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Forum social africain

L’Afrique des peuples en marche contre la mondialisation néolibérale

Jeudi 4 décembre 2008, par Mireille Fanon Mendès France

Ce thème a pour objectif de replacer les peuples africains au coeur des politiques économiques et sociales et de les mobiliser afin de retrouver leurs droits économiques, sociaux et culturels mais aussi civils et politiques et le plus important de tous leur droit -en tant que peuples- à disposer d’eux-mêmes et à disposer de leurs ressources naturelles. Ces peuples qui vivent dans le silence, le plus souvent ignorés par les dirigeants africains et les institutions sous régionales, régionales et internationales ont décidé de briser le silence.

Le contexte politique, économique, social et culturel est des plus inquiétant pour le continent africain.

Au plan politique, alors que l’on croyait le processus démocratique irréversible en Afrique, les coups d’État militaire et civil refont surface dans certains pays ; tandis que dans d’autres, l’organisation d’élections truquées, le refus de l’alternance démocratique et le monarchianisme tournent au drame. Mais même dans les pays où ces avatars ne sont pas apparus, le contenu social de la démocratie laisse à désirer.
Au plan économique, le fardeau de la dette conjugué à la corruption et à la mauvaise gestion des ressources publiques, annihile toute possibilité de développement. Le double échec du NEPAD et des négociations des Accords de Partenariat Economique (APE) a fragilisé le processus d’intégration régionale laborieusement entamé. Dans nombre de pays africains, les Cadres Stratégiques de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) – nouvelle appellation des très controversés Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) – restent les référents par excellence des politiques économique, financière et sociale des États. A l’évidence, le FMI, la BM et l’OMC sont aux manettes des orientations économiques, pendant que les multinationales occidentales sont aux recettes par les biais des privatisations – braderies, des contrats léonins et des retours massifs sur investissements. Résultat : loin d’être réduite, la pauvreté explose plus que jamais en Afrique, exacerbant les conflits de toute nature.
Au plan social, si l’on regarde le drame de l’immigration et la persistance des maladies comme le paludisme, le choléra, le VIH/SIDA mais aussi la récurrence des famines et des crises alimentaires, il y a alors des signes tangibles du désastre social dans lequel les politiques néolibérales ont embourbé les peuples africains.

Le Forum

Des paysans, des syndicalistes, des migrants, des ONGs,de simples citoyens et citoyennes. Des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux…..Une foule dynamique, heureuse de se trouver là. Tous et toutes remerciement chaleureusement les organisateurs. « Enfin un lieu et du temps, pour qu’ensemble, nous disions que nous voulons reconstruire l’Afrique et que partout, tout le monde entende que la société africaine est capable de renverser la tendance à coup de vie , oui, nous sommes vivants et nous voulons que cela se sache ».
Des personnes de l’Afrique de l’Ouest, de l’est, du Nord, de l’Afrique centrale, australe et de l’Afrique du Sud. Mais si l’on regarde les pays représentés, il y en a 25 venus à ce rendez vous souhaité et convoqué par le conseil d’organisation du forum social africain.

Je n’ai pu arriver à temps pour la marche. 6 Vénézuéliens, descendants d’Afrique, sont bloqués à l’aéroport. Pas de visa. Nous avons dû les aider à résoudre ce problème, après un certain temps, ils ont pu sortir –sans visa. Tout cela pourrait se régler ultérieurement.
En discutant avec les policiers, il était facile de s’apercevoir qu’ils étaient informés du forum et trouvaient cette initiative intéressante et bien pour le Niger.

Après deux heures d’attente et de discussion, les Vénézuéliens sont entrés au Niger. Ils ont laissé leur passeport à l’aéroport et l’ont récupéré le jour de leur départ. Entre temps, la marche était arrivée à son point final. Mais au vu des informations télévisées, il était facile de voir qu’il y avait du monde, des slogans, de grandes banderoles portées haut « Espérance, dignité et résistance », « non aux accords de paupérisation » « vive l’AFRIQUE DEBOUT » ET BIEN D’AUTRES….

