Ce premier Forum à se tenir en sol africain visait évidemment à traiter des problèmes qui affligent le continent le plus pauvre de la planète, mais surtout ; son objectif premier était de mettre de l’avant les luttes locales et les solutions proposées par les mouvements sociaux africains. Les organisateurs ont mentionné que plus de 50.000 personnes se sont inscrites et ont participé au millier d’activités programmées traitant de la dette, des ententes commerciales, du HIV-SIDA, des alternatives à la guerre, etc…. Bien que ce nombre soit inférieur aux 100.000 participants escomptés, il faudra aussi remettre ce chiffre dans un contexte africain affligé et surtout reconnaître que l’importance des mouvements sociaux locaux est difficilement comparable à celle qui s’active au Brésil ou en Inde ou se sont tenus les précédentes rencontres. Par exemple, aucun support des autorités locales n’a été offert aux organisateurs locaux, ce qui a entre autres eu un impact certain sur les budgets de réalisation du Forum, sur la mise en place d’infrastructures de communications efficaces ; ultimement sur le fardeau monétaire imposé à chaque participant.
À ce niveau d’ailleurs, les coûts d’accès au site (près de 10 dollars) pour un participant kenyan, ceux pour l’organisation d’activité ou la mise en place d’un kiosque d’information (700 $) ont eu des effets négatifs importants sur le Forum. Plusieurs manifestations spontanées d’individus ou d’organisations des bidonvilles de Nairobi sont venus rappeler aux délégués internationaux que la lutte pour un autre monde doit intégrer les premières victimes des injustices actuelles. Un forum des plus pauvres s’est même organisé en parallèle dans la ville car l’éloignement du site du FSM et les coûts de transport prohibitifs étaient autant de limitations à la participation locale.
Malgré ces difficultés que le Comité international devra analyser en profondeur, les activités prévues se sont globalement tenus avec succès. Le fait qu’elles se déroulaient dans un site unique a de plus contribué à maintenir un momentum certain. Des dizaines de manifestations se sont tenues, le réseautage inter-organisationnel a été des plus efficaces et plusieurs initiatives naîtront sans doute de ce 7e FSM.
* Michel Lambert est directeur des programmes à Alternatives-Canada