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Partout dans le monde, on demande de changer le système, pas le climat !

Lundi 30 novembre 2015, par Ronald Cameron

600 000 personnes ont manifesté à travers le monde, ce dimanche 29 novembre, à l'occasion de l'ouverture de la Conférence des parties (Conference Of Parties - COP 21) à Paris : 60 000 à Melbourne, 40 000 à Londres, 25 000 à Ottawa, des centaines de milliers partout dans le monde. À Paris, alors que les manifestations sont interdites, plus de 10 000 personnes ont réalisé une chaîne humaine entre Oberkampf et la place de la Nation. Partout, un message est très clair : Changeons le système, pas le climat !

Les mobilisations à Paris sont interdites

À l'initiative d'ATTAC-France et du réseau Alternatiba, et avec l'appui des organisations membres de la Coalition Climat 21, une chaîne humaine s'est mise en place, étant donné l'interdiction de manifester avec les mesures d'urgence adoptées par le gouvernement français suite aux événements du 13 novembre. L'invitation faite à la population parisienne consistait à tenir une chaîne humaine entre Oberkampf et la place de la Nation. Le rassemblement s'est déployé sur les trottoirs du boulevard Voltaire et passait par le Bataclan et la rue de Charonne, site des événements sanglants. 10 000 personnes ont répondu à l'appel.

Naomi Klein interviendra à plusieurs occasions dans les différentes activités organisées par la Coalition Climat 21 - Photo Alternatives.


Sur le boulevard Voltaire, 10 000 personnes se sont présentées malgré l'interdiction de manifester. - Photo Alternatives

Pour sa part, le réseau Avaaz invitait à mener une action symbolique : recouvrir de chaussures la Place de la République afin de symboliser les pas des personnes qui devaient participer à la marche pour le climat à Paris : 22 000 chaussures s'y sont retrouvées. Différentes organisations ont mis en place des points de service pour recueillir les souliers. De plus, des dizaines de manifestations ont eu lieu en France.

Quelques-uns des 22 000 souliers Place de la République. Photo RQIC

Des enjeux majeurs pour l'avenir de la planète et de sa population

Toute cette mobilisation ne tient pas seulement à la tenue de la COP 21. Les constats actuels sur l'état de la planète sont particulièrement inquiétants : un réchauffement de 0,85C est déjà observé depuis un siècle, tout autant que le réchauffement et l'acidification des océans, la modification d'écosystèmes marins, l'étendue des glaciers, l'élévation du niveau des mers. Au-delà d'un réchauffement de 2C, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) craint un dérèglement qui impliquerait des conséquences brutales pour les populations de la planète.

Si rien n'est fait pour réduire cet effet de serre lié aux activités humaines, le réchauffement moyen pourrait même être supérieur à 4C d'ici la fin du siècle selon le GIEC. Pour contenir le réchauffement en-deçà de cette limite de 2C, on doit laisser les 4/5e des énergies fossiles connues dans le sol et réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 40 à 70% d'ici 2050, par rapport à 2010.


Ronald Cameron, du conseil d'administration d'Alternatives, et Pierre-Yves Serinet, du Réseau québécois sur l'intégration continentale (RQIC), à Paris, lors de la chaîne humaine : les accords de libre échange constituent des obstacles majeurs dans la mise en place d'une réglementation en vue de réduire les gaz à effet de serre. - Photo Alternatives

Peut-on espérer une entente à la COP 21 ?

Depuis 2009, depuis l'échec de la COP 15 à Copenhague, un sentiment d'impuissance face au climat semble s'être installé. Aussi, la société civile, incapable d'influencer le cours des événements en 2009, est gagnée par ce sentiment. Du côté des gouvernements, on appréhende de la même manière le contenu des discussions. D'un côté, le gouvernement français souhaite une entente contraignante, de son côté l'administration américaine a averti que ce n'était pas son objectif.

Néanmoins, les mobilisations du 29 tendent à démontrer que ce n'est plus le même sentiment qui est répandu au sein de la société civile. Si les gouvernements sont incapables de conclure une entente audacieuse, les réseaux mobilisés sur la planète n'ont pas l'intention de lâcher prise. De plus en plus, on ne veut pas laisser les gouvernements décider du sort de la planète. Il faut les forcer à agir, comme au Canada et au Québec, en bloquant le pipeline d'Énergie Est.

La rencontre au sommet, qui se déroulera au Bourget, en banlieue de Paris, a reçu un message très clair : la société civile et les populations de la planète exigent qu'un coup de barre soit donné pour assurer un meilleur avenir que celui qui pourrait se mettre en place avec une dynamique de réchauffement consécutif au laisser faire social et économique.