Une foule, du bruit, des rires, des regards intenses et sérieux et des langues si peu habituelles en Europe, le Haoussa, le Bambara, le Pidgin. Parmi tout ce monde, quelques Européens, des Français, des Canadiens, des Espagnols, des Belges. Mais si peu qu’il y a de quoi interroger la nature de la solidarité du Nord à l’égard du Sud. Pourquoi une telle absence ? Le comité organisateur avait pourtant envoyé de nombreux messages aux uns et aux autres. Pourquoi, dans ce contexte entièrement africain, la plupart des associations, des ONGs habituelles ne sont pas venues ? La solidarité se pense t elle au regard de certains contextes ? Cette absence si visible est en tout cas une question posée au mouvement altermondialiste.

La marche a réuni près de 10 000 personnes –chiffre confirmé par plusieurs sources.

Les plénières

L’attente pour la cérémonie d’ouverture faite au Palais des Arts martiaux -dans le complexe sportif du Stade Général Seyni Kountché- a été assez longue. Il fallait que chaque délégation trouve des places et il n’était pas possible de commencer sans les uns et les autres. Au total près de 2 500 sièges étaient occupés sur les 5 000 que contient cette salle de sport. Tout le monde est resté sur l’ensemble de la matinée.

Notre patience a été bien récompensée : une pièce sur les migrations, mise en scène par Suleiman Koly du Mali, sur une musique d’Ahmed Fofana, aussi du Mali. Cette pièce, jouée par les migrants eux-mêmes, sur un texte qu’ils ont écrit et travaillé ensemble, a présenté les raisons de leur migration et de leur lutte pour franchir les murs de l’Europe forteresse. Elle a mêlé tour à tour le Bambara et le Français.
Tous les migrants devenus acteurs-écrivains ont affirmé aux participants de ce 5e Forum que « nous reconstruirons l’Afrique car nous sommes du monde, d’ici et d’ailleurs ». C’est sur ces paroles de résistance, après la lecture de l’Appel de Bamako-migrances 2008- que la première conférence a démarré.

Elle traitait de l’Afrique dans l’arc des crises avec des focalisations particulières sur les différentes crises : financière, écologique, alimentaire et environnementale.

En tout 3 plénières ont eu lieu. Les deux autres portant sur l’Afrique dans la géopolitique mondiale et sur les défis de la construction démocratique en Afrique.

Les ateliers

Les ateliers commenceront l’après-midi. De nombreux thèmes portés par des associations, réseaux, syndicats, ONGs de différents pays. Une vingtaine d’ateliers simultanés par demi journée portant entre autres, sur le rôle de la presse, sur l’agriculture en Afrique, le droit à la santé, la dette et la réforme des IFI, sur la relation de l’Afrique avec les pays émergeants, les jeunes et les conflits armées, le leadership et le défi de la construction de l’Afrique, sur l’Etat et la corruption en Afrique, sur la violence en milieux scolaires, la crise alimentaire et la souveraineté alimentaire, les ogm et la souveraineté alimentaire, sur la remise en cause de l’aide au développement, l’éducation publique en Afrique, la jeunesse africaine en lien avec l’immigration. Bien sûr de nombreux ateliers ont été consacrés aux APE -la signature des APE intérimaires entre la Côte d’ivoire et l’UE a démontré, s’il en était besoin, que la lutte sera serrée et longue, cette signature constitue « un précédent dangereux » ainsi qu’une « menace sérieuse à la cohésion sous régionale » puisqu’en définitive la CEDEAO avait rejeté ces APE…..Des thèmes touchant à des questions régionales, internationales mais aussi nationales. Evidemment, celles concernant la vie politique et sociale du Niger n’ont pas manqué.

