« Les Palestiniens ont présenté des initiatives politiques plus qu’il n’était nécessaire pour un peuple divisé en une partie en diaspora et une partie sous occupation. Il est normal que le peuple occupé combatte pour sa liberté ou résiste. Dans ce cas, la communauté internationale ou l’Etat occupant doit présenter des solutions pour cette situation insupportable ou pour le peuple qui est sous son occupation. Le peuple résistant à l’occupation soit acceptera ces solutions et alors déposera ses armes, soit les rejettera et continuera le combat jusqu’à ce que de meilleures idées lui soient présentées comme solutions. Ainsi son programme politique est bien de se libérer de l’occupation et d’arriver au respect de son droit à l’autodétermination.
« Dans la situation palestinienne, c’est le contraire qui s’est passé : il y a eu une inflation de suggestions et de solutions politiques, à un point qu’il est devenu difficile pour les Palestiniens de se rappeler le motif initial et même actuel de leur lutte. Ils ont confondu tactique et stratégie, et ils ont perdu de vue la différence entre tromper les autres et se tromper soi-même. Ils se sont mélangés avec ce qu’il faut dire pour calmer les autres et ce qu’il faut considérer comme des objectifs stratégiques. De toute façon, les tentatives pour apaiser ces autres-là n’ont pas payé, elles n’ont fait qu’attiser leur appétit et les ont amenés à croire qu’elles n’étaient que de la faiblesse, justifiant ainsi d’en demander davantage. Israël ne sera pas d’accord avec les idées palestiniennes parce qu’il lui est agréable de ne pas l’être. Il sera d’accord avec les idées palestiniennes s’il voit qu’ainsi il peut servir ses intérêts, ou si on l’a obligé à les accepter, ce qui peut être la même chose selon les points de vue.
« Par exemple, lors du second soulèvement (la seconde Intifada), et sous le poids des attentats suicide, le milieu des affaires et des investisseurs israéliens ont mis leur gouvernement devant un choix : soit continuer le processus de paix jusqu’à ce qu’un accord soit conclu, soit construire le mur, et il a choisi de construire le mur. Même si nous prétendons que les propos ci-dessus sont erronés, suffisamment de solutions palestiniennes, arabes et locales ont été présentées et pourtant Israël ne s’y est jamais conformé. Israël attend évidemment d’autres d’initiatives parce qu’il voit dans chacune d’elle un recul arabe par rapport aux précédentes. Il est temps pour le peuple d’attendre les initiatives israéliennes, que les Arabes rejetteront ou approuveront à condition qu’elles ne soient pas dictées par une faction comme dans le cas du mur. S’il faut un programme ou un document politique, alors il existe un tel programme, qui constitue un point de rencontre capital, dans le Document de réconciliation nationale et aussi dans les initiatives novatrices des différents Conseils nationaux.
« Ainsi, il est temps pour les Palestiniens, comme pour l’Autorité, comme pour l’OLP, de dire, après avoir conclu l’accord qu’ils n’ont plus de solutions et que selon eux, il ne rentre pas dans leurs fonctions de présenter des solutions, mais seulement de combattre l’occupation, le mur, et la « judaïsation » de la ville de Jérusalem, et bien d’autres choses encore... »