FPLP : stratégie et résistance

Ma’an : Quelle est la position du Front Populaire sur la cause (le pourquoi) de l’attaque attaque massive lancée par Israël contre Gaza ?

FPLP : Israël a commis ses massacres et crimes de guerre contre notre peuple en accord avec un objectif historique - une tentative d’éliminer la résistance palestinienne, particulièrement à Gaza. Comme ce qu’il a cherché à faire au Liban en 2006, il avait l’intention de séparer la résistance du peuple, de garantir son élimination et de saper notre cause palestinienne et les droits de notre peuple.

Les plans d’Israël contre notre peuple et nos droits peuvent seulement être appliqués - avec la complicité des Etats-Unis, les régimes arabes et une partie "du leadership" palestinien - par l’élimination de la résistance palestinienne.

Israël apprend maintenant, en dépit de sa brutalité et sa criminalité absolue et ses pratiques génocidaires, si semblables à celles commises au Liban en 2006, que notre peuple est le coeur, le berceau et la ténacité de notre résistance et que ses assauts ne vaincront jamais notre peuple, ni notre détermination à défendre nos droits au retour, à l’autodétermination et à la souveraineté..

Ma’an : Est-ce que l’incursion israélienne aérienne, maritime et terrestre est arrivée à bout du Hamas et des roquettes ?

FPLP : Les roquettes sont à la fois une représentation pratique et symbolique de notre résistance à l’occupant. Elles sont un rappel constant que l’occupant est en fait un occupant, et que peu importe comment il engage des sièges, des massacres, nous étouffe, nous nie les besoins humains fondamentaux de vie, nous continuerons à résister et nous continuerons à nous accrocher à nos droits fondamentaux que nous ne permettrons pas de voir détruits. Tant qu’une roquette est lancée à l’occupant, notre peuple, notre résistance et notre cause seront vivants.

C’est pourquoi ils ont visé les roquettes - les roquettes rendent vraiment l’occupant vulnérable, parce que chacune est un symbole et un acte pratique de notre refus de son occupation, de ses massacres, de ses crimes et de ses assauts continuels contre notre peuple. Chaque roquette dit que nous n’admettrons pas leurs soi-disant "solutions" qui sont basées sur l’abrogation et la dénégation de nos droits.

Ma’an : Et qu’en est-il des élections parlementaires israéliennes prochaines ; cela a-t-il joué un rôle dans leur décision d’attaquer Gaza ?

FPLP : En plus, cela avait certainement un rapport avec les élections israéliennes - pour renforcer la réputation de Kadima et particulièrement de Livni et de Barak, sur le dos et avec le sang de plus de 1 000 morts palestiniens. Cela est une distinction et un facteur positif au cours de ces élections, ce qui en dit beaucoup sur la nature d’Israël et du Sionisme.

Ma’an : Combien de combattants des brigades d’Ali Mustafa du FPLP ont été tués ou blessés pendant l’invasion israélienne et/ou les frappes aériennes ?

FPLP : Nous ne diffusons pas de tels statistiques ou des informations en ce moment vu que c’est seulement utile à l’ennemi dans son assaut militaire contre notre peuple. Cependant, les membres de l’AAMB ont été fortement actifs dans toutes les formes de résistance contre les envahisseurs et les occupants.

Ma’an : Est-ce que les membres des Brigades ont été actifs dans la résistance contre l’armée des envahisseurs ?

FPLP : AAMB [Abu Ali Mustafa Brigades] a lancé systématiquement plusieurs roquettes de façon quotidienne et s’est distingué particulièrement dans l’utilisation des bombes aux bord des routes, bombes anti-véhicules et d’autres engins explosifs qui ont endommagé sérieusement et détruit des chars de l’occupant et d’autres véhicules militaires, et les combattants de l’AAMB participent à toutes les batailles à tous les niveaux.

AAMB travaille aussi étroitement et en coordination avec toutes les autres forces de la résistance dans une lutte unie pour affronter l’ennemi et unifier notre résistance face à ses crimes et massacres. AAMB est impliqué à tous les niveaux de coordination et de résistance.

Ma’an : Dans quelles circonstances le FPLP ferait marche arrière pour un cessez-le-feu avec Israël ?

FPLP : Nous étions contre le soi-disant "calme" ou "cessez-le-feu" [du 19 juin au 19 décembre 2008] parce que nous l’avons vu comme étant dangereux pour notre peuple et nous croyons, qu’à la fin, notre analyse s’était révélée correcte.