Les ateliers sont pleins. Certes, il a été un peu difficile de se retrouver….Comme à l’accoutumée, certains se sont perdus, d’autres ont assisté au début d’un atelier qui ne les intéressait pas, les intervenants sont arrivés en retard….Un atelier était annulé sans aucune information. Mais tout cela se retrouve dans tous les espaces-forum. Alors tout compte fait, rien de nouveau, rien d’ingérable et ici chaque problème trouve sa solution.

Malgré ces inconvénients, auxquels il faudrait finir par trouver une réponse durable –mais nous construisons en marchant, ce n’est pas plus mal et cela n’en est que plus intéressant- les gens se pressent dans les salles, ajoutent des chaises, tant pis s’ils sont trop serrés les uns contre les autres.

Pour les traductions qui ont fait défaut –surtout pour les anglophones- un arrangement est trouvé au bout du deuxième jour. Un peu sommaire, mais la bonne volonté aidant, tout le monde arrive à comprendre ce qui se dit. Les langues se mêlent aux langues. De nombreux participants ne comprenant pas le Français, des groupes de traduction chuchotée s’organisent.

Une fois les exposés terminés, les questions fusent, relançant le débat, exigeant des précisions et des pistes de travail. En vrac et juste quelques unes : les conséquence la crise en Afrique ; comment garantir pour tout le monde une source d’alimentation adéquate qui soit aussi une source de revenus et d’emplois sécurisés et dignes ? Comment renforcer l’intégration du Sud à propos de la crise et ses conséquences ? Comment construire un fonds social Sud Sud ? Le rôle de la société civile dans la lutte contre les sociétés extractives au Niger ? A propos des revenus des ressources naturelles, quels sont ils ? Qu’en fait on ? Pour contrer les politiques néolibérales des entreprises européennes ou maintenant chinoises pillant les ressources naturelles – je rappelle que depuis 1980, il y a plus de ressources qui sortent de l’Afrique que de ressources qui y entrent !-, le rôle de la société civile est primordial, c’est fondamental et même stratégique. Le peuple africain doit être acteur de ce combat, alors pour cela il y a nécessité à informer et à conscientiser. Que faire pour que les gouvernements écoutent la société civile et les mouvements sociaux au lieu d’écouter le FMI ou la Banque mondiale. Une revendication a dominé, celle concernant l’obligation de l’ensemble des participants de forcer leurs gouvernements à faire ce que ceux qui subissent veulent plutôt que de répondre aux injonctions socialement meurtrières de certains pays occidentaux.

Un atelier a été organisé sur l’Africacommand, projet visant à installer des bases militaires américaines en Afrique. Pour l’instant, de nombreux gouvernements résistent, seul le Libéria vient d’accepter une base. Il a été décidé de renforcer la solidarité africo-maghrébine de façon à constituer un contre pouvoir à ce projet d’hégémonie et de prendre contact avec les organisations afro-américaines qui sont contre l’installation de ces bases.

A propos des migrations, la responsabilité des Etats africains a été largement questionnée alors que certains d’entre eux, contre les populations, signent les accords de réadmission. La politique des Etats africains a été questionnée aussi bien sur la question des migrations que sur celle de l’aide où tout compte fait trop souvent, ils acceptent la main tendue même si elle est assortie des les conseils « obligatoires » des Occidentaux au lieu d’affronter le système. Il est temps que les canaux des gouvernements cessent d’être les courroies de transmission de l’Occident, y compris en ce qui concerne l’aide au développement, l’application d’un modèle politique imposé même s’il est dit démocratique, la reproduction des modèles parlementaires ou institutionnels. Dans ce cadre, le rôle des intellectuels a été aussi interrogé.

Des pistes de mobilisation

A l’issue du Forum des pistes de mobilisation sont proposées parce que « le temps est venu d’écrire notre propre histoire, ce n’est plus aux autres ». « L’Afrique peut et ne doit compter que sur elle-même ». « L’unité africaine est une question à laquelle nous devons réfléchir si nous voulons une autre Afrique ».

