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PALESTINE

Gaza est une prison

Appel international

Vendredi 8 février 2008

L’isolement politique, économique et social imposé à la bande de Gaza occupée constitue une violation du droit international et a de graves conséquences pour la paix future, le développement et la sécurité dans cette région.

Nous, organisations internationales, palestiniennes et israéliennes, de développement et de défense des droits de l’Homme, lançons un appel urgent à mettre fin au blocus israélien de la bande de Gaza, à l’isolement international et pour la réconciliation et le dialogue inter-palestinien. Nous appelons aussi à la fin de 40 ans d’occupation israélienne, dans l’intérêt de la paix et de la justice pour tous.

« Nous vivons dans la crainte de la destruction de notre société. Le siège de la bande de Gaza est un crime horrible. Je veux dire au monde entier : ne dites pas que vous ne saviez pas ! ». Culture and Free Thought Association, Gaza

« Le blocus rend toute exportation impossible ; voilà pourquoi les paysans abandonnent leur récolte. Les incursions israéliennes entraînent des destructions considérables sur les terres et les entreprises. Presque tout le secteur industriel à Gaza est en faillite. Il s’agit d’une punition collective qui doit cesser ». Palestinian Agricultural Relief Committees (PARC), Gaza/West Bank

« Gaza ne peut survivre sans la Cisjordanie. Gaza a besoin de frontières ouvertes et d’un accès libre. On ne peut pas rester dans une situation où 1,5 millions de personnes sont coupées du monde sans eau et sans échanges avec l’extérieur. » Palestinian Medical Relief Society, Gaza/West Bank

« Gaza est une prison, il n’y a pas d’autre mot. 1,5 millions de personnes sont prises au piège, cela fait naître de la violence : je ne parle pas que des violences entre factions mais également de l’augmentation des violences domestiques ». Women’s Affairs Centre, Gaza

« Comment Gaza pourrait-elle être un endroit normal, comment mener une vie normale ici ? Avant tout, il nous faut être libre d’aller et venir entre Gaza et la Cisjordanie et pouvoir accéder au monde extérieur ». Palestinian Centre for Human Rights, Gaza

Les 40 ans d’occupation israélienne de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem, ainsi que sa politique de fermeture et d’isolement, ont fragmenté l’ensemble des Territoires palestiniens occupés. Israël a commencé à imposer cette politique de fermeture sur la bande de Gaza au début des années 90. Depuis cette date, celle-ci a eu un impact de plus en plus grave sur l’économie, sur l’accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi.

Aujourd’hui, 1,5 millions de Palestiniens, véritables prisonniers dans la bande de Gaza, ne jouissant que d’une aide humanitaire délivrée au compte-goutte, sont totalement isolés de la Cisjordanie et du monde extérieur, manquant de l’essentiel de l’essentiel pour survivre au quotidien, sans même parler de développement. Plus de 80 % de la population à Gaza vit au-dessous du seuil de pauvreté.

En « scellant » la bande de Gaza, en la déclarant entité hostile, en coupant l’approvisionnement en carburant et en menaçant de couper l’électricité, Israël se désengage de ses responsabilités en tant que puissance occupante. Non seulement Israël tourne en dérision le droit international humanitaire, mais sa politique illégale de punition collective ne sert qu’à aggraver le désespoir et la frustration à Gaza. Elle n’assure la sécurité ni à Israël ni aux Palestiniens. Fondamentalement, la sécurité de l’un est indissociable de celle de l’autre.

La communauté internationale a exacerbé cette situation d’isolement de Gaza en adoptant une approche « Cisjordanie d’abord » en terme d’aide et de diplomatie, qui abandonne 1,5 millions de personnes dans la pauvreté. L’effondrement au mois de juin 2007 du gouvernement palestinien d’union nationale et la rupture entre le Hamas à Gaza et le Fatah en Cisjordanie ont encore renforcé l’isolement de la bande de Gaza, au détriment d’une population déjà appauvrie.

La poursuite de cette politique d’isolement est illégale et ne pourra mener qu’à davantage de souffrance et à éloigner encore plus de la paix l’ensemble de la région.

Le droit à un travail et à un niveau de vie suffisant. L’économie de la bande de Gaza a été décimée : 85% des usines ont fermé, plus de 70 000 ouvriers ont perdu leur emploi, les importations et les exportations restent bloquées et la production est au point mort.

Le droit à la santé : La dégradation des conditions de vie et le manque d’équipement médical réduisent la capacité des hôpitaux à traiter les malades alors même que les patients qui doivent bénéficier de soins médicaux inexistants à Gaza se voient très souvent refuser des permis pour sortir de la bande de Gaza.

Le droit à l’éducation : Les étudiants ne peuvent aller étudier dans les universités de Cisjordanie ou à l’étranger, tandis qu’il devient impossible d’imprimer les manuels scolaires faute de matériau disponible. Cela a des implications considérables sur le développement de cette nouvelle génération.

Le droit à la vie : L’isolement de Gaza n’a pas entraîné un arrêt des tirs de roquettes palestiniennes sur Israël, et l’ensemble de la population de Gaza est soumise aux attaques continues de l’armée israélienne. Selon le droit international, tout civil, israélien ou palestinien, doit être protégé.

Les organisations signataires :

Adalah : The Legal Center for Arab Minority Rights in Israel ; Addameer Prisoner Support and Human Rights Association ; Al Haq ; Al Mezan ; Arab Human Rights Association ; Association Belgo-Palestinienne ; BADIL Resource Center for Palestinian Residency and Refugee Rights ; Broederlijk Delen ; B’tselem ; CARE International UK ; Christian Aid ; CODA International ; Council for Arab-British Understanding ; Culture and Free Thought Association ; Defense for Children International-Palestine Section ; Diakonia ; European Coordination of Committees and Associations for Palestine - ECCP ; Gaza Community Mental Health Programme ; Gisha : Legal Center for Freedom of Movement ; HaMoked, Housing and Land Rights Network - Habitat International Coalition ; Ittijah-The Union of Arab Community Based Associations ; Medical Aid for Palestinians ; Medico International ; Near East Council of Churches ; Norwegian Church Aid ; Palestinian Agricultural Relief Committees (PARC) ; Palestinian Centre for Human Rights ; The Palestinian-International Campaign to End the Siege on Gaza ; Palestinian Medical Relief Society ; Palestinian NGO Network (PNGO) ; Physicians for Human Rights - Israel ; Plateforme des ONG françaises pour la Palestine ; Public Committee Against Torture in Israel ; Quaker Peace and Social Witness ; Swedish Cooperative Centre ; Trócaire ; War on Want ; Women’s Affairs Centre ; World Vision UK ; YMCA Rehabilitation Program and Beit Sahour YMCA ; YMCA-YWCA Joint Advocacy Initiative.

Pour signer « l’Appel pour la fin de l’isolement de la bande de Gaza », le faire auprès de :
l’Association Belgo-Palestinienne W/B asbl : 9 quai du commerce - 1000 Bruxelles
Tel : 02 223 07 56
Fax : 02 250 12 63
mail : abp.eccp@skynet.be