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PALESTINE

Le peuple de Gaza s’échappe de la prison

Jeudi 24 janvier 2008, par Mick Napier

Le peuple de Gaza a fait exploser un des murs de la plus grande prison au monde, et a ainsi débordé Israël, montrant que la loi humanitaire internationale est une plaisanterie macabre, secouant la dictature égyptienne et couvrant de honte tout ce qui, se tenant aux côtés d’Israël, lui ont permis de perpétrer librement ses crimes.

Parmi les dizaines de milliers qui ont submergé hier la police de la sécurité égyptienne, certains sont allés rendre visite à des cousins dont ils étaient séparés depuis longtemps, d’autres ont acheté des médicaments vitaux et tous sont allés acheter les produits qu’ils ne trouvent plus à Gaza.

Pendant que les chancelleries mondiales s’acharnent à forcer les Palestiniens à abandonner tout espoir de résister à Israël ou de récupérer leurs terres perdues, une fois encore, comme si souvent dans l’histoire, des dizaines de milliers de "gens ordinaires" extraordinaires, dont quelques-uns sont des combattants aux armes légères, se sont taillés la route vers la liberté.

Le régime égyptien n’a pas réussi à maintenir les Palestiniens dans leur cage, alors que les Israéliens poursuivent leur massacre, tirant même dans la tête d’une jeune fille pour "confirmer la mise à mort". (1)

Même si le mur qui sépare les Gazaouis de leurs frères et sœurs arabes a été remis en place, ce ne sera que temporaire : lorsque les Gazaouis auront besoin d’aller en Egypte, ils iront. Israël peut continuer à tuer, et il le fera, mais il a perdu une arme clé de son arsenal. Lorsque la police égyptienne est restée à l’écart et a permis aux Palestiniens d’envahir Al-Arif, c’est le régime de Mubarak qui s’est trouvé affaibli. Reuteurs rapporte une vague d’arrestation de pro-palestiniens au Caire, mais l’exemple des Gazaouis insoumis devant le terrorisme israélien continuera à saper la crainte qui retient les Egyptiens de rejoindre ceux qui s’opposent à leur Président à vie.

Peut-être que dans le futur, nous retournant sur les événements, verrons-nous le renversement de ce petit bout de mur comme le début du démantèlement du système géométrique de frontière imposé aux Arabes par la Grande-Bretagne et la France par l’Accord Sykes-Picot pour diviser et piller la région.

Tout être humain honnête sur la planète est aux côtés du peuple arabe palestinien de Gaza.

Contre eux, il y a toujours les Etats-Unis, l’Union Européenne, la Banque Mondiale, les Nations Unies et les régimes arabes. Alors qu’Israël poursuit son projet de les réduire à des niveaux de famine, de froid et de misère uniques sur la côté méditerranéenne, le silence de la société civile mondiale hurle qu’ils n’ont eu que ce qu’ils méritaient, que la punition ne prendraient fin que lorsqu’ils baiseraient le fouet israélien et reconnaîtraient que les colonisateurs européens qui les ont chassés de leurs maisons et de leur terre avaient raison.

Avec des petites bombes et un courage surhumain, le peuple de cette zone concentrationnaire contrôlée par les Israéliens et l’Union Européenne a déjoué les plans de la coalition US-Israël-UE-ONU de les punir pour leur vote et pour leur résistance à Israël.

Le Mouvement de Résistance Islamique démocratiquement élu (Hamas) a rejoint le Hezbollah au rang de géants du monde arabe, un monde dirigé par des tyrans serviles et corrompus méprisés par leurs populations, qui se sont joints à Israël pour dépecer les Palestiniens.

Israël, équipé de la toute dernière technologie US, est peut-être en mesure de tuer les Gazaouis appauvris, depuis leurs plateformes de tirs haut dans le ciel, mais les gens qui gagnent les batailles ne sont pas ceux qui tuent le plus, ce sont ceux qui souffrent le plus et ont ainsi des réserves où puiser pour continuer.

Il est clair, après tellement de douleurs et de souffrances que lui ont infligées nos gouvernements, que ce sera le peuple palestinien.

(1) L’auteur fait référence au meurtre de sang froid d’Iman al-Hams, 13 ans, à Rafah à la fin 2004. Le Capitaine israélien R. (il est resté anonyme) a reconnu avoir vidé son chargeur dans le corps de la jeune fille terrorisée parce qu’il imaginait qu’elle portait une bombe dans son sac d’écolière (comme le font tous les enfants palestiniens partant à l’école, c’est bien connu). Pour être sûr qu’elle mourrait, le courageux capitaine lui a ensuite tiré une dernière balle dans la tête. Il a été a acquitté. (ndt)

Source : Scottish Palestine Solidarity Campaign
Traduction : MR pour ISM


Voir en ligne : www.ism-suisse.org