Des campagnes doivent être construites contre les mauvaises pratiques menées par les gouvernements. A aussi été envisagé de mettre en place des politiques de lobbying à un niveau régional mais aussi continental.

Il apparaît indispensable, en ce qui concerne la lutte contre les APE, de travailler en réseau pour que la société civile devienne une force qui compte dans une Afrique en construction et cela quelque soit l’avenir des APE. Il faut créer une synergie pour protester contre la signature des APE.

Il est envisagé un travail approfondi autour de la mise en place d’un tribunal des peuples contre la dette illégitime en Afrique ; à ce propos il a été envisagé que les associations portant ce projet se rapprochent des associations d’Amérique latine qui ont fait la même chose, par exemple, travailler en réseau avec la société civile équatorienne qui a mené un travail d’information auprès du gouvernement pour que la dette du pays soit déclarée illégitime.

« La société civile est très souvent beaucoup trop civilisée, elle doit devenir plus radicale et cesser d’être partie prenante du système ». Il est important pour le mouvement social africain d’avoir un regard critique sur l’ensemble du continent et d’étudier l’état des résistances de façon à construire une solidarité active et à constituer un véritable contre poids aux politiques capitalistes, liberticides et guerrières.
Il est admis qu’il est indispensable qu’un travail soit mené de manière conjointe pour que l’Afrique se démarque, de manière visible, des politiques occidentales. La stratégie pour une autre Afrique doit venir des Africains eux-mêmes.

Le mouvement altermondialiste, dans ce contexte, a un rôle précis à jouer. Cela doit l’engager à approfondir son travail sur les droits et particulièrement sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes tel que cela est défini dans les premiers articles des Protocoles internationaux concernant les droits civils et politiques et celui sur les droits économiques, sociaux et culturels ; mais aussi à innover en matière de communication et de media alternatifs et à renforcer les démarches de formation et d’éducation populaire car il y a un réel besoin d’information si l’on veut qu’elle engage ensuite l’action.
Les femmes ont décidé de se constituer en réseau pour lutter sur un plan continental contre la discrimination et la violence dont sont victimes les femmes en situation de fragilité sociale.

Le journal du Forum

Chaque jour, le journal du Forum est paru, Flamme d’Afrique, publication spécifique au Forum en lien avec l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et d’Enda Tiers-Monde. Par ailleurs, le Forum a été très correctement couvert par la presse nigérienne mais aussi par les radios et certaines télévisions, dont Dounia- télévision privée- qui, durant les 6 jours du Forum, a invité des participants, soit en direct dans le cadre du journal de 20heures soit pour une émission enregistrée.

En conclusion

A l’issue de ce Forum, l’on peut dire qu’il y a des opportunités pour consolider les analyses, les propositions portées par le mouvement social africain. Il y a des éléments solides qui devraient permettre de définir les stratégies de reconstruction sociale, économique et politique, incluant une redéfinition du rôle des différents acteurs. Il est important que les organisateurs de ce 5e forum social africain favorise les synergies d’action entre les différentes composantes du mouvement social africain par la conjugaison des résistances populaires et la mise en oeuvre d’alternatives démocratiques au néolibéralisme car en définitive, l’Afrique ne manque pas de ressources, de potentialités et d’opportunités pour se développer et proposer un modèle social autre que celui imposé par le système capitaliste.

Il manque, peut-être, à mutualiser et à faire connaître les initiatives citoyennes répondant aux aspirations et aux besoins des peuples africains, notamment celles concernant les jeunes face à la criminalisation des flux migratoires. Cette orientation de travail devrait continuer à se concrétiser d’ici le forum social mondial qui aura lieu sur le continent africain en 2011.

Lors de ce 5e Forum, le mouvement social africain a montré qu’il avait conscience des enjeux de ces défis anciens et émergents, et a montré qu’il se dotait – progressivement et méthodiquement – de moyens afin de relever les différents défis identifiés lors du Forum.
Ce Forum a montré son dynamisme, malgré les nombreux obstacles, et sa capacité a renforcé la prise de conscience des acteurs de la société civile et des citoyens.

Annexe

Intervenant lors de la plénière 2, l’Afrique dans la géopolitique mondiale, je devais proposer une réflexion sur l’idée d’un Bandung des peuples. J’ai, lors de cette prise de parole, proposé un appel qu’Alternative Niger a décidé de reprendre, d’envoyer, pour signature, aux associations, mouvements sociaux, ONGs avec lesquels AN travaille habituellement, de façon à le rendre public pendant le forum social mondial de Belem. Pour information, je le joins à ce compte rendu. Cet appel sera prochainement traduit en Anglais, Espagnol et Portugais.
Ils nous imposent un Bretton Woods, imposons leur un Bandung des peuples

Il y a 53 ans, lors de la conférence de Bandung, les peuples jusque là ignorés et dépossédés de tout droit, considérés comme assujettis, sous l’idée forte du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ont exprimé leur rébellion contre le statut quo imposé par la violence de la domination coloniale des Etats européens et contre l’imposition d’un monde bipolaire dont ils étaient otages. Il s’agissait d’une poussée au niveau mondiale des peuples en quête d’un monde plus juste et moins guerrier et de modèles alternatifs. Ils revendiquaient leur appartenance à un Tiers-Monde neutraliste, à égale distance des Etats-Unis et de l’URSS et l’axe de leur action était articulé autour du rassemblement des pays pauvres, de la lutte contre le colonialisme et contre la ségrégation raciale. Ainsi naquit, à cause de la crise et de la faillite du système de domination coloniale, le mouvement des non alignés.

Aujourd’hui, alors que le monde vacille sous les coups de la crise économique orchestrée par les nombreuses dérégulations du système financier capitaliste et commercial, ce sont les peuples, une fois de plus, qui sont les victimes directes de ce libéralisme débridé, inhumain et violent. Les droits économiques sociaux et culturels et environnementaux mais aussi les droits civils et politiques chèrement conquis par les non alignés sont depuis de nombreuses années, systématiquement remis en cause par les décisions de nombreux gouvernements qui préfèrent privatiser la santé, l’éducation, le logement, les transports publics mais aussi requestionner, au nom d’une globalisation unilatérale, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour mieux les priver du droit à disposer de leurs ressources naturelles, alors que l’Assemblée générale avec la Résolution 1803 avait proclamé la souveraineté permanente sur les ressources naturelles. Se trouvent ainsi oubliés la proclamation d’un nouvel ordre économique international et le droit au développement économique en tant que modèle alternatif de développement économique, social et culturel. Le système capitaliste est entrain de montrer ses limites, même s’il essaie de s’imposer par les guerres qu’il installe dans certaines parties du monde ou entre les civilisations, au nom d’un modèle unique de civilisation.

Face à ce système, les peuples doivent faire entendre leurs voix diverses, leur attachement fondamental à leur droit à disposer d’eux-mêmes, leur droit à la paix et à la sécurité internationales.
Dès lors que ce système ne peut plus assurer ces exigences indispensables à la dignité humaine et au « vivre ensemble », les peuples d’aujourd’hui, comme le mouvement des non alignés d’hier, doivent faire entendre leur refus de la menace d’une guerre permanente et de cet ordre qui les exclut du partage du pouvoir et des richesses et les exploite.

Il est temps d’appeler à un nouveau Bandung des peuples. Il est temps d’imposer un monde où cohabite une diversité de modèles sans aucune hégémonie mais qui légitiment et légalisent le droit des peuples à résister à toutes formes d’occupation et de mise sous tutelle financière et commerciale.

Un nouveau Bandung des peuples doit être notre cri de bataille.

Mireille Fanon Mendès France
Fondation Frantz Fanon