|  

Facebook
Twitter
Syndiquer tout le site

Accueil > français > Archives du site > L’arc des crises > Escalade militaire

PALESTINE

Escalade militaire

Communiqué de la Délégation de la Palestine en France

Lundi 4 juin 2007

La Délégation Générale de Palestine à Paris exprime sa profonde inquiétude et dénonce avec vigueur l’intensification de l’escalade militaire israélienne contre le peuple palestinien, l’enlèvement de plus de quarante personnalités politiques palestiniennes de tout bords et la poursuite des raids aériens meurtriers (plus de 70 raids aériens) effectués par l’armée occupante.

Ces attaques ne se limitent plus à la Bande de Gaza, mais ont été généralisées sur tous les territoires occupés palestiniens, et ont fait près de 90 morts depuis deux mois et près de 67 morts depuis le 16 mai, en majorité des civils. Ces chiffres démontrent s’il le fallait encore, l’étendue de l’intensification des attaques israéliennes visant à mettre en échec la viabilité du gouvernement d’Union Nationale.

C’est ainsi que dans la nuit du mercredi 23 mai, l’armée israélienne a arrêté chez lui, le Ministre palestinien de l’Education, Nasser Al-Shaer, un indépendant, membre du gouvernement d’union, ainsi que des députés dont Aberrahman Zidan (Tulkarem). A Naplouse, les forces israéliennes ont arrêté trois députés, le maire et le maire-adjoint de la ville ainsi que des responsables locaux. Enfin, les troupes israéliennes ont saccagé à Tobas le bureau des parlementaires de la ville et volé des documents et du matériel informatique.

En outre, dans la nuit du lundi 28 mai 2007, les troupes israéliennes ont attaqué le camp de réfugiés de Balata, à l’est de Naplouse et assiégé la maison du porte-parole du bloc parlementaire du Fatah au Conseil législatif, Jamal Tirawi qui a été arrêté avec six de ses gardes.

La Délégation Générale de Palestine rappelle qu’Israël a déjà utilisé, l’année dernière, ces méthodes indignes d’un Etat démocratique en arrêtant plusieurs ministres et députés, qui n’ont toujours pas été relâchés malgré la dénonciation de ces actes par la communauté internationale. Le rapporteur spécial de l’ONU pour les Droits de l’Homme dans les territoires palestiniens occupés a critiqué hier les violations des droits de l’Homme commis par Israël, dénonçant la campagne d’assassinats et d’arrestations comme une punition collective contre le peuple palestinien.

Malgré les efforts du président Mahmoud Abbas et du gouvernement d’Union Nationale pour rétablir une trêve, Israël poursuit ses attaques empêchant tout retour au calme. Chaque souffle d’espoir est immédiatement étouffé par la fureur du réflexe coercitif israélien. Pourtant, rester dans cette réponse primaire sans même essayer de rétablir une trêve, serait une erreur du gouvernement israélien dont la survie est elle aussi en question. Comment remédier à un problème socio-politique par le choix d’une violence dévastatrice et peu efficace faisant de nombreuses victimes civiles ? L’échec de l’agression israélienne du Liban l’été 2006, n’a visiblement pas servi de leçon. Il nous semble pourtant évident, que l’option de la force ne peut en aucune façon être une solution au Proche-Orient.

Cette escalade guerrière est dangereuse non seulement pour le peuple palestinien, mais aussi pour la société israélienne. Elle ne peut que conduire le Proche-Orient vers davantage de violence et d’instabilité. La communauté internationale, en particulier l’Union européenne et la France, peuvent empêcher le pire. D’abord, en protégeant le peuple palestinien, ensuite, en redessinant un véritable horizon politique.

La Délégation Générale de Palestine à Paris, demande à la France ainsi qu’à l’Union européenne d’intervenir pour mettre un terme aux agressions israéliennes contre notre peuple et ses élus, d’obtenir la rétrocession des taxes douanières dues par Israël, de lever les sanctions imposées à nos institutions et donc de rétablir leur aide financière directe, de reconnaître notre gouvernement d’union nationale, à agir pour la reprise de négociations, fondées sur le droit international.