Israël a forcé une fin au "cessez-le-feu" à travers ses attaques et assassinats - et l’a utilisé ensuite comme une excuse pour attaquer le peuple palestinien [par exemple, le 4 novembre les frappes aériennes ont tué cinq militants et un civil], un but qu’elle avait eu de tout temps, en utilisant un plan d’attaque développé auparavant et durant le soi-disant "Cessez-le-feu".

La résistance, d’une manière unifiée, peut toujours décider quelle tactique utiliser à n’importe quel moment. Nous demandons une fin aux massacres, une fin aux forces d’occupation sur notre terre et l’ouverture totale, immédiate et sans condition de tous les points de passages - particulièrement celui de Rafah - et une fin au siège contre notre peuple. Mais nous ne laisserons jamais tomber nos droits fondamentaux - notre droit de résister, notre droit de défendre notre peuple, notre droit au retour, notre droit à l’autodétermination et à la souveraineté - au nom d’un soi-disant "cessez-le-feu", qu’Israël souhaiterait.

Ma’an : Quel est le rapport aujourd’hui entre Hamas et le FPLP ?

FPLP : le rapport entre Hamas et le FPLP est défini maintenant par la résistance.

Ma’an : Mais le FPLP est un mouvement laïc ; cela crée-t-il des difficultés pour travailler avec Hamas, qui croit en une société et un gouvernement Islamiques ?

FPLP : Hamas et le FPLP sont tous les deux dans le camp de résistance, le camp de défendre notre peuple, notre cause et nos droits fondamentaux.

Le FPLP et Hamas rejettent tous les deux les soi-disant "négociations", rejettent la coopération avec l’occupant et rejettent n’importe quelles soi-disant solutions politiques basées sur la dénégation et l’abrogation des droits de notre peuple, et tous les deux restent unis dans la résistance aux massacres et au génocide commis contre le peuple palestinien. C’est l’unité qui importe maintenant, dans la lutte, pour notre peuple, notre cause et nos droits.

Ma’an : Retournant à la politique, quelle est la position du FPLP sur la légitimité de Mahmoud Abbas, dont le mandat s’est terminé officiellement le 9 janvier ?

FPLP : La seule légitimité palestinienne qui importe maintenant est la légitimité de la résistance. C’est la définition de notre unité nationale - affronter l’occupant et ses crimes contre notre peuple, soutenir et défendre notre peuple et nos droits. La légitimité maintenant n’est pas celle "de l’Autorité palestinienne" - la légitimité est formée par le fait de soutenir la résistance, avec notre peuple déterminé, contre les crimes de l’occupant.

Ma’an : le FPLP croit-il que, étant donné les circonstances, les Palestiniens devraient se concentrer sur la Bande de Gaza et moins sur la politique domestique ? Ou est-ce que le rôle de la politique palestinienne est plus important que jamais ?

FPLP : C’est un moment déterminant pour le mouvement national palestinien et la cause palestinienne, en faisant face à un ennemi résolu à sa destruction, et la question pour tous est - être avec la résistance ou se tenir à l’écart et ainsi permettre à l’assaut de continuer. Toute légitimité politique palestinienne provient à présent de la réponse à cette question.

Ma’an : Quel est l’état du FPLP et d’autres organisations de résistance en Cisjordanie ?

FPLP : La Cisjordanie est aussi sous un état de siège d’un type différent - le siège de l’occupation, les 11 000 prisonniers politiques, la confiscation constante des territoires, la construction de colonies, l’érection du mur d’annexion et les autres crimes en cours contre notre peuple. Israël compte sur le fait que tous les yeux dans le monde soient détournés de la Cisjordanie en raison de ses massacres à Gaza, pour réaliser encore plus de confiscation de terre et plus d’attaques en Cisjordanie. Nous ne permettrons pas que notre peuple, en Cisjordanie et à Gaza, aussi bien qu’en Palestine d’avant 48 [les Palestiniens à l’intérieur d’Israël] et en exil, soit divisé.

Ma’an : st-ce que le FPLP s’attend à ce que les Palestiniens à l’extérieur de la Bande de Gaza se lèvent contre l’occupation, surtout à la lumière des récentes atrocités commises par Israël à Gaza ?

FPLP : Nous sommes une même nation, un seul peuple et une même cause et tous les plans de l’ennemi pour saper cette unité échoueront, et ce dévouement pour résister et soutenir nos droits nationaux au retour, à l’autodétermination, à la liberté et à la libération, à la souveraineté, garantira notre victoire comme l’unité de notre peuple, notre terre et notre cause.

17 janvier 2009 - FPLP [Front Populaire de Libération de la Palestine] - Vous pouvez consulter ce document à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
Traduction de l’anglais : Cha’am