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Le Forum social des peuples : C’est parti !

Mercredi 10 juillet 2013, par Ethan Cox

La fumée est blanche, nous avons un pape ! Euh... en fait, nous avons un lieu et une date. Après deux journées de discussions parfois tendues et parfois festives, les participants à la rencontre de planification pour le premier Forum social des peuples au Canada en sont finalement arrivés à un consensus.

Tenue à Edmonton les 2 et 3 juillet, cette assemblée suivait les traces de la première rencontre de ce type, un grand succès, qui s'est tenu à Ottawa en janvier. Quoiqu'il n'y avait qu'une cinquantaine de personnes, bien moins que les 150 qui s'étaient présentées à Ottawa, les organisateurs et organisatrices-clés venu-e-s de tout le spectre des mouvements sociaux étaient présents.

Malgré les difficultés logistiques pour se rendre à Edmonton, le caucus québécois était le plus important et les organisations syndicales y était largement représentées. Dans les mots d'Antoni Shelton du Ontario Federation of Labour : « Le support et la participation des syndicats du Québec ont été forts ; maintenant, c'est à nous de les rattraper. » Shelton a soutenu que les droits des travailleurs et travailleuses devraient être une partie centrale du processus et a fortement insisté sur le besoin de résister aux attaques contre les syndicats et contre la formule Rand au Canada, qu'il décrit comme un « élément vital du mouvement syndical ».

En plus de l'importante représentation syndicale qui incluait plusieurs déléguée.s de la CSN, la deuxième plus large fédération syndicale du Québec, venant avec des promesses de soutien complet à l'organisation, la délégation québécoise incluait les deux co-fondatrices d'Idle No More Québec, une représentante de la Fédération des Femmes du Québec, l'ancien porte-parole du mouvement étudiant Gabriel Nadeau-Dubois, Michel Lambert et Roger Rashi d'Alternatives, l'ONG de solidarité internationale basée à Montréal et qui a été le fer de lance du projet, ainsi qu'un grand nombre d'autres militants et militantes représentant divers groupes et circonscriptions.

Tandis que la deuxième journée a vu des prises de décision sur tous les points clés nécessaires à faire avancer le projet du forum, le pronostic n'était pas toujours rose. Les tensions se sont brièvement enflammées le premier soir, quand deux délégués ont déclaré que les luttes en Alberta étaient plus importantes que celles dans les autres provinces, qu'il y avait trop d'implication du Québec dans le processus et que tous les immigrants sont des colonisateurs.

Ces déclarations ne plurent pas aux autres, incluant Nadeau-Dubois et Shelton. LE premier est allé au micro pour rappeler que nous avons tous nos luttes et que nous devons travailler ensemble sans nous diviser sur une base aussi ridicule que de chercher à savoir qui a les problèmes les plus importants. Quand à Shelton, il a fait une puissante intervention faisant référence au fait que, comme homme noir, ses ancêtres ont été emmenés ici contre leur gré et qu'ils furent également des victimes de la colonisation. « En tant que nation esclavagiste, quand nous parlons du Canada parfait, cette partie de l'histoire est souvent omise des discussions. »

Heureusement, les fissures se sont refermées le jour suivant et le travail a pu commencer sérieusement pour faire les choix critiques essentiels à la poursuite du projet. Il y eut d'abord le texte proposé pour la charte du Forum des peuples. Il fut adopté à l'unanimité, après que quelques changements proposés par le caucus autochtone furent apportés, et sera disponible en ligne bientôt.

Ensuite, Antoni Shelton a donné un discours convaincant en faveur de la proposition de l'OFL de tenir le Forum à Ottawa. La ville étant située au centre du pays, étant politiquement et spirituellement signifiante en tant que siège du gouvernement et site de la grève de la faim de la Chef Theresa Spence, équipée et ayant les infrastructures requises pour loger les plus de 10 000 personnes attendues et étant accessible depuis les centres de population que sont Toronto et Montréal, ça semblait être une décision simple et un consensus général était immédiatement visible. Certains ont craint que ce lieu exclue les gens de l'Ouest, mais leurs peurs furent allégés par un engagement à tenir le forum suivant dans l'Ouest et à amasser des fonds importants pour assurer un accès égal aux activistes de partout au pays.

Pendant ce temps, les dates possibles furent rapidement ramenées à un intervalle étroit, à la fin d'aout ou au début de septembre 2014. Afin d'augmenter l'accessibilité pour les étudiants et de s'assurer l'accès aux ressources universitaires comme les salles de classe, la décision fut prise de tenir le Forum à la fin d'aout, avec une date plus précise à être fixée par le comité organisationnel selon les lieux disponibles.

À la surprise générale, la rencontre s'est terminée une heure avant le temps prévu, tous les points à couvrir ayant fait l'unanimité. L'humeur était positive et optimiste alors que les participants quittèrent avec le sentiment d'avoir accompli ce qu'ils étaient venus faire.

« Nous avons attendu très, très longtemps avant d'avoir une aussi forte convergence de mouvements sociaux », dit Nadeau-Dubois. « Je suis ravi de voir un support aussi large pour ce genre de projet, qui va unir des activistes de partout au Canada. »

Je le suis aussi et j'espère que vous vous joindrez à nous à Ottawa à la fin d'aout 2014. L'évènement sera comme nul autre au Canada !

Voir en ligne : Original sur Rabble.ca

Traduction 99%Média et JdA avec la permission de l'auteur :