Quelles sont les composantes militaires du rapport Baker ?
Il propose une réduction et en fait un redéploiement des troupes, vers les bases militaires américaines en Irak d’une part, vers les pays voisins d’autre par, notamment le Qatar, le Koweït, l’Arabie saoudite. De toute évidence, il faut selon Baker éviter l’« erreur » du Vietnam et ne pas provoquer par un retrait hâtif l’écroulement du régime. Donc il faut non seulement maintenir une bonne partie des 140 000 soldats américains sur place mais aussi assurer leur supervision de l’armée irakienne.
Quelles sont les propositions sur le plan diplomatique ?
Toujours selon les fuites publiées par le New York Times, Baker ne propose pas de véritables négociations avec la nébuleuse de la résistance irakienne. Face à l’Iran, il se contente d’offrir un vague dialogue sans mettre sur la table les questions cruciales comme l’Irak, le Liban, les sanctions. Même attitude face à Damas, comme si la Syrie et l’Iran devaient se contenter de parler à Washington. Il n’y aurait pas dans le rapport Baker de recommandations sérieuses sur la sécurité régionale, la question nucléaire (pas seulement celle de l’Iran), les armes de destruction massive, etc.
À quoi s’attendre donc ?
De manière générale, à pas grand-chose. Les revendications du mouvement anti-guerre, aux Etats-Unis comme dans le monde, restent totalement valables. Le retrait des troupes américaines est le premier pas nécessaire pour arrêter la mort et la destruction de l’Irak.
Bennis écrit pour l’Institute for Policy Studies de Washington.