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IRAK

« Nouvelle » stratégie américaine ?

Mercredi 10 janvier 2007, par Al-Houfok

George W. Bush va envoyer 21.500 militaires américains supplémentaires en Irak, dans le cadre d’une nouvelle stratégie visant à mettre un terme aux violences dans ce pays, selon la Maison Blanche.

Environ 4.000 Marines supplémentaires vont être déployés dans la province irakienne de Anbar et 17.500 soldats à Bagdad, s’ajoutant aux 132.000 militaires américains déjà présents en Irak, ont précisé des responsables sous couvert d’anonymat.

Il prévoit aussi d’ajouter un milliard de dollars aux 350 milliards déjà dépensés depuis l’invasion du 20 mars 2003, pour remettre sur pied l’économie, la société civile, les infrastructures et le système judiciaire de l’Irak, dévastés par la guerre.

Il devait aussi demander au gouvernement irakien d’assumer le contrôle du pays au plus tard en novembre 2007. George W. Bush va dire "très clairement" aux Irakiens que l’engagement américain n’est pas "illimité et qu’ils doivent changer leur façon de procéder en Irak", a résumé le directeur de la communication de la Maison Blanche, Dan Bartlett.

Les troupes américaines d’occupation vont aussi intensifier leur lutte contre les infiltrés iraniens et syriens opérant en Irak, selon un document sur la nouvelle stratégie américaine publié par la Maison Blanche. Elles "vont intensifier leurs efforts pour combattre l’influence iranienne et syrienne à l’intérieur de l’Irak", indique ce document.

Les Etats-Unis reprochent depuis longtemps à la Syrie et à l’Iran de contribuer à la déstabilisation de l’Irak.
Selon un responsable américain, l’envoi de 21.500 hommes supplémentaires se fera progressivement avec des premiers renforts attendus le 15 janvier et une deuxième vague un mois plus tard.

Près de quatre ans après l’invasion de l’Irak, plus de 3.000 soldats américains sont morts et plus de 22.000 ont été blessés alors que le pays, où la violence redouble depuis le début de l’année, est au bord d’une guerre civile.

George W. Bush, qui espère que cet ultime plan pour l’Irak sauvera ses deux dernières années de mandat, va se heurter à l’opposition des démocrates, majoritaires au Congrès depuis début janvier et qui ont combattu l’idée d’un renforcement en Irak du dispositif militaire.

"Le président va dire très clairement qu’il y a eu des erreurs avec les opérations précédentes, qu’il n’y avait pas assez de troupes irakiennes ou américaines, que les règles d’engagement pour mener les opérations n’étaient pas assez précises", a précisé Dan Bartlett à la chaîne de télévision CBS.

"Son discours va clairement montrer qu’il demande une escalade de la guerre en Irak", a déclaré Harry Reid, chef de la majorité démocrate au Sénat. Mais, a-t-il ajouté, "le peuple de ce pays ne soutient pas une escalade". Pour l’influent sénateur démocrate Edward Kennedy, l’Irak est devenu "le Vietnam de George Bush". "La seule solution rationnelle à la crise est politique, pas militaire", estime-t-il.

Mais les démocrates n’ont pas les moyens d’empêcher le plan du chef de l’Etat, qui est aussi chef de l’armée et qui a toute latitude pour l’employer.

L’opinion publique américaine est, comme les démocrates et une partie de la hiérarchie militaire, largement opposée à une hausse du nombre de troupes comme en témoignent de récents sondages.

Après son discours mercredi soir, Bush devait se rendre jeudi sur une base militaire, à Fort Benning en Georgie (sud), pour défendre son plan, une mission également assignée à la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et au secrétaire à la Défense Robert Gates, entendus dans le même temps au Congrès.