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MAROC

La disparition forcée de Houcine El Manouzi

Lundi 19 novembre 2007

29 octobre 2007, un jour particulier pour les parents et amis de Houcine El Manouzi. C’est ce même jour, le 29 octobre 1972, que le jeune Houcine, âgé de 29 ans, mécanicien d’avion, militant syndicaliste, et membre de l’Union Nationale des Forces Populaires a été enlevé de la capitale Tunisienne par les services de sécurité pour être transféré au Maroc dans le coffre d’une voiture diplomatique.

Il a fallu près de trois décennies de lutte acharnée et risquée menée par sa famille et ses amis pour que l’Etat Marocain consente à reconnaître la détention au secret de Houcine El Manouzi. Malheureusement cette reconnaissance officielle de faits avérés et vérifiés n’est pas allée au-delà en ce jour de commémoration du 35e anniversaire de la date de son enlèvement.

Le sort du détenu-disparu Houcine El Manouzi est toujours inconnu à ce jour.

Même l’Instance Equité et Réconciliation (IER) n’a pas été au-delà dans le cadre de ses compétences non judiciaires en matière d’investigations. Certains témoins cités par la famille n’ont jamais été auditionnés. L’un d’eux, qui avait joué un rôle important dans l’organisation de l’enlèvement de Tunis, est décédé en ce début de l’année 2007. De même que des faits qui engagent l’implication directe de responsables de la DGED et de la gendarmerie royale dans la disparition de Houcine n’ont pas été restitués dans le rapport final de l’IER (30 novembre 2005).
L’Etat Marocain continue d’afficher une volonté de parachever le règlement équitable de la question des violations passées des droits de l’Homme. Mais les recommandations de l’IER pour la poursuite des investigations sont restées lettre morte puisqu’aucune avancée significative n’a été enregistrée dans l’élucidation du sort de Houcine El Manouzi.

On incite la famille à s’armer de patience, à suspendre le temps et à s’apprêter à tourner la page au fur à mesure que les témoins et les personnes impliquées décèdent.

Nous sommes en face d’une volonté délibérée de « tuer » la vérité, de perpétuer le non savoir et de remettre en cause les fondements de la justice transitionnelle et de la réconciliation nationale : la vérité, l’équité et la justice.

Liberté pour Houcine et droit à la vie pour tous les détenus-disparus.
Casablanca le 28 octobre 2007

Email : famille_elmanouzi@hotmail.com