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ÉGYPTE

Les Égyptiens boycottent le référendum de Moubarak

Mardi 27 mars 2007

Un faible nombre d’Egyptiens se sont rendus aux urnes lundi pour participer au référendum constitutionnel controversé que le président Hosni Moubarak organise pour renforcer la mainmise sur le pouvoir de son Parti national démocratique (PND).

Parmi les amendements soumis au vote populaire figure l’interdiction des activités politiques fondées sur la religion, une clause qui vise les Frères musulmans, principal mouvement d’opposition, dont la progression aux élections inquiète le pouvoir en place.

Comme tous les autres partis d’opposition, les Frères musulmans, qui sont en principe interdits mais tolérés de facto, avaient appelé au boycottage de la consultation, jugeant par avance le scrutin truqué.
Le Centre juridique Hecham Moubarak, un groupe de surveillance des élections, a annoncé que sur trois provinces dont il avait reçu des chiffres, la participation s’établissait à moins de un pour cent à midi, quatre heures après début des opérations de vote.

"La participation dans toutes les provinces où nous observons le vote, la participation est encore très, très faible", a déclaré Khaled Ali, porte-parole de ce groupe indépendant.

Des témoins ont confirmé que la plupart des bureaux de vote au Caire, à Alexandrie et à Port-Saïd étaient quasiment déserts. Ainsi, dans une grande école d’Alexandrie, 53 seulement des 3.576 électeurs inscrits - soit 1,5% - avaient voté deux heures après l’ouverture du bureau de vote.

Dans la même ville, trois cents activistes du parti Kefaya (Assez) ont manifesté en scandant "Amendements invalides, Moubarak invalide" sous les yeux de policiers impassibles.

Les organisations de défense des droits de l’homme égyptiennes et étrangères ont dénoncé les amendements constitutionnels, qui étendent les pouvoirs de police du gouvernement au nom de la lutte contre le terrorisme.

Les Etats-Unis eux-mêmes ont critiqué l’initiative du président Moubarak mais, en visite en Egypte, la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a admis dimanche qu’il n’était pas question de dicter au Caire la nature de ses réformes.

Moubarak a justifié les amendements constitutionnels, dont l’un lui accord un pouvoir discrétionnaire de dissolution du Parlement, en estimant que l’Egypte devait écarter les dangers du sectarisme et du terrorisme.

Amnesty International a dénoncé la "plus grande érosion des droits de l’homme" depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, décrété après l’assassinat du président Anouar el Sadate, en 1981.