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Accueil > français > Archives du site > Mondialisation et résistances > Pour une citoyenneté universelle et des droits humains

Première Déclaration de Rivas

Pour une citoyenneté universelle et des droits humains

Assemblée de mouvements sociaux réunie lors du II FORUM SOCIAL MONDIAL DES MIGRATIONS . Un autre monde est possible”.

Jeudi 30 octobre 2008, par Assemblée des mouvements

Nous, les femmes et les hommes qui formont les mouvements sociaux et les organisations de la société civile altermondialiste, réunis à Rivas Vaciamadrid (Espagne) du 22 au 24 juin 2006 et représentés par 1.193 organisations de 84 pays de toute la planète,/span>

CROYONS QUE :

Créer un autre monde est possible, nécessaire et urgent. Les migrantes et les migrants sommes sujets et agents de transformation des sociétés d’où nous venons et des sociétés où nous allons et que ce rôle ainsi que les opportunités qu’il représente pour la croissance de celles-ci doit être reconnu et promu.

La migration est un processus qui se déroule, actuellement, dans le cadre de la mondialisation et ne peut être analysée hors de ce contexte. On ne doit donc pas l’aborder uniquement comme un problème de frontières ou de « portes pour l’intérieur » mais comme un processus économique, politique, culturel et social directement lié aux effets que le modèle capitaliste néo-libéral imposé génère dans le monde entier.

Les politiques migratoires ne peuvent être en marge des Droits Humains ; ceux-ci sont un patrimoine commun de l’humanité et il faut assurer leur interdépendance, leur intégralité et leur universalité.

La citoyenneté universelle est une nécessité pour les processus de « cœxistence ». Comme personnes arrivant dans un nouveau pays, nous devons avoir tous les droits inhérents à la condition de citoyenneté sans qu’elle soit rattachée à la nationalité, y compris le droit de vote.

Les migrantes et les migrants sommes des sujets sociaux dont le pouvoir d’agir, son renforcement, et l’articulation comme agents de transformation politique, sociale, culturelle et économique, sont fondamentaux. En ce sens, le Forum Social Mondial des Migrations est un espace privilégié pour l’articulation du mouvement de défense des droits des migrantes et migrants.

NOUS DÉNONÇONS QUE :

Les politiques économiques, sociales et culturelles, base de la globalisation actuelle, empêchent un développement humain et soutenable du point de vue des intérêts et des besoins des sociétés. L’action des entreprises multinationales, la dette externe, la perte de la souveraineté alimentaire, le commerce injuste, la spoliation des ressources naturelles et les conflits armés font que les personnes se voient forcées de se déplacer et d’émigrer, autant vers le Nord qu’entre pays du Sud.

Les pratiques ne respectant pas les droits humains comme l’externalisation des frontières, les zones franches de production et les centres d’internement sont des pratiques inadmissibles. Nous n’admettons pas que la migration soit mise en relation avec la sécurité et qu’elle soit utilisée comme monnaie de change entre les gouvernements ou à des fins électoralistes.

Il existe une vision réductionniste des migrantes et des migrants comme force de travail. Les migrantes et les migrants sommes des personnes et non pas des marchandises et nous devons donc avoir la garantie de tous les droits nous permettant de nous développer et de pouvoir être des citoyens de la société dans laquelle nous sommes arrivés : droits du travail, sociaux, culturels, économiques, civils et politiques.

Il existe d’autres formes de persécution qui obligent des millions de personnes à quitter leurs sociétés d’origine, comme l’impact des mégaprojets économiques, les désastres environnementaux, la persécution pour des raisons de genre, d’orientation sexuelle, de race, de religion, et le préjudice causé aux droits économiques et sociaux qui ne figurent pas dans la législation internationale de protection.

Nous dénonçons toutes les formes de racisme, de xénophobie, d’islamophobie et d’antisémitisme.

Des milliers de personnes meurent chaque jour, sont torturées ou disparaissent lors des migrations, sans que les responsables soient punis. Nous dénonçons le renforcement des frontières, les murs, les patrouilles, les satellites, les mafias et le trafic de personnes à des fins d’exploitation sexuelle, qui sont cause de ces crimes. Nous dénonçons également la traite de personnes et le travail en esclavage.

NOUS PROPOSONS, EXIGEONS ET NOUS ENGAGEONS :

Nous exigeons que le développement global comme responsabilité publique soit assumé par les États et organismes multilatéraux avec la participation de la citoyenneté.

Nous exigeons que les droits humains soient garantis dans toutes les sociétés, indépendamment de la situation administrative des personnes et dans toutes les étapes des processus migratoires, -origine, transit, destination et retour -.

Nous exigeons que les migrants ne soient pas criminalisés pour le fait de ne pas avoir de papiers, que s’abolissent les lois d’immigration qui contredisent le droit international des Droits Humains et que soit garanti le droit à la libre circulation.

Nous exigeons la signature et la mise en pratique de la Convention Internationale des Droits de tous les Travailleurs Migrants et des membres de leur famille, de la Convention 143 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les travailleurs migrants et la Convention 49 contre le trafic des Etres Humains. Nous nous engageons à veiller à ce que les pouvoirs publics de tous les Etats adoptent les mesures conduisant à leur ratification. Nous exigeons spécialement l’engagement des syndicats dans ce domaine.

Le droit à vivre en famille est fondamental pour toutes les personnes migrantes. Nous exigeons qu’il soit garanti.

Nous exigeons que la protection internationale soit étendue aux victimes d’autres formes de persécution qui ne sont pas comprises dans la Convention de Genève. Nous exigeons que soient garantis aux personnes persécutées l’accès au droit d’asile dans un pays sûr et le droit de retour des personnes réfugiées avec des garanties.

Nous exigeons que soit reconnu et rendu visibles notre rôle en tant que femmes migrantes, en dépassant la vision de se faisant victimes que l’on a de nous.

Le Forum Social s’engage à présenter ses dénonciations, exigences, et propositions à tous les espaces ayant une incidence internationale, nationale et locale.

EN CONSÉQUENCE

1. Nous faisons de la DÉCLARATION DE RIVAS l’agenda de travail qui nous permettra de réaliser un travail conjoint aux échelons internationaux, nationaux et locaux.

2. Nous nous engageons à tenir le III Forum Social Mondial des Migrations et à poursuivre les actions ici décidées. En outre, nous nous engageons à organiser l’axe thématique concernant les migrations du V Forum Social Mondial de Nairobi 2007.

3. Nous organiserons une mobilisation mondiale annuelle pour dénoncer, proposer et rendre visible le Forum Social Mondial des Migrations.

4. Nous maintiendrons le site web du Forum comme espace de travail, de mémoire et d’échange.

5. Nous ouvrons un espace de rédaction conjoint à la Charte Mondiale des Migrants qui sera débattue lors du prochain Forum.

6. Nous créons un Comité International Permanent du Forum Social Mondial des Migrations où seront représentés tous les continents, assurant le suivi des engagements de travail et qui peut avoir des répliques régionales et locales.

Et si nous le faisons, c’est que nous croyons qu’un,

AUTRE MONDE EST POSSIBLE, NÉCESSAIRE ET URGENT

Assemblée des mouvements