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Standing up with Standing Rock

Jeudi 1er juin 2017

À Standing Rock, dans le Dakota du Nord aux États-Unis, pendant plus d'un an les "défenseur.e.s de l'eau" ont mené une lutte exemplaire contre l'oléoduc Dakota Access Pipeline (DAPL). Après des mois de résistance non-violente réunissant des dizaines de milliers de personnes de tout le pays et d'horizons différents, il.elle.s ont stoppé le projet sous l'administration Obama. Mais, quelques jours après son arrivée au pouvoir, Donald Trump a décidé de défendre ses intérêts financiers et envoya l'armée pour évacuer le Camp d'Oceti Sakowin et terminer la construction du DAPL qui passe sur des territoires autochtones protégés. Quelques semaines plus tard, le pétrole coulait dans l'oléoduc. Mais la bataille n'est pas finie. En effet, les défenseur.e.s de l'eau ont pris soin de la diffuser partout à travers "Turtle Island" (expression autochtone qui désigne l'Amérique du Nord) et s'organisent pour la diffuser à travers le monde.

En Europe, des organisations et des collectifs citoyens ont répondu à l'appel de soutien et ont lancé la tournée "Stand Up With Standing Rock". Du 20 mai au 20 juin, Rachel Heaton, Nataanii Means, Wašté Win Young et Rafael Gonzales portent la voix des défenseur.e.s de l'eau sur différents territoires européens : Paris, Bruxelles, les Pays-Bas, Cologne, Genève, Barcelone, Madrid, Bilbao, Bologne, Rome et Naples.

Leur passage en Europe est l'occasion d'exiger le désinvestissement des banques européennes des projets d'énergies fossiles relancés par le régime Trump, dont les oléoducs Dakota Access Pipeline (DAPL) et le Keystone XL, qui bafouent le droit des peuples autochtones, menacent l'eau de millions de personnes et sont incompatibles avec une politique cohérente pour le climat.

Alors que les scientifiques du GIEC avertissent que 80 % des réserves d'énergies fossiles doivent rester sous le sol pour éviter un réchauffement de plus de 2 degrés absolument désastreux, il est urgent de désinvestir des énergies fossiles au profit des énergies renouvelables. Or les banques investissent encore 9 fois plus dans les énergies fossiles et les États continuent de subventionner massivement celles-ci. La société civile exige une transition énergétique immédiate. La résistance des "Protecteurs de l'Eau" à Standing Rock est une inspira on pour celle-ci.

La résistance des peuples autochtones menée par les femmes et les jeunes à Standing Rock est emblématique et exemplaire. Mobilisant des milliers de personnes sur place et à travers les États-Unis depuis déjà plus d'un an, elles et ils ont su maintenir une résistance non-violente digne, face à une répression brutale et des conditions climatiques très dures. Les défenseur.e.s de Standing Rock ont su créer d'importantes alliances avec différents groupes autochtones et non-autochtones partout à travers le pays (vétérans, religieux, black lives matter, etc.), illustrant comment la problématique du climat peut faire converger nos luttes dans une période d'attaques violentes et répétitives.

Cette lutte est essentielle tant pour la défense de l'environnement que pour la défense des droits humains, pour la participation populaire aux choix de projets de société qui affectent nos territoires et communautés, pour la lutte pour l'autodétermination des peuples autochtones et le respect de leur consentement libre, informé et préalable concernant tout projet sur les terres volées de Turtle Island (Amérique du Nord) et pour l'avenir des générations futures.

Même si le pétrole coule désormais dans les veines du DAPL, les batailles contre les « serpents noirs » (dont le pipeline Keystone XL qui acheminera le pétrole des sables bitumineux d'Alberta jusqu'au Golfe du Mexique et plusieurs autres projets qui ont été approuvés par l'administration Trump) continuent et s'intensifient un peu partout sur Turtle Island (aka Amérique du Nord). Les activistes expulsés de Standing Rock ont essaimé à travers le pays, créant une dizaine de nouveaux foyers de résistance. En plus de la résistance physique, des centaines de recours en justice contre le DAPL sont présentement débattus. Les campagnes de désinvestissement s'intensifient et gagnent des victoires tant aux États-Unis qu'en Europe. La contre-attaque climato-sceptique de l'administration Trump menace le climat au niveau planétaire. Notre résistance « grassroots » solidaire, coordonnée et forte peut la mettre en échec.
Cette tournée est une occasion privilégiée pour en apprendre davantage sur la mobilisation de Standing Rock, inspirer les luttes en Europe, permettre un partage interculturel d'expériences et de pratiques mobilisatrices, se renforcer collectivement, décoloniser nos pratiques de solidarité et légitimer, populariser et réaliser des actions de désobéissance civile non-violente pour le climat.

Moments clés de la tournée

À Paris, il.elle.s sont intervenus lors des assemblées générales des grandes banques françaises qui financent l'oléoduc DAPL pour leur demander de désinvestir. A Bruxelles, il.elle.s ont mené la grande manifestation contre Trump le 24 mai dernier et assisté au Peace Rally "No to NATO - People not war", un rassemblement pacifique devant le sommet de l'OTAN. Il.elle.s participeront également à une action de solidarité et un événement public dans les zones affectées par les tremblements de terre à Grongingen avant de prendre part à un événement culturel le soir du 2 juin à Amsterdam. En Allemagne, le 4 juin, une visite publique de la forêt d'Hambach, occupée pour empêcher l'expansion de la mine de lignite. A Genève, les suisses seront invités par les défenseur.e.s de l'eau pour demander aux multiples banques genevoises de désinvestir et pour porter la voix des Peuples Premiers à la session spéciale des Nations Unies sur la responsabilité des entreprises transnationales. Après une rencontre avec des représentant.e.s des droits humains et des mouvements environnementaux espagnol.e.s et des Parlementaires, le désinvestissement du DAPL sera le sujet central d'une conférence qui aura lieu le 9 juin à Madrid. Suivi du Fearless Cities Meeting, conférence organisée par le mouvement municipaliste espagnole du 9 au 11 juin à Barcelone. Les protecteurs de l'eau interviendront bien sûr lors du contre sommet du G7 sur l'environnement à Bologne.

Le mouvement citoyen mondial contre les énergies fossiles, pour le climat, les droits humains et un futur viable ne fait que grandir. Cette tournée permet de le diffuser et d'en relier des acteurs clés.

Les principales organisations de cette tournée sont : Alternatiba, Break Free Genève, Alternatives, CETIM, Agir Pour La Paix, Climate Express, INTAL, Transnational Institute (TNI), Ausgeco2hlt, Entrepobles, ANVCOP21, CSIA Nitassinan, 350.org, Friends of the Earth Europe et Women's March.