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Palestine : savoir dire non

Mardi 3 janvier 2006, par Michel WARSHAVSKY

Le combat palestinien comporte un aspect emblématique pour un petit peuple qui résiste depuis des décennies contre l’occupation face à une des puissances militaires de la planète. Cette résistance résonne dans les cœurs de tous celles et ceux qui de Bamako à Caracas, des banlieues parisiennes à Karachi, refusent l’iniquité de la mondialisation capitaliste armée et le grand projet de recolonisation du monde.

Du colonialisme « ancien » au colonialisme « nouveau »

Depuis 1948, le conflit opposant le colonialisme sioniste au mouvement de libération national palestinien faisait dans une certaine mesure figure de bataille d’arrière-garde. Alors que le monde était en période de décolonisation, le sionisme tentait d’imposer son projet colonial au monde arabe et au peuple palestinien en particulier. Mais porté par l’histoire, le mouvement palestinien lançait son offensive après la défaite des États arabes en juin 1967 avec l’appui des mouvements émancipateurs, des pays non-alignés et de l’URSS. Cependant quarante ans plus tard, les mouvements de libération sont en déclin. L’URSS n’existe plus. Les impérialistes cherchent à recoloniser le monde et regagner ce qu’ils ont perdu. Et voilà qu’encore une fois le peuple palestinien se retrouve au premier plan. La guerre lancée par Bush dans le monde entier frappe la Palestine qui sert de laboratoire pour cette entreprise de recolonisation globale, permanente et préventive (la « guerre sans fin »). Il faut se souvenir que les dirigeants israéliens ont « ouvert le bal » contre les Palestiniens, exactement un an avant un certain 11 septembre 2001.

Gérer sa propre prison

La stratégie israélienne consiste à reprendre aux Palestiniens le peu qu’ils ont gagné, mais surtout à leur arracher toute capacité d’être un sujet politique. En fait, l’unilatéralisme est le seul modus operandi du pouvoir israélien, comme c’est d’ailleurs le cas dans toute relation coloniale. Entre-temps, le « retrait de Gaza » est comme Tel-Aviv aime à le présenter « un redéploiement unilatéral », et non pas comme les médias occidentaux le répètent bêtement, le redémarrage du processus de paix. Les Palestiniens sont invités à gérer leur prison. Pour le pouvoir colonial, c’est moins cher et plus efficace et dans la lignée de Georges W. Bush, c’est-à-dire, on parle l’unilatéralisme et la dérégulation du droit international. Si les Palestiniens refusent la capitulation, on frappe, on envahit, on réoccupe de manière directe.

L’Intifada

Et c’est là que l’exemple de la résistance palestinienne a une portée mondiale. Elle nous dit quotidiennement que savoir dire NON à la soumission et maintenir un esprit de résistance sont des conditions nécessaires (bien qu’insuffisantes) pour préparer la contre-offensive de demain. Et dans ce dessein, la force morale et l’unité d’un peuple sont plus efficaces que les chars et les avions de chasse.