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BRÉSIL

Une politique internationaliste pour le XXIe siècle

La perspective de Démocratie socialiste

Mercredi 23 mai 2007

Démocratie socialiste, tendance interne du PT, est un courant qui se définit comme internationaliste depuis ses origines. L’objectif de ce document est d’actualiser la signification de cette définition, en prenant en compte une nouvelle conjoncture mondiale et régionale et les cadres de la gauche dans le monde et en Amérique latine.

Une nouvelle période politique

La crise de légitimité du projet néolibéral en Amérique latine — produit des impasses de ce programme et de la résistance populaire à son application — ouvre une nouvelle période politique dans la région. Le développement des luttes populaires et l’avancée, sur le plan institutionnel, des partis de gauche et progressistes sont l’expression de ce nouveau scénario. L’hégémonie traditionnelle de l’impérialisme nord-américain dans notre région, qui la considère comme sa « cour », est mise en question.

Un nouveau scénario pour les gauches

La crise du « socialisme réel » au moment culminant de l’hégémonie néolibérale, entre la fin de la décennie 1980 et la première moitié de la décennie suivante, a touché profondément toute la gauche mondiale.
L’idée, qu’il nous est arrivé de cultiver même entre nous, au Brésil, qu’il ne s’agissait que d’une crise du stalinisme et de ses héritiers, n’est pas soutenable. Cette crise a signifié, dans une large mesure, un nouveau destin de la gauche dans le monde entier. Il y a eu des pertes notables lorsque d’importants contingents ont rejoint le camp du néolibéralisme ou ont abandonné le militantisme politique. Mais cela a aussi conduit à ce que les frontières idéologiques construites au cours du XXe siècle, et en particulier celles concernant le débat sur l’URSS et l’Europe de l’Est, soient érodées face aux nouvelles réalités et aux nouveaux défis du XXIe siècle. Dans quelques cas ce processus a été à l’origine de la fusion entre des groupes précédemment adversaires.

La reprise des luttes sociales à la fin des années 1990 et au cours de la décennie actuelle se fait sur un nouveau terrain politique. Au contraire de ce que fut l’histoire des gauches du siècle passé, il n’y a pas d’hégémonies établies ni de forces politiques en condition de prétendre à diriger seules ce processus.

Il y a, néanmoins, de nouvelles questions stratégiques et de nouveaux défis théoriques et politiques. Face à elles, s’esquissent des camps de construction socialiste et internationaliste de polarités nouvelles. Dans notre Conférence extraordinaire (avril 2005), nous avons désigné ces questions centrales en partant de la réalité que nous vivons au Brésil et en Amérique latine : « S’il est nécessaire de comprendre la crise de légitimité du néolibéralisme, il est aussi indispensable de souligner que l’horizon historique des révolutions de caractère anticapitaliste qui pourraient être un pôle d’attraction et de référence pour une nouvelle époque de révolutions socialistes ne se situe pas à court ou moyen terme. Durant cette période, les risques de pragmatisme doivent être combattus, comme doivent l’être l’adaptation aux horizons utopiques d’un capitalisme prétendument réformable et la stérilisation des forces émancipatrices par leur intégration à l’ordre étatique bourgeois ou marchand. Ces risques sont centraux pour des partis socialistes qui sont arrivés au gouvernement de leur pays, comme le PT. Le combat contre l’adaptation ou l’intégration à l’ordre bourgeois exige une réponse historique, fondée sur la tradition socialiste révolutionnaire, qui relève le défi de parvenir à diriger une transition démocratique au socialisme par un régime pluraliste, de démocratie participative, avec le dépassement progressif de la logique marchande privative et en relation dialectique avec un processus de transformation de l’ordre mondial dominant. » (Résolutions de la Conférence nationale extraordinaire de la DS, avril 2005)

Prémisses pour un internationalisme du XXIe siècle

Le débat sur un « internationalisme pour le XXIe siècle » doit reprendre les valeurs et l’héritage positif des quatre Internationales précédentes, mais il doit aussi tirer le bilan de leurs erreurs. Il doit identifier les nouveaux acteurs qui existent déjà et aussi ceux qui ont survécu (après la crise générale des gauches du début de la décennie passée). Et, surtout, il doit être capable d’impulser un internationalisme ouvert et pluriel, étroitement lié aux luttes en cours.

Nous venons d’une tradition du mouvement socialiste pour laquelle l’internationalisme est une des valeurs constituantes. Notre lutte doit avoir des objectifs communs dans le monde entier. La fraternité universelle des peuples est une valeur d’actualité et, de même que le capital mondialise sa domination, il ne peut y avoir de développement socialiste isolé dans un pays ou dans un autre. Un projet post-néolibéral, pour être cohérent, se doit d’être socialiste et internationaliste. L’anti-impérialisme, la défense de la souveraineté nationale de nos peuples, la dénonciation et la lutte contre le sous-développement de nos pays et l’alliance de la classe dominante avec le capital international, la production théorique et idéologique de la lutte pour le socialisme, l’éthique et la morale en politique, la lutte permanente pour la démocratie participative et la nécessaire construction de forces politiques pratiquant l’indépendance de classe et capables de réaliser tout cela — sont les conditions fondatrices de la transition et du dépassement du néolibéralisme.