Le peuple palestinien, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, a donné la majorité au mouvement Hamas parce qu’il le considérait comme une force de Résistance, oeuvrant pour la libération de la Palestine. Il a marginalisé le Fatah, en raison de sa politique et la corruption de son appareil. Mais cela n’autorise pas le Hamas à pratiquer le meurtre pour défendre son pouvoir et à prendre le contrôle de la bande de Gaza, -quelles que soient la corruption et l’anarchie pratiquées par l’appareil du Fatah,- parce que la situation devient trop dangereuse pour être réglée d’une manière aussi insensée.
De toute évidence, le succès du Hamas aux élections législatives créait une ambiguïté. Celle-ci ne devait pas se développer et durer, sous peine d’aboutir inévitablement à des destructions et des affrontements fratricides, chaque partie s’accrochant à son autorité et essayant d’imposer sa logique. La question est celle d’une Autorité qui n’exprime plus un projet national, parce que, dès l’origine, l’Autorité d’autonomie n’était pas un projet national.
Le Hamas s’est trouvé devant une alternative : ou bien abroger les accord d’Oslo et, par conséquent, - puisqu’il refusait ces accords-, dissoudre l’Autorité pour constituer un direction nationale de la Résistance ; ou bien rester dans une position d’opposition, non pas parce qu’il fallait que ce soit le Fatah qui incarne l’Autorité, mais parce que tout autre choix allait inévitablement aboutir aux évènement actuels et mener vers une guerre civile continuelle ; l’Etat sioniste en profiterait pour accentuer le blocus sur la bande de Gaza , aggravant encore davantage la situation du peuple, pour intensifier ses offensives militaires, détruire les infrastructures et attiser les violences, favorisant les uns aux dépens des autres, le but recherché n’étant pas de soutenir le Fatah , mais de faire durer les affrontements et la violence fratricides, de plonger les Palestiniens dans une guerre incessante.
Il s’agit par là de détruire la cause palestinienne tout entière et de cacher toutes les pratiques sionistes en Cisjordanie, l’achèvement du mur de séparation, l’extension des colonies, l’enfermement des Palestiniens dans des cantons non viables pour les dépouiller des structures économiques et vitales les plus élémentaires.
Loin de s’arrêter à la mainmise du Hamas sur Gaza et à celle du Fatah sur la Cisjordanie, cette situation va embraser les affrontements fratricides dans la bande de Gaza et l’Etat sioniste, prétextant la mainmise du Hamas sur Gaza, va jouer un rôle actif, pratiquant intrusion et agressions, oeuvrant pour que les affrontements fratricides se poursuivent.
Nous condamnons les affrontements fratricides, nous condamnons les politiques qui consistent à s’agripper à une Autorité d’autonomie sous occupation, qui n’a rien à apporter au peuple palestinien ; nous appelons au retour à la Résistance, par le biais d’ une direction unifiée qui coordonne les activités de résistance, gère les affaires du peuple palestinien, comme l’ont fait les dirigeants de la première Intifada, se concentre sur l’objectif qui unit tous les combattants palestiniens, toutes les forces de libération, tous les patriotes dans le monde arabe : la défaite du projet sioniste.
La poursuite des affrontements fratricides, la poursuite de la lutte pour le pouvoir servent le projet sioniste et y contribuent : détruire la bande de Gaza, achever la mainmise sur la Cisjordanie, défigurer la cause palestinienne afin qu’elle ne symbolise plus la libération et la lutte contre l’impérialisme.
C’est pourquoi il est nécessaire à nos yeux que les forces de la Résistance palestinienne unissent leurs efforts pour intensifier la résistance contre le sionisme et constituer des instances de direction pour le peuple palestinien différentes de celles qui existent actuellement, fondées sur des bases démocratiques et une politique dont l’essence est la résistance à l’occupation.
Le peuple palestinien a besoin aujourd’hui plus que jamais de renforcer l’unité nationale, de refuser la division et les luttes fratricides, pour unir la patrie et le peuple, s’attacher à ses objectifs nationaux et ses droits historiques à un Etat palestinien démocratique.
20 juin 2007
Front Populaire de Libération de la Palestine
Parti d’Action Communiste (Syrie)
Comité de coordination des membres du Parti Communiste Syrien (Bureau Politique)
Parti du Travail Patriotique et Démocratique (Tunisie)
Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste (Maroc)
Parti de la Voie démocratique (Maroc)
Comité des communistes syriens
Parti Socialiste du Peuple (Egypte)
Parti Communiste des Travailleurs (Tunisie)
Salameh Keileh
Traduit de l’arabe par Anne-Marie