Selon Serge Halimi, directeur du Monde diplomatique, les États-Unis viennent d’adopter « une des lois les plus sociales de leur histoire. » Le (...)
https://www.youtube.com/embed/cRHOQRdC1bU
EPISODE 4 | La Révolution Sera Féministe - YouTube

Je m’abonne

Recevez le bulletin mensuel gratuitement par courriel !

Je soutiens

Votre soutien permet à Alternatives de réaliser des projets en appui aux mouvements sociaux à travers le monde et à construire de véritables démocraties participatives. L’autonomie financière et politique d’Alternatives repose sur la générosité de gens comme vous.

Je contribue

Vous pouvez :

  • Soumettre des articles ;
  • Venir à nos réunions mensuelles, où nous faisons la révision de la dernière édition et planifions la prochaine édition ;
  • Travailler comme rédacteur, correcteur, traducteur, bénévole.

514 982-6606
jda@alternatives.ca