|  

Facebook
Twitter
Syndiquer tout le site

Accueil > français > Archives du site > L’arc des crises > Le nouveau gouvernement est approuvé

PALESTINE

Le nouveau gouvernement est approuvé

Lundi 19 mars 2007

Le nouveau gouvernement palestinien d’union nationale a franchi sans difficulté samedi le dernier obstacle à son investiture avec le vote de confiance du Parlement.

Quatre-vingt trois députés ont voté pour l’investiture du gouvernement, trois contre. Les députés se sont levés et ont applaudi à l’annonce du résultat. Le Parlement compte 132 membres, mais 41 sont actuellement détenus en Israël.

La formulation du programme de gouvernement, finalisé vendredi soir, a été adoucie par rapport au projet rendu public plus tôt cette semaine, mais le texte ne comprend toujours pas la reconnaissance explicite d’Israël pas plus que le renoncement à la violence.

Réagissant à la présentation de ce programme, le coordinateur des Nations unies pour le Moyen-Orient, Albert de Soto, a évoqué "un pas important dans la bonne direction". En revanche, la porte-parole d’Ehoud Olmert a averti, sans grande surprise, qu’Israel ne traiterait pas avec la coalition.

"Je voudrais voir la population palestinienne améliorer sa situation et nous souhaitons le faire avec le président palestinien mais nous ne traiterons pas avec ce nouveau gouvernement", a affirmé Miri Eisin.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, issu du Fatah, a pourtant déclaré samedi devant le Conseil législatif (CLP) à Gaza que les Palestiniens rejetaient "la violence sous toutes ses formes" et qu’ils tendaient la main à Israël "pour parvenir à la paix dans la liberté et l’égalité".

Le Premier ministre Ismaïl Haniyeh a ensuite présenté le programme de sa nouvelle équipe au CLP, qui tenait séance simultanément en vidéoconférence à Gaza dans la Bande de Gaza et à Ramallah en Cisjordanie, Israël empêchant les députés de se déplacer dans les Territoires.

M. Haniyeh a précisé que le gouvernement d’unité nationale entendait instaurer un Etat palestinien sur les terres occupées par Israël à la suite de la Guerre des Six-Jours de 1967, avec Jérusalem pour capitale. Il a réaffirmé le droit des Palestiniens à résister à l’occupation israélienne "sous toutes ses formes", assurant toutefois qu’ils essaieraient d’obtenir la prorogation du cessez-le-feu conclu en novembre 2006 avec l’Etat hébreu pour la Bande de Gaza.

Il a ajouté que le nouvel exécutif rechercherait "une solution rapide" basée sur un échange de prisonniers en ce qui concerne le soldat israélien captif dans la Bande de Gaza, le caporal Gilad Shalit, enlevé en juin.

S’agissant des accords internationaux antérieurs signés par l’OLP, le gouvernement-désigné prévoit de les "respecter" et appelle à des négociations de paix avec Israël dans lesquelles il serait représenté par Mahmoud Abbas ; tout accord futur sera soumis à un référendum national, ce qui suggère que le Hamas ne disposera pas de droit de veto. Le programme appelle en outre à prolonger le cessez-le-feu avec Israël tout en "affirmant la résistance sous toutes ses formes, en particulier la résistance non-violente à l’occupation".
M. Haniyeh a reconnu que des temps difficiles attendaient le nouveau gouvernement. "Les défis sont nombreux, tout comme les difficultés", a-t-il dit. "Ceux qui guettent nos erreurs sont nombreux (...) Tous attendent de voir ce que le gouvernement d’union nationale offrira, s’il sera à la hauteur."
Le gouvernement issu de plusieurs mois de négociations émaillés d’affrontements meurtriers entre le Hamas et le Fatah devait prêter serment dans la journée. Mahmoud Abbas considère cette équipe mixte comme la seule solution pour éviter une guerre civile dans les Territoires.
La Norvège a reconnu le nouveau gouvernement palestinien dès le vote d’investiture du Parlement. "La Norvège salue la formation du gouvernement d’union palestinien", qui a pris des "mesures importantes en vue de se conformer aux demandes de la communauté internationale", a déclaré le chef de la diplomatie norvégienne Jonas Gahr Stoere.
Oslo, dès lors, va rétablir "sur cette base des relations politiques et économiques avec le gouvernement palestinien", invité à respecter les "accords précédemment conclus, à la renonciation à la violence et la reconnaissance du droit d’Israël à exister", selon M. Stoere.
La Norvège n’est pas membre de l’Union européenne mais un des plus importants contributeurs de l’Autorité palestinienne, ainsi qu’un acteur majeur dans les discussions en vue de relancer les efforts de paix au Proche-Orient.