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Une lutte idéologique à la Maison Blanche ?

Vendredi 1er septembre 2017, par Donald CUCCIOLETTA

Depuis 10 jours nous sommes témoins d'une atmosphère de chaos et de dérapage dans l'entourage de Donald Trump. Anthony Scaramucci le nouveau directeur des communications à la Maison-Blanche après 10 jours en poste il a été congédié. Avant lui le président Trump avait congédié Rince Priebus, chef de cabinet et Sean Spencer secrétaire de presse. Le Général (à la retraite) John Kelly anciennement en charge de la Homeland Security fut nommé nouveau chef de cabinet. Et pour fermer la parenthèse sur les derniers dix jours de chaos, Steve Bannon, le conseiller politique du président et celui qui a dirigé la campagne dans les dernières six semaines pour amener Trump au pouvoir était aussi congédié. Ces congédiements nous a vite dévoilé le malaise et les luttes internes au sein de l'équipe de la Maison-Blanche. Un malaise certes, mais surtout une lutte idéologique sur la direction d'une nouvelle stratégie pour reconstruire (les sondages étaient à 33% d'approbation) la présidence de Trump.

Dans un blogue antérieur, j'avais parlé d'une lutte au sein de la classe capitaliste et politique américaine. Une lutte qui soulevait une confrontation entre une faction de la classe capitaliste et politique qui défendait la mondialisation néolibérale avec son instrument des traites de libre échange et une faction de la même classe qui s'oppose à la mondialisation sans pour autant abandonner le capitalisme sauvage qu'est le néolibéralisme. En somme nous avons deux visions différentes qui s'oppose dans une lutte a savoir comment les États-Unis comme puissance capitaliste et impérialiste doivent se développer pour le 21e siècle. Ces factions sont tous deux d'accord pour maintenir l'hégémonie capitaliste américaine, mais aussi comment renforcer et restructurer, exemple vis à vis la Chine, l'hégémonie américaine dans la construction d'un nouvel ordre mondial. Ce qui c'est passé au sein de la Maison-Blanche depuis dix jours est un exemple microscopique de cette lutte au sein de la classe capitaliste et politique américaine.

Le congédiement de Sean Spencer, très proche du Parti républicain et un anti -populiste à la Bannon, n'était pas une surprise. Il représentait l'aile modérée du Parti républicain. Et à quelques reprises Bannon l'avait accusé d'être un démocrate. De même avec Rince Priebus, ancien Directeur national du Parti républicain, comme chef de cabinet de la Maison-Blanche devait gardé un contact serré avec la majorité républicaine et de s'assurer de la fidélité de ceux-ci surtout pour le passage de l' « American Health Care Act. Priebus n'a pas su convaincre John McCain ( pourtant un ami de McCain) et d'aider Mitch McConnell leader du sénat à procurer les votes nécessaires. Encore accusé par Bannon d'être trop modéré dans son approche, il fallait qu'il parte. Dans le congédiement de Spencer et Priebus on peut qualifié ceci d'une victoire de la part de ceux qui sont des populistes d'extrême non seulement à la Maison-Blanche, mais aussi su sein de la classe capitaliste et politique comme les frères Koch.

Alors arrive le Général à la retraite John Kelly de l'« Homeleand Security » pour devenir le nouveau chef de cabinet à la Maison-Blanche. Entretemps Trump nomme Anthony Scaramucci comme son nouveau directeur des communications à la Maiosn-Blanche et Sarah Huckabee Sanders comme nouveau secrétaire de presse. Scaramucci, qui est devenu depuis quelques mois un partisan de Trump, par ces entrevues controversées à la presse, ne tombe pas dans les bonnes grâces de John Kelly qui demande le congédiement de Scaramucci. Le départ de Scaramucci devient une victoire des conservateurs traditionalistes, qui sont proches de la faction mondialiste néolibérale de la classe capitaliste et politique. Kelly dans son rôle d'architecte de la nouvelle structure décisionnelle au sein de la Maison-Blanche est très appréciée par cette faction. Enfin une structure de gouvernance versus le chaos du passé.

Alors arrivent les confrontations avec les néonazis, le KKK, les suprémacistes blancs, et le dérapage du discours de Trump. Un discours télégraphié par Steve Bannon, pour éviter la critique envers l'Amérique profonde qui a voté Trump, et qui est en majorité partisane d'un populisme d'extrême droite comme Steve Bannon. Nous connaissons la réaction des certains PDG des plus grandes compagnies transnationales américaines. Ils vont désavouer le discours de Trump et vont quitter les comités de conseil économique. Ces PDG font partie de la faction qui son pour une mondialisation néolibérale, pour les traités de libre- échanges comme l'ALÉNA et anti Bannon. Ceci est un message à Trump, mais surtout un message à John Kelly d'approcher Trump est lui conseiller de congédier Steve Bannon. Une autre victoire pour les conservateurs traditionnelle est une grande défaite pour les populistes d'extrême droite.

Mais à travers tous ces congédiements, et le charivari à la Maison-Blanche, les grands victorieux sont les militaires. Le Général (à la retraite) John Kelly est maintenant chef de cabinet à la Maison-Blanche, Le Général (à la retraite) McMaster est le conseiller en matière de sécurité nationale, et le Général (à la retraite) John Mattis est le secrétaire à la défense et plusieurs de leurs adjoints sont aussi des militaires à la retraite. Kelly, McMaster et Mattis ont tous servi en Irak et en Afghanistan ensemble. Ils sont devenus des amis personnels. Les militaires sont au pouvoir à la Maison-Blanche dans des postes clés. Matière à réflexion, n'est-ce pas ?