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Reconstruire le projet souverainiste, une rencontre à la fois

Lundi 4 mars 2013, par Julie-Pier Nadeau

En 2011, le Nouveau Mouvement pour le Québec (NMQ), une organisation qui se décrit comme une « conscience citoyenne », voit le jour pour tenter de ramener l'indépendance au cœur de l'actualité politique et de stimuler les débats sur le sujet. Sa stratégie ? Rapprocher les indépendantistes québécois de tous les horizons, sans égard à leur affiliation politique, afin de reconstruire, entre citoyens, le projet commun de la souveraineté.

L'indépendance en chute libre

Suite à la débâcle du Bloc Québécois aux dernières élections fédérales, plusieurs commentateurs ont avancé que l'indépendance ne semblait plus faire partie des priorités de la majorité des Québécois. Plusieurs ont profité du fait que le parti ait récolté son pire résultat depuis sa création pour conclure que les électeurs ont remisé la question nationale. Après tout, le Parti Québécois (PQ), son principal défenseur au sein de la classe politique priorise lui-même d'autres débats à l'Assemblée nationale.

Le fait que la souveraineté soit reléguée au second plan dans la plateforme du PQ a poussé certains de ses députés à quitter le navire. C'est le cas de Jean-Martin Aussant qui a créé par la suite Option Nationale afin de faire de l'indépendance une question centrale. Dans cette même mouvance, le NMQ souhaite raviver la popularité de la souveraineté au sein de la population québécoise en général et renverser la tendance à la baisse des appuis au projet national.

Les Lundis de l'indépendance

C'est dans cette perspective de rapprochement que le NMQ a lancé, en mai dernier, les Lundis de l'indépendance, des soirées-causeries où des indépendantistes de la région de Montréal se réunissent tous les mois. La formule est simple : des invités viennent exposer leur thèse ou leur sujet d'expertise, qui touche de près ou de loin à l'indépendance du Québec. S'ensuit une discussion ouverte entre l'audience et les invités sous une formule de questions à micro ouvert.

Si les discussions se veulent diversifiées, il n'en demeure pas moins qu'elles s'articulent autour de l'indépendantisme. L'évènement sert à rallier, aux dires de ses organisateurs. « Même si cela représente un défi, nous essayons de ratisser chez les curieux et les indécis, ce que notre formule de discussion ouverte rend possible », explique Lauréanne Daneau, coporte-parole du mouvement. Elle admet toutefois que, comme tout regroupement souverainiste, le NMQ compte chez ses sympathisants une majorité de souverainistes convaincus.

Le débat est souvent alimenté par la diversité de domaines d'où proviennent les invités et les participants. Bernard Landry, Françoise David, Paul Piché, Joseph Facal, Ghislain Picard et Mathieu Bock-Côté ont entre autres figuré parmi les invités des Lundis de l'indépendance.

Politologues, auteurs, économistes, sociologues, réalisateurs et citoyens se réunissent donc pour discuter de différents sujets comme l'énergie, la gestion des ressources naturelles, le contexte économique et la stratégie indépendantiste. La plupart des invités déplorent que le Québec ait perdu de vue le projet de société souveraine et envisagent généralement d'un œil pessimiste l'avenir de la province au sein du Canada. On parle donc surtout d'enjeux qui concernent le futur du Québec et du besoin que l'on juge criant de se recentrer sur l'intérêt national.

Une discussion qui se promène partout au Québec

Le NMQ organise également des rendez-vous citoyens à l'extérieur de la métropole. Sous la même formule de micro ouvert, des assemblées citoyennes à Québec, Sherbrooke et Gatineau ont eu lieu l'an dernier dans le but de rejoindre le plus large public possible et de faire voyager le débat.

Cette année, dans l'optique de rapprocher les souverainistes de tous horizons, le NMQ organise la Convergence nationale, un rassemblement qui aura lieu les 10, 11 et 12 mai prochains à Montréal. Cette initiative souhaite réunir, le temps d'une fin de semaine de dialogues et d'échanges, l'ensemble des souverainistes — partis politiques, groupes d'actions, organisations, militants et citoyens – dans un mouvement de mobilisation national afin de relancer le mouvement souverainiste québécois.

« Il faut apprendre à marcher ensemble, entre indépendantistes » résume Jocelyn Desjardins, autre coporte-parole du NMQ, dans son allocution lors du dernier Lundi de l'indépendance. Le NMQ fait le pari qu'en unissant les indépendantistes de la sorte, il arrivera à donner une voix plus forte au projet de souveraineté et à rallier de nouveaux partisans.

Pour se renseigner le Nouveau Mouvement pour le Québec, sur la Convergence nationale ou pour connaître les détails du prochain lundi de l'indépendance : http://www.unnouveaumouvement.org/.

Crédit photo : wikimedia commons/Quebec_flag