Jamil Mizhir, membre du comité central du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), a déclaré mardi que le cœur du conflit interpalestinien était de nature politique et a demandé que les partis palestiniens participent aux prochaines discussions palestiniennes au Caire avec un « esprit et un cœur ouverts », affirmant que les Palestiniens ne pouvaient se permettre de rentrer du Caire sans un accord, car cela pourrait mettre en péril le combat national.
Commentant la session du CLP (Conseil législatif palestinien) à Gaza et les déclarations du responsable de la commission juridique du CLP à propos de la fin du mandat d’Abbas à la présidence et de l’illégalité du prolongement de ce mandat, Mizhir dit que ces questions ne font qu’accroître le fossé entre Fatah et Hamas et durcir le conflit.
Il affirme que le cœur du conflit est de nature politique et que la solution politique doit passer par un accord sur les élections, la présidence et toutes les questions connexes. Le dirigeant du FPLP ajoute que se lancer des accusations et des déclarations contradictoires ne fait qu’accentuer les divisions internes et creuser le fossé entre la bande de Gaza et la Cisjordanie.
Dans une déclaration à PNN (Palestine News Network), Mizhir indique que toutes les factions doivent revenir au dialogue, et il ajoute qu’il y a une véritable possibilité pour que ces discussions réussissent :
« Par conséquent, tous les partis doivent participer avec un esprit et un cœur ouverts, et doivent placer les intérêts supérieurs nationaux en tête des priorités, nous sommes déjà d’accord sur certains points qui pourraient constituer la base des discussions, ceci inclut la formation d’un gouvernement d’union. »
Mizhir déclare également que le FPLP a refusé la formation d’un gouvernement de technocrates qui adhèrerait aux conditions du Quartet, et il ajoute que le Quartet ne se soucie aucunement des droits nationaux palestiniens et du droit à résister à l’occupation.
« Nous disons que nous devons former un gouvernement d’union nationale qui suive un calendrier national et une politique au service de nos intérêts nationaux, ce gouvernement devra être basé sur les accords du Caire et sur le Document d’union nationale, telle est notre position et c’est ce que nous avons dit à nos frères en Egypte. »
En ce qui concerne les arguments avancés par le Fatah et le Hamas au sujet de la légalité ou de l’illégalité du report du terme du mandat du président Mahmoud Abbas, Mizhir déclare que ces arguments sont stériles puisque le conflit est politique, et que chaque côté essaie d’interpréter la loi selon ses propres intérêts. Il ajoute encore que la loi fondamentale palestinienne stipule que le président est élu pour 4 ans et que les élections présidentielles et législatives doivent se suivre.
« Ces arguments nuisent à nos intérêts ainsi qu’à notre agenda national déjà menacé par Israël », « Si on est animé de bonnes intentions, alors nous pourrons surmonter tous les obstacles et former un gouvernement d’union nationale, nous pourrons reconstruire les dispositifs de sécurité et préparer les élections présidentielles et législatives. »
S’agissant du calendrier des discussions, selon Mizhir, avec les négociations de 45 jours à deux mois prévues au Caire, nous avons une possibilité de réussite.
« Nous ne pouvons pas attendre plus de deux mois, nous ne pouvons pas attendre une centaine d’années pour ce dialogue ; ce calendrier commence début novembre. »
Sur le plan international, Mizhir estime que les Palestiniens s’impatientent que l’Europe ait enfin un rôle où elle reconnaîtrait les droits nationaux palestiniens et s’opposerait à la politique des Etats-Unis qui est de parti pris avec Israël.
« L’Union européenne devrait jouer un rôle positif dans la réalisation des droits nationaux palestiniens, dans la formation d’un Etat palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale. » dit Mizhir. « Le monde doit se rendre compte qu’il ne peut y avoir de paix sans la réalisation des droits légitimes des Palestiniens, il ne peut y avoir de paix tant qu’Israël ne se conforme pas à ces droits, l’UE et la communauté internationale doivent intervenir et donner la possibilité de créer un Etat indépendant et d’assurer la mise en œuvre du droit de retour des réfugiés. »
8 octobre 2008 - IMEMC - traduction : Info-Palestine.net