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Paysans expulsés à l’ouverture du sommet de la FAO

Jeudi 5 juin 2008

Des responsables d’organisations paysannes et de la société civile qui menaient une action pacifique aujourd’hui à Rome, Italie lors du Sommet de la FAO sur la souveraineté alimentaire ont été expulsés de force de la salle de presse vers 13h30. Ils venaient porter le message que des millions de personnes sont en train de grossir les rangs des victimes de la faim tandis que les entreprises qui dominent le secteur mondial de l’alimentation réalisent des profits records.

La spéculation et le contrôle de l’alimentation pour les grandes entreprises, qui sont parmi les principales causes de l’envolée récente des prix des produits alimentaires, sont des sujets qui ne sont pas abordés par les délégations gouvernementales et les agences internationales réunies à Rome pour débattre des solutions à la crise actuelle.

« Nous sommes outrés que ces aspects fondamentaux de la crise alimentaire ne soient pas à l’agenda de ce sommet », affirme Paul Nicholson, membre du Comité International de Coordination de Via Campesina et l’un des dirigeants paysans expulsés du sommet.

Les 10 personnes impliquées dans l’action portaient des pancartes affichant le contraste entre les profits records des entreprises de l’agrobusiness annoncés dans le rapport financier du dernier trimestre 2008 et les 100 millions de personnes supplémentaires qui viennent s’ajouter aux 800 millions de victimes de la faim parce qu’elles n’ont plus les moyens de manger. Les profits de Monsanto, la plus grande entreprise de semences au monde, ont augmenté de 108%, tandis Cargill et Archer Daniel Midlands, les plus grandes entreprises du commerce alimentaire, ont enregistré des profits records de respectivement 86 et 42 %. Les profits de Mosaic, l’une des plus grandes entreprises de fertilisants, ont augmenté de 1134 %.

Cette action était nécessaire pour porter l’attention du monde entier sur le fait que les principales causes de la crise alimentaire ne sont pas débattues et que la société civile est réduite au silence. Lors des précédents évènements de haut niveau de la FAO, la société civile avait davantage d’espace pour présenter ses positions et dialoguer avec les délégués gouvernementaux. Pour ce Sommet, la société civile n’a pas pu participer activement à la préparation et aux débats de l’évènement.

« Nous sommes inquiets parce que ce sommet va seulement renforcer la domination des entreprises sur le système alimentaire et conduire à la poursuite de la destruction des conditions de vie et de survie des populations autochtones », déclare Saul Vicente Vasquez (International Indian Treaty Council) l’un des supporters de l’action. « Il est temps pour les peuples autochtones et les autres producteurs de nourriture de prendre en main les politiques alimentaires. »

Les personnes impliquées dans l’action participent avec de nombreuses autres organisations de la société civile au forum de la société civile Terra Preta*, tenu en parallèle du Sommet de la FAO.

Une vidéo de l’action et de l’interruption de celle-ci sont disponibles sur http://wsftv.net. Au cours de l’action, les agents de sécurité ont saisi une banderolle où il était écrit « Arrêtons la domination des multinationales sur l’alimentation ».


Voir en ligne : www.viacampesina.org