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Appel pour un axe

Migrations, discriminations, égalité des droits

lors de la tenue du FSE 2006

Vendredi 8 avril 2005, par Alternatives international

L’assemblée européenne de préparation du Forum Social Européen qui aura lieu en Grèce en 2006 a développé une méthodologie visant à mieux préparer les rencontres et permettre à tous les acteurs impliqués dans le processus de faire entendre leurs voix. C’est dans le respect de cette méthodologie que s’inscrit le présent appel à proposition.

Pour signer l’appel :
 infoprog@fse-esf.org
 migrations-fse06@reseau-ipam.org

L’assemblée européenne de préparation du Forum Social Européen qui aura lieu en Grèce en 2006 a développé une méthodologie visant à mieux préparer les rencontres et permettre à tous les acteurs impliqués dans le processus de faire entendre leurs voix. C’est dans le respect de cette méthodologie que s’inscrit le présent appel à proposition.

Après discussions, rencontres et échanges, il est apparu aux signataires de cet appel la nécessité de développer un axe prioritaire pour le FSE intitulé :

« Migrations, discriminations, égalité des droits »

Parce qu’elles considèrent que les questions liées aux migrations, bien que liées et interdépendantes des questions du racisme et des discriminations ne s’y résument pas, elles souhaitent avancer sur cette question à partir de leurs pratiques et afficher une position claire.

Jusqu’à maintenant les questions touchant aux « migrations » ont été traitées de façon dispersées dans les différents FSE. Or le sujet est d’importance, il concerne 5 millions de personnes, citoyens de l’UE qui vivent dans un pays dont elles n’ont pas la nationalité, 15 millions qui vivent dans l’UE sans avoir la nationalité de l’un des Etats membres, un nombre, par définition inchiffrable, en situation illégale, des dizaines de milliers enfermées dans des camps à l’intérieur de l’UE ou à sa périphérie, des nationaux, migrants à l’intérieur des Etats eux-mêmes, sans compter les postulants au voyage quelle que soit leur situation, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Union européenne. De plus en plus, la politique concernant ces « migrations » est décidée au niveau du Conseil de l’Union européenne, « mise en musique » par la Commission ; les politiques nationales ne font que mettre en place une législation en accord avec les directives, quand elles ne les ont pas précédées.

L’UE conduit une politique des migrations en contradiction avec les valeurs qu’elle proclame sans cesse (dignité, liberté, d’égalité). Cette politique a pour but de s’attaquer aux acquis sociaux de tous les Européens, quel que soit leur statut. Les réponses alternatives doivent être portées par les hommes, les femmes, les familles, les travailleurs en situation régulière ou non, en liaison avec les syndicats et les associations, spécifiques ou non, qui les soutiennent et les défendent afin d’ensemble obtenir une vraie égalité des droits pour tous (mineurs isolées, malades, ....) Les comportements discriminatoires voire racistes, publics ou privés, individuels ou collectifs, sont fortement induits et légitimés par la suspicion généralisée des personnes étrangères ou d’origines étrangères. Quand pour l’administration, tout demandeur d’asile est un faux candidat au statut de réfugié, quand tout mariage dont un conjoint est un étranger ou, pire, un sans papier, est un supposé mariage blanc..., le comportement raciste ou xénophobe de certaines couches de la population ne peut qu’en être encouragé. La concertation au niveau institutionnel est en place. La riposte est trop souvent nationale, éclatée. Chacun lutte contre les conséquences de cette politique seulement quand elle est mise en application au niveau national. C’est pourquoi, il est urgent de s’attaquer à cette politique et pas seulement à ses conséquences, de conduire une réflexion sur une politique qui ne parte non seulement du point de vue des pays d’arrivée mais aussi des pays de départ et des personnes elles-mêmes, de proposer des campagnes qu’il faut mener, unitairement, au niveau de l’Union européenne, diversifiées (ouverture des frontières, fermeture des camps, égalité des droits...) mais coordonnées. L’élargissement de l’Union européenne a créé une situation nouvelle. La question des migrations va se poser de façon nouvelle : les nouveaux pays de l’UE vivent un changement de statut. De simple pays de transit, ils vont devenir pays d’accueil et, probablement dans le même temps, pays de départ.

En tenant compte de la diversité des situations, le Forum social européen devrait être l’occasion d’une réflexion « européenne » sur la politique « européenne » des migrations et de l’asile de façon à conduire à des campagnes « européennes ». Le prochain Forum Social Européen pourra aussi s’appuyer sur le travail réalisé lors du Forum Social Méditerranéen, dont l’un des axes prioritaires est celui des Migrations.

Plusieurs questions devront être discutées ensemble au FSE :

  • politiques migratoires européennes et utilitarisme migratoire
  • libre circulation et égalité des droits
  • régularisation des migrants avec un droit au séjour et au travail
  • pour un véritable accueil des étrangers
  • criminalisation des migrants et répressions policières, enfermements des « migrants illégaux » et demandeurs d’asile
  • politiques migratoires européennes et conséquences sur les pratiques et droits nationaux
  • droit de vivre en famille
  • accueil des réfugiés et demandeurs d’asile
  • droit et accès au logement
  • citoyenneté européenne de résidence et droit de vote des non communautaires

Deux façons complémentaires d’agir :

1. Nous invitons chacun de vous à prendre part à la consultation massive organisée dans l’Europe entière par les membres du Forum Social Grec et d’indiquer par mail votre souhait pour un axe « Migrations, discriminations, égalité des droits » avant le 10 mai 2005.

Adresse mail de la consultation : infoprog@fse-esf.org

2. Vous pouvez également signer à l’adresse suivante où l’ensemble des organisations signataires et des soutiens seront regroupés :

Adresse mail du réseau initiateur de l’appel : migrations-fse06@reseau-ipam.org

Signataires :
France : No Vox, GISTI (Groupe d’information et de soutien aux immigrés), ACER (Association pour une citoyenneté européenne de résidence), réseau IPAM (Initiatives pour un autre monde), FTCR (Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives), FAFRAD (Fédération des Associations Franco-Africaines de Développement)
Hollande : EMCEMO (centre euro-méditerranéen Migration et développement)