|  

Facebook
Twitter
Syndiquer tout le site

Accueil > français > Archives du site > L’arc des crises > Les Palestiniens ont un nouveau gouvernement d’unité nationale

PALESTINE

Les Palestiniens ont un nouveau gouvernement d’unité nationale

Jeudi 15 mars 2007

Le président palestinien Mahmoud Abbas, du Fatah, et le Premier ministre Ismaïl Haniyeh, du Hamas, se sont mis d’accord sur les derniers points encore en suspens, dont le titulaire du poste sensible de ministre de l’Intérieur.
"Nous avons mis un point final à toutes les questions liées à la formation du gouvernement", a dit Haniyeh à l’issue d’une rencontre avec Abbas à Gaza.

Le porte-parole du gouvernement a précisé que le président et le Premier ministre s’étaient mis d’accord pour nommer un universitaire à ce poste stratégique en raison du contrôle qu’il exerce en théorie sur les différents services de sécurité.

Hani Al Kaouasmi, actuellement haut fonctionnaire au ministère des Affaires religieuses, n’a aucune affiliation politique. Il n’a par ailleurs qu’une faible expérience en matière de sécurité.

Outre le nom du ministre de l’Intérieur, le choix du vice-Premier ministre, poste réservé au Fatah, a constitué un autre point de blocage des discussions. Il a finalement été attribué à Azzam al Ahmed, proche d’Abbas et actuel chef du groupe parlementaire du Fatah au Conseil législatif.

L’économiste Salam Fayyad sera de retour au ministère des Finances, qu’il dirigea de 2002 à 2005 après avoir travaillé à la Banque mondiale et représenté l’Autorité palestinienne au Fonds monétaire internationale. La diplomatie sera confiée à Ziad Abou Amr, professeur de sciences politiques et spécialiste des groupes islamistes dont le Hamas.

Ahmed Bahar, président par intérim du parlement et membre du Hamas, a déclaré que les députés seraient réunis en session extraordinaire samedi à partir de 11h00 (09h00 GMT). Les élus examineront le programme de gouvernement et se prononceront par un vote de confiance, a-t-il dit.
"Notre message au monde est clair : nous sommes unis derrière un gouvernement d’unité et un programme politique. Le peuple a désormais un choix uni et nous espérons un important soutien de la planète", a dit Ghazi Hamad, porte-parole de l’actuel cabinet.

Ce gouvernement d’unité nationale est issu d’un accord conclu en février à La Mecque entre le Fatah et le Hamas, qui espèrent ainsi obtenir la levée des sanctions occidentales imposées après la formation, en mars 2006.
Ce cabinet doit également mettre un terme aux tensions entre les deux camps, qui ont dégénéré en affrontements armés à partir de décembre.

Israël a toutefois prévenu qu’il boycotterait ce nouveau gouvernement, y compris les ministres non issus du Hamas, s’il n’accepte pas les trois conditions posées par le Quartet des médiateurs internationaux : reconnaissance d’Israel, renonciation à la violence et acceptation des accords passés.

Les Etats-Unis ont clairement prévenu que l’embargo financier ne serait pas levé si ces trois conditions n’étaient pas respectées.

Le Hamas ne cesse cependant de répéter qu’il ne reconnaîtra pas Israël. L’accord de La Mecque ne contient qu’une vague promesse de "respecter" les accords passés entre Israéliens et Palestiniens.

Ahmed Youssef, conseiller politique de Haniyeh, a déclaré que le Hamas pourrait à l’avenir suspendre sa "résistance armée" pour adopter une approche "politique" du conflit avec Israël.

"La philosophie du Hamas pourrait connaître des évolutions idéologiques dans les prochaines phases", a-t-il dit au quotidien arabophone Ach Chark al Aoussat. "A quoi bon renforcer la lutte armée ? Essayons la voie politique et si nous n’atteignons pas nos objectifs, nous pourrons revenir à la résistance."

Youssef a cependant prévenu que le Hamas ne reconnaîtrait pas Israël et restait opposé à la solution à deux Etats.