Les dirigeants palestiniens ont rejeté le calendrier proposé par Washington pour la mise en oeuvre de mesures censées faciliter la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes.
Côté israélien - où l’autorité d’Ehud Olmert est contestée depuis la publication des conclusions accablantes d’un rapport officiel sur sa gestion de la guerre contre le Liban -, on avait déjà réagi fraîchement vendredi au plan américain.
Le document appelle les Palestiniens à restreindre la capacité de nuisance de ses activistes et exhorte Israël à alléger les restrictions de déplacements.
"Nous rejetons le plan américain et nous ferons en sorte qu’il échoue par tous les moyens", a déclaré Faouzi Baroum, porte-parole du Hamas à Gaza, en écho aux propos tenus à ce sujet par le chef en exil du mouvement, Khaled Méchaal.
Méchaal avait déclaré lors d’un rassemblement vendredi à Damas : "Je déclare officiellement le rejet par le Hamas de ce document ou de tout projet américain, européen, israélien et même arabe qui affaiblit ainsi la cause palestinienne (...). On parle de lever les barrages en échange de l’arrêt de la résistance."
Enfonçant le clou, un proche collaborateur du président Mahmoud Abbas, du Fatah, a également jugé inapplicable samedi ce projet de calendrier présenté la semaine dernière à Abbas et Olmert.
La veille, un membre du cabinet d’Olmert, en pleine tourmente politique, avait déclaré à Reuters qu’Israël ne pouvait appliquer certains points du plan "pour des raisons de sécurité".
Un porte-parole du département d’Etat américain avait quant à lui tenu à minimiser l’importance des dates évoquées dans le document. "Ces repères ne forment pas un plan avec des dates-limites. C’est une série d’objectifs flexibles", a déclaré Tom Casey.
Six missiles ont été tirés depuis vendredi soir de la bande de Gaza en direction d’Israël et l’un d’entre eux a endommagé une maison israélienne. Le Djihad islamique, qui n’a pas signé la trêve conclue il y a six mois par le Hamas, a revendiqué ce tir.
Un site internet favorable au Hamas cite des propos tenus par Méchaal : "Nous devons garder le doigt sur la gâchette et nous préparer au combat."
Du côté du Fatah, un conseiller d’Abbas, Yasser Abed Rabbo, a estimé que le plan américain ne prévoyait pas assez de pressions sur Israël pour qu’il répondre aux demandes de levée de l’embargo sur l’aide financière formulées par les Palestiniens et relance les négociations de paix.
"Ce plan ne peut être appliqué parce qu’Israël n’est pas prêt à changer de position et à mettre fin au siège", a-t-il dit, faisant référence à l’embargo occidental sur l’aide financière au gouvernement palestinien décrété après l’arrivée au pouvoir du Hamas dans les territoires, en 2005, qui a plongé l’Autorité palestinienne dans une grave crise économique.
"Ce plan ne mentionne pas les problèmes politiques et nous ne pensons pas que ce plan ou toute autre proposition puisse servir d’alternative à des négociations politiques sur la fin de l’occupation."