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Le prochain sommet du G8 se réunit du 6 au 8 juin en Allemagne. Pendant une semaine, des initiatives diverses, manifestations, blocages, contre-sommet seront organisées pour dénoncer la politique menée par les grandes puissances impérialistes.
Le prochain sommet du G8, réunion informelle des chefs d’État des sept puissances impérialistes les plus riches - États-Unis, Canada, France, Allemagne, Italie, Grande-Bretagne, Japon - et de la Russie, se tiendra dans la petite, mais riche, station balnéaire de Heiligendamm, située sur la mer Baltique, à une trentaine de kilomètres de Rostock, l’une des régions les plus pauvres d’Allemagne. Une fois encore, comme c’est la tradition depuis Seattle, cette réunion du G8, comme celles de l’OMC ou du FMI, se tiendra dans un véritable camp retranché : 18 000 policiers mobilisés, croiseur américain, radars, hélicoptères.
Face à l’impopularité de ces sommets, dont la légitimité est de plus en plus contestée, ces chefs d’État vont feindre de s’apitoyer sur les malheurs de ce monde, notamment sur les menaces climatiques, sur l’appauvrissement de l’Afrique, sur les conflits militaires qui ravagent plusieurs régions, alors qu’ils sont les premiers responsables de cette situation.
L’exemple de la dette est éclairant. Il n’y a pas besoin d’être révolutionnaire pour comprendre ses ravages dans les pays pauvres et la nécessité de son annulation immédiate et sans condition. Même le très réactionnaire pape Benoît XVI s’est adressé à Angela Merkel, estimant « qu’il faut prendre des mesures pour une annulation rapide, complète et sans condition de la dette extérieure ». En 2005, le G8 s’était engagé à doubler son aide à l’Afrique d’ici 2010. Or, selon les chiffres mêmes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), officine impérialiste, rien n’a été fait dans ce sens. Une illustration, parmi beaucoup d’autres, de l’hypocrisie de ces chefs d’État qui, dans le même temps, ont imposé aux pays pauvres des privatisations massives, la levée de toute mesure visant à protéger leur économie, une production destinée à l’exportation aux dépens d’une production visant à satisfaire les besoins de leurs populations, notamment en matière d’alimentation.
Il s’agira, au cours des diverses initiatives qui seront prises du vendredi 1er au vendredi 8 juin, de contester la légitimité du G8, le droit de ces chefs d’État à décider du sort du monde sur des sujets aussi importants que l’économie mondiale, le développement, l’environnement ou la guerre. [1]
Des campements alternatifs se tiendront aux abords de Rostock, afin de servir de lieu logistique d’organisation du contre-sommet (avec hébergement sous tente, cuisines collectives, centres indymédia) et un lieu de débats, d’échanges, d’informations et de préparations d’action.
Il faut mettre en évidence l’organisation des marches contre la précarisation, décidée lors du Forum social européen d’Athènes, qui vont traverser tous les pays d’Europe afin de converger sur Rostock à la veille de la grande manifestation du 2 juin. Dans ce cadre, des initiatives sont prises dans plusieurs régions de France [2].
Notes
1. Pour des informations plus précises, deux sites : http://anti-g8.effraie.org et http://dissentnetzwerk.org/node/49.
2. Pour plus de détails, consultez le site http://euromarches.org.
Les temps forts de la mobilisation
• Samedi 2 juin : grande manifestation, suivie d’un concert.
• Dimanche 3 juin : assemblée des précaires et des « sans » et assemblée contre la guerre.
• Lundi 4 juin : journée migration, pour la liberté de circulation et d’installation, pour des droits égaux pour toutes et tous.
• Mardi 5 juin : blocus antimilitariste.
• Du mercredi 6 juin au vendredi 8 juin : contre-sommet, avec la tenue de plusieurs débats et l’organisation d’un blocage du sommet le 6, et d’une manifestation et d’un concert rock le 7 juin.
* Paru dans Rouge n° 2204 du 3 mai 2007.
