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PALESTINE

Pauvreté, misère, insécurité

Le dernier rapport d’Amnesty International trace un portrait accablant

Mercredi 6 juin 2007

Quarante ans après l’occupation de leurs terres, les Palestiniens sont plongés dans le désespoir et la pauvreté et l’autorité d’occupation a échoué à assurer la sécurité de sa population, a affirmé lundi un rapport d’Amnesty International à la veille de l’anniversaire de la guerre des Six jours, en 1967.

"Depuis quarante ans, la communauté internationale a échoué à répondre de manière adéquate au problème israélo-palestinien : elle ne peut pas, ne doit pas attendre quarante nouvelles années pour le faire", a affirmé Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient d’Amnesty.

"Les dures restrictions israéliennes ont provoqué l’effondrement virtuel de l’économie palestinienne et aggravent les conditions de plus en plus fragiles dans lesquelles les Palestiniens vivent et travaillent, avec pour résultat des niveaux de désespoir, de pauvreté et d’insécurité alimentaire jamais observés jusque-là dans les Territoires palestiniens occupés", a-t-il poursuivi.

L’autorité d’occupation a rejeté en bloc lundi les accusations de l’organisation Amnesty international, estimant le rapport biaisé, immoral, rempli d’erreurs et d’imprécisions factuelles et légales", a affirmé son ministère de la Justice dans un communiqué, qui reproche à l’organisation de défense des droits de l’Homme basée à Londres de ne faire qu’une "mention limitée du terrorisme palestinien".

Dans le rapport publié à l’occasion de cet anniversaire, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme basée à Londres "appelle les autorités israéliennes à mettre fin aux saisies de terres, au blocus et aux autres violations des lois internationales effectuées sous l’occupation" dans les Territoires palestiniens.

Ces actions "ont eu pour conséquences des violations massives des droits de l’homme et ont aussi échoué à rétablir la sécurité des populations israéliennes et palestiniennes", poursuit l’ONG.

Les "légitimes préoccupations d’Israël en matière de sécurité et l’obligation du gouvernement à respecter la population à l’intérieur de ses frontières (...) ne justifie(nt) pas les violations flagrantes des lois internationales, comme la construction du mur/clôture en Cisjordanie sur des terres palestiniennes", estime Amnesty.

Elle appelle au démantèlement de la barrière de séparation érigée en Cisjordanie. Présentée par Israël comme une "clôture antiterroriste", celle-ci doit à terme s’étendre sur plus de 650 km.

"Si l’intention était simplement d’empêcher les kamikazes palestiniens d’entrer en Israël, la barrière se situerait sur la ligne verte, la frontière entre Israël et la Cisjordanie. La réalité est que sa plus grande partie est construite sur des terres palestiniennes, au mépris de la Cour internationale de Justice (CIJ)", estime Malcolm Smart.

Dans un avis rendu le 9 juillet 2004, la CIJ a jugé illégale la construction de cette barrière et exigé son démantèlement.

Amnesty appelle à la mise en place d’urgence d’un mécanisme international de surveillance des droits de l’homme pour vérifier que les deux parties, israéliennes et palestiniennes, respectent leurs obligations en vertu des lois internationales.

Ce mécanisme doit être appuyé par un engagement à enquêter et à poursuivre en justice "ceux qui commettent des crimes de guerre et d’autres crimes aux yeux des lois internationales", précise l’ONG, dans ce rapport intitulé "Une occupation persistante : les Palestiniens de Cisjordanie en état de siège".

Réagissant au rapport d’Amnesty, Shimon Peres a estimé lundi que les Palestiniens étaient responsables de leur sort.

"Les Palestiniens sont responsables de leur sort (...) Les énormes problèmes causés par la barrière de sécurité sont la conséquence de la seconde Intifada et des autobus que des kamikazes palestiniens venus de Cisjordanie faisaient exploser en Israël", a déclaré Peres à la radio publique israélienne.