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Amérique latine

L’ALBA combat avec succès la globalisation du néolibéralisme

Mercredi 1er octobre 2008, par Ricardo Daher

L’Alternative bolivarienne pour les Peuples de Notre Amerique (ALBA) qui a comme membres le Venezuela, Cuba, la Dominique, la Bolivie et le Honduras, a affronté avec succès les stratégies d’intégration néolibérales impulsées par l’administration nord-américaine à travers les Traités de libre commerce, et dans le même temps qu’elle impulse la coordination des politiques productives et sociales des gouvernements, elle incorpore et développe la participation des mouvements sociaux et pour qu’ils avancent et se développent ensemble, comme cela est apparu dans les différentes interventions des représentants de mouvements sociaux réunis dans le Forum Social Européen, qui a eu lie à Malmö en Suède, entre le 17 et 21 septembre passé.

Bien que cela n’ait pas été facile, l’Amérique latine a réussi à faire écouter sa voix dans le Forum social européen et à transmettre ses expériences de changements sociaux et de mobilisation. Un des événéments les plus fréquentés par les européens intéressés à la réalité latinoaméricaine, fut le séminaire « ALBA alternative et nouvelle expérience latinoaméricaine ».

L’ALBA, une intiative bolivarienne

Nora Castañeda, présidente de la Banque de la femme du venezuela a rappelé que dans les décades des années 80 et 90, les Etats-Unis avait promu en Amérique latine et dans la Caraïbe un modèle d’intégration néo libéral. Des organismes comme la banque Mondiale, la banque Interaméricaine de Développement (BID) et le Fond Monétaire International (FMI) oeuvraient pour sa réalisation.

A cette époque, a dit Castañeda, fut inventé le “paquetazo”, moyens d’ajustement économique qui étaient censés promouvoir le développement » mais qui réussissait seulement à ce que les pays riches en ressortent plus riches, et les pauvres plus pauvres ».
« C’est dans ce contexte, en décembre 1998, qu’une figure historique arriva au gouvernement du venezuela, le commandant Hugo Chávez. Un homme engagé aux côtés de son peuple et formé dans les idées de Simón Bolívar” résumé Castañeda.

Ainsi, au début du nouveau siècle, Chávez posa un nouveau modèle d’intégration, l’Alternative Bolivarienne pour les peuples de Notre Amérique (ALBA) qui se convertit en contrepoids du modèle d’intégration néo libéral, l’ALCA.

La dirigeante vénézuélienne a rappelé que les puissances économiques nous enlèvent les ressources financières et maintenant elles s’attaquent aussi à nos ressources naturelles, comme les bois naturels, la flore, l’eau douce, etc.. “Elles ont profité du pétrole et maintenant elles veulent l’eau et la biodiversité, parce qu’il y a là les médecines de l’avenir”.

Castañeda a souligné que l’ALBA favorise l’unité des peuples plus que des pays, des peuples du sud, mais aussi avec les peuples du nord avec l’objectif de sauver l’humanité.

L’ALBA « est l’instrument d’intégration et d’union dans la diversité et a comme fondements la coopération, la solidarité, la complémentarité et l’égalité de genres. Elle prétend construire une société fondée sur l’amour et la justice, et combat l’égoïsme, l’individualisme et la compétitivité », a expliqué la présidente de la banque de la femme du Venezuela.

Elle a expliqué que dans l’ALBA est reconnu la nécessité du transfert de tachn ologie « mais sans que cela prenne le dessus sur le savoir de nos frères » et elle a rappelé que les peuples originaires ont beaucoup de savoir pour s’engager dans le monde « Il doit y avoir un dialogue des connaissances » a-t-elle dit.

La dirigeante vénézuélienne a indiqué que l’ALBA privilégiait les entreprises publiques et leurs investissements pour le développement en opposition avec les politiques de provatisations des processus supposés d’intégration économique impulsés par les Etats-Unis. « Nous acceptons les investissement étrangers si ils apportent un bénéfice à l’humanité, et nous nous opposons à l’abus de l’oligopole et du monopole.

Castañeda a expliqué que l’ALBA doit servir à partager les richesses et le savoir entre les peuples. “Le Venezuela a les plus grandes réserves pétrolières vérifiées du monde et c’est une ressource que nous sommes disposés à partager”, a-t-elle dit, et cette décision embrasse aussi les pauvres des États-Unis et de l’Europe. Elle a fait remarquer que le rêve existe d’obtenir d’autres sources d’énergies qui ne contaminent pas, et que le jour où celle-ci existera et sera suffisante « ce jour là nous laisserons le pétrole là où il est ».

Elle a souligné aussi que « Comme l’a prévu Fidel Castro « c’est le temps de la bataille pour les idées, parce que l’ALBA représente un idéal de lutte contre la pauvreté, pour l’autonomie et l’identité. « En Amérique Latine nous sommes africains, indigènes et Européens, nous avons notre mère patrie en Europe, en Afrique et dans la la Pacha Mama”.
Finalement, elle a expliqué que dans la conception de l’ALBA, les droits humains sont inégraux et incluent depuis le droit à la vie jusqu’aux droits économiques, et que si il manque un seul de ceux-ci ces droits ne peuvent pas entrer en vigueur.

Intégration des mouvements sociaux

Pour sa part, le représentant du syndicat des Travailleurs de Cuba (CTC), José Hernández a mis en valeur l’intégration des mouvements sociaux de l’ALBA, qu’ils soient ceux de pays membres ou non, et leur incorporation dans la structure de fonctionnement, à travers le Conseil des Organisations Sociales, avec le même statut social que le Conseil des Ministres.

Hernández a rappelé que dans depuis la décennie des années 50 des tentatives et des propositions régionales d’intégration ont existé, mais il s’agissait toujours de mécanismes d’intégration économique.

Il a souligné que les nouveaux projets d’intégration comme le MERCOSUR et Communauté andine, ont établi des chartes sociales et des espaces de participation sociale, mais ne fonctionnent pratiquement pas et n’ont pas de capacité d’intervention dans la structure organique, parce que ces accords sont orientés sur des questions économiques. Les chartes sociales sont formelles.

“Avec l’ALBA a commencé un processus innovant dans le politique, social et économique” a souligné Hernández.

Dans ce processus d’intégration la base est la coopération et la solidarité, et existe un intérêt politique réel dans la participation des mouvements sociaux. Pour cela s’est concrétisé une structure organisative et fonctionnelle celle du Conseil des mouvements sociaux, de même niveau que le Conseil des Ministres. De toute manière ce processus est encore en construction et ouvert aux mouvements sociaux de pays qui n’ont pas intégré l’ALBA.

Le Conseil des Mouvements Sociaux, a expliqué le syndicaliste cubain, n’est pas un espace politique pour empêcher les disputes, mais un espace pour proposer des initiatives de développement.

Il a averti également que les mouvements sociaux ont des difficultés à occuper les espaces existants et pour cela ils sont en train d’étudier des propositions pour mettre en activité les espaces qui sont offerts.

Les économies d’énergie

Gisela Alonso, presidente de L’Agence de l’environnement (CITMA) de Cuba, a souligné que l’ALBA est un projet d’affrontement au néo libéralisme mondialisé et elle a abordé la relation de Cuba avec les autres partenaires de l’accord à travers la question de l’énergie et la conception qu’a eu la Révolution sur son développement.
Elle a rappelé que le leader de la Révolution, Fidel Castro, déjà dans les premiers mois de 1960, avait soutenu que Cuba devait être un pays d’hommes de science et de pensée.

Alonso a signalé que la décade des années 90 a été très difficile pour Cuba à cause de la chute du système socialiste. Alors les problèmes énergétiques se sont aggravés et elle a rappelé avec humour que dans cette période les “éclairages” s’ajustaient à ce que les périodes étaient plus longues sans énergie électrique.
Cuba a initié alors un processus de deconcentración des centrales thermo-électriques, plus petites, pour qu’elles consomment moins de pétrole, alors même qu’il était entamé un développement de l’usage d’énergies renouvelables.

En décembre 1998, Hugo Chávez a gagné les élections au Venezuela et quelques temps après proposa l’ALBA. “Le Venezuela avait le pétrole et nous les gens »a resumé Alonso, et commença l’échange. Des médecins, des maîtres d’école, des techniciens cubains ont contribué au développement des plans sociaux du venezuela.
Néanmoins, a averti Alonso, l’accès au pétrole un pétrole “ne nous donne pas le droit de le gaspiller” c’est pourquoi sont poursuivis des programmes d’épargne. En ce sens l’obtention de crédit chinois a permis la substitution d’appareils électroménagers par d’autres de basse consommation, ainsi que des ampoules de basse consommation. Ce qui s’étend à d’autres pays de l’ALBA.

En matière énergétique, elle a expliqué, que Cuba développe deux champs éoliens pilotes et cherche comment développer dans le pays les cellules de silice pour la construction de panneaux solaires. L’énéergie solaire serait de grande utilité à Cuba et dans la Caraïbe, malheureusement la technologie des panneaux est dans les pays du nord et est très chère.
Alonso a aussi informé de l’usage de la biomasse pour l’énergie, mais elle a été très claire en soulignant qu’il ne s’agissait pas de produire des aliments pour les transformer en énergie, mais l’usage des déchets du reboisement ou de l’agriculture.
Ce sont projets de travail conjoints à l’intérieur de l’ALBA destiné aux communautés rurales.

ALBA contre le