28 juillet 2009
DÉCLARATION DES ORGANISATIONS HAÏTIENNES CONTRE LE COUP D’ETAT DU HONDURAS ET POUR LE RETOUR DU PRÉSIDENT MANUEL ZELAYA ET LA POURSUITE DU PROCESSUS DE RÉFORME CONSTITUTIONNELLE
29 organisations haïtiennes et de nombreuses personnalités se prononcent contre le coup d’État au Honduras et exigent le retour immédiat et inconditionnel de Manuel Zelaya au pouvoir.
Nous, un ensemble d’organisations haïtiennes réunies du 24 au 28 juillet 2009 pour commémorer une semaine de solidarité avec Cuba et les Peuples en lutte pour leur libération, condamnons le coup d’État militaire perpétré le dimanche 28 juin dernier quand le Président démocratiquement élu a été chassé du pouvoir et expulsé de son pays par les Forces Armées du Honduras.
Nous tenons à sensibiliser l’opinion publique haïtienne autour de la gravité de cet acte qui est contraire aux Lois du pays, à sa Constitution et aux Conventions internationales. C’est un coup d’État fomenté par les élites conservatrices de ce pays effrayées par les changements impulsés par le Gouvernement Zelaya notamment l’augmentation du salaire minimum, la grande mobilisation populaire contre les accords de libre-échange en particulier le CAFTA, l’intégration à l’ALBA et le début d’une réforme constitutionnelle. Soulignons que cette dernière décision qui est le prétexte utilisé par la classe politique traditionnelle, l’oligarchie et une partie du Parlement pour justifier le coup était appuyé par la signature de plus de 400.000 citoyens/citoyennes et plus de 45.000 volontaires s’étaient mobilisés pour assurer la réussite du processus référendaire. Les Forces Armées se sont opposées au référendum sollicitant l’opinion de la population sur l’opportunité d’entreprendre un processus de réforme de la Constitution et se sont lancées dans la rébellion et le crime contre les Lois et les Institutions du pays.
Ce coup d’État n’est pas seulement dirigé contre le Peuple du Honduras mais il cherche à donner un coup d’arrêt aux immenses progrès réalisés au cours des dernières années par les Peuples de la région notamment les pays membres de l’ALBA dans le processus de reconquête de leur souveraineté, la rupture avec les politiques néolibérales et, la reprise en main du contrôle sur les ressources stratégiques, la destruction de l’État colonial capitaliste périphérique dépendant. Ce qui est en jeu c’est l’avenir de la démocratie dans notre continent. C’est le droit de nos Peuples de reprendre en main la construction de leur avenir qui est menacé. C’est pour cela que nous demandons aux organisations haïtiennes de se mobiliser pour exiger le retour immédiat et inconditionnel de Manuel Zelaya au pouvoir en s’associant à cette déclaration.
Les organisations signataires de cette déclaration :
1.- Exigent le retour immédiat et inconditionnel de Manuel Zelaya au pouvoir
2.- Le retrait de l’actuel gouvernement de facto et le châtiment des auteurs et complices de coup d’État
3.- Dénoncent le cynisme pratiqué par l’administration américaine et le double langage du Gouvernement du Costa Rica qui par leurs manœuvres dilatoires tentent de légitimer le coup et prolongent inutilement les souffrances du Peuple du Honduras.
4.- Dénoncent les multiples et inacceptables violations des droits humains perpétrés par les putschistes qui tous les jours violent les libertés publiques, maintiennent le couvre-feu et répriment violemment les innombrables et massives manifestations de soutien au Président. En ce sens on dénombre déjà des pertes en vies humaines, des assassinats, un grand nombre de blessés graves, des arrestations arbitraires et des persécutions systématiques contre les organisations féministes, contre les organisations indigènes et contre la presse.
5.- Soulignent que les instances internationales comme les Nations Unies et l’OEA ont unanimement condamné le coup d’État mais le dossier semble être géré aujourd’hui par le Département d’État et ses alliés en Amérique centrale dans le cadre de confuses médiations favorisant la prolongation du pouvoir des criminels qui dirigent actuellement le pays. La résolution de l’OEA doit être appliquée dans les plus brefs délais.
6.- Demandent à toutes les instances de défense des Droits humains de se mobiliser pour protéger les multiples organisations et les dizaines de milliers de citoyens/citoyennes engagées dans la résistance contre le coup d’État et qui sont persécutés et menacés de mort et de représailles en tous genres. Nous ne pouvons garder le silence face à ce massacre contre un Peuple désarmé qui défend ses droits les plus élémentaires.
7.- Saluent la résistance exemplaire du Peuple du Honduras qui après plus d’un mois continue à paralyser le pays et à défendre sa dignité et son droit sacré à défendre ses conquêtes démocratiques.
8.- Saluent en particulier le Front national de résistance au coup d’État et toutes les organisations sœurs comme le COPINH, les membres de Jubilée Sud, les organisations membres du Bloc populaire centre américain qui ne reculeront jamais devant le fascisme et les actes barbares de répression qui affligent aujourd’hui ce pays.
9.- Demandent à tous et à toutes de suivre quotidiennement l’évolution de la situation, de dénoncer partout le coup d’État et de mettre tout en œuvre pour apporter notre soutien et notre solidarité concrète à la résistance en travaillant sans relâche pour faire échouer les putschistes.
Les organisations signataires tiennent à saluer le courage exemplaire du Peuple du Honduras. Nous avons vécu une situation similaire lors du coup d’État perpétré par les Forces Armées d’Haïti le 30 septembre 1991. Cela nous a couté de nombreuses vies humaines et nous avons assisté à la destruction des infrastructures du mouvement populaire pendant 3 longues années. Le coup d’État sanglant de 1991 a été un tournant important dans la déstabilisation de notre pays et l’accélération d’un processus de régression économique et institutionnelle qui est l’une des causes de la paupérisation qui affecte près de 80% de la population aujourd’hui. Nous souhaitons que le Peuple du Honduras saura rassembler les ressources nécessaires afin de sortir le plus rapidement possible de ce cauchemar et de cette dictature sanglante afin de reprendre la construction d’un avenir prospère et souverain dans le plein respect des droits et des besoins des couches majoritaires de Peuple de Morazán. Méfiez vous des Forces de maintien de la Paix qui, comme en Haïti et dans d’autres parties du monde, sont au service de l’impérialisme qui aujourd’hui lance un nouveau processus de militarisation de la région avec les nouvelles et très menaçantes baes militaires installées en Colombie et à Curaçao. Ces forces multinationales ne feraient que prolonger la déstabilisation amorcée par le coup d’État.
Contre les oligarchies, le coup fasciste au Honduras et la menace impérialiste à toute Amérique Latine !
Vive l’ALBA !!
Vive la résistance du Peuple du Honduras !!
La vérité et la justice doivent triompher !! Venceremos
Fait à Port-au-Prince, ce 28 Juillet 2009
Suivent les signatures :
Individus :
1.- Caillot Jn Douly
2.- Thony Belfort
3.- Chantale Belgin Pluviose
4.- Jules Armand Joseph
5.- Sterles Manigat
6.- Bastia Guerchang
7.- James Beltis
8.- Devasse Cénatus
Organisations
1. ABCES – Pierre Richard Lamercie
2. ANTÈN OUVRIYE – Jules Réginald
3. ANTÈN OUVRIYE – Julianie Desroches
4. APROHFOC (Association des Professionnels Haïtiens Formés à Cuba) – Germanie Molin
5. APROHFOC (Association des Professionnels Haïtiens Formés à Cuba) – Frantz Dupuche
6. ASID (Asosyasyon Inivèsitè / Inivèsitèz Desalinyen/Desalinyèn) – Jean Ronald Joseph
7. ASSOCIATION AMITIÉ HAITI/CUBA SUD-EST – Mc Antoine Dorvil
8. AVS – Jean Fritz Junior Jules
9. BIENFAISANCE DE L’HUMANITÉ – Yves M. Louis
10. BO (Batay Ouvriye) – Dieudonné Cadet
11. CHANDEL – Repentita Félix
12. CHANDEL – Derinx Petit Jean
13. CRAD ( Centre de Recherches Actions pour le Développement) – Jimmy Faustin
14. CTSP (Confédération des Travailleurs et travailleuses des secteurs public et privé) – Jn Andral Souverin
15. CTSP (Confédération des Travailleurs et travailleuses des secteurs public et privé) – Ary Legerme
16. CTSP (Confédération des Travailleurs et travailleuses des secteurs public et privé) – Paul Hervé Verdieu
17. DECHENNEN – Mason Dumas
18. ICKL (Institut Culturel Karl Levesque) – Carmel Fils-Aimé
19. IMUD – Illis Germeil
20. KORTA – Civil Dieuseul
21. KORTA – François Vowens
22. KPN / KFPN (Konbit Peyizan Nip) – Francœur Pierre
23. MODEP (Mouvman Demokratik Popilè) – Jn Paul Milond
24. MOJEREH (Mouvman ) – Roland Moïse
25. MORAB (Mouvman ) – Mathieu Donald
26. MOREPLA (Mouvman Revandikatif Peyizan Latibonit) – Frémiot Nicolas
27. MOREPLA (Mouvman Revandikatif Peyizan Latibonit) – Emmanuel Charles
28. MOREPLA (Mouvman Revandikatif Peyizan Latibonit) – Max Dialy Lafond
29. MST (Movimiento de los Trabajadores Rurales Sin Tierra de Brazil) – José Luis Rodrigues
30. MST (Movimiento de los Trabajadores Rurales Sin Tierra de Brazil) – Paulo Almeida
31. PAPDA (Plateforme haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif) – Camille Chalmers
32. PARTIZAN - Olrich Jn Pierre
33. POHDH (Plateforme haïtienne des Organisations de défense des droits humains) – Antonal Mortimé
34. SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn) – Yolaine Célestin
35. SOFA (Solidarite Fanm Ayisyèn) – Guerda Jerôme
36. SYTMAP (Syndicat des Travailleurs de la Mairie de Port-au-Prince) – Gérard Hyppolite
37. SYTMAP (Syndicat des Travailleurs de la Mairie de Port-au-Prince) – Philippes Delva
38. SYTMAP (Syndicat des Travailleurs de la Mairie de Port-au-Prince) – Jh. Francisque Thomas
39. (UNNOH) Union Nationale des Normaliens Haïtiens – Marie Marjorie André
40. VEDEK (Viv Espwa pou Devlopman Kap-Wouj) - J. Emmanuel Sanon
41. VEDEK (Viv Espwa pou Devlopman Kap-Wouj) – J. Saimilus Jules
42. VEYE YO – Elifaite Saint Pierre