Cela fait en effet presque soixante ans que les Palestiniens souffrent non seulement de l’occupation, mais de la négligence de la communauté internationale à l’encontre du respect de leurs droits les plus basiques.
Plus d’une centaine d’Israéliens, de Palestiniens et de sympathisants internationaux se sont rencontrés devant la maison d’Abu Elias, un agriculteur mort d’une crise cardiaque après avoir appris que les Israéliens allaient confisquer la majorité de ses terres pour la construction du mur. Il est réellement extraordinaire d’être témoins de l’énergie croissante de ces jeunes leaders locaux qui montrent avec courage et détermination qu’ils n’abandonneront jamais la lutte non-violente dans la région.
Alors que les manifestants se réunissaient, plus d’une quinzaine de jeeps sont arrivées avec à leur bord environ 150 soldats armés de la tête aux pieds, ainsi que la police et les forces spéciales d’intervention. Mais aucune force militaire n’anéantira jamais la détermination de ceux qui luttent pour une cause juste.
La manifestation a donc débuté par un accueil en arabe et en anglais, rappelant que ce dont nous souffrons aujourd’hui n’est pas seulement le fruit de la construction du mur, mais la conséquence de l’oubli par la communauté internationale des droits des Palestiniens depuis presque soixante ans. Rappelons en particulier la situation des réfugiés Palestiniens nés, depuis mainteenant deux générations, dans les conditions terribles des camps de réfugiés à travers tout le Proche-Orient.
L’accueil a été suivi par un appel à se joindre aux prières musulmanes du vendredi. Plusieurs groupes, composés de croyants de diverses religions, ont entamé des litanies en faveur de la paix et de la justice dans cette partie du monde.
Les prières ont été suivies d’une tentative de marche pacifique sur la route qui relie les villages du sud. L’armée israélienne nous a répondu de manière extrêmement violente. Plusieurs personnes ont été frappées et deux activistes israéliens ont été arrêtés. Il est incroyable de constater la sévérité de la politique de tolérance zéro des soldats israéliens à l’égard de la non-violence.
Le comité local a ensuite décidé d’amener les manifestants près des terres confisquées pour la construction du mur. L’initiative a malheureusement été stoppée par l’armée qui s’est interposée afin d’empêcher les militants de s’approcher du mur.
Cette action a été marquée par une victoire : nous avons pu repousser les soldats jusqu’à une zone qui nous a permis d’organiser un sit-in. Ce n’est qu’ensuite que les organisateurs locaux, après avoir expliqué l’injustice que ces soldats commettent au nom de leur gouvernement, ont annoncé la fin de cette action non-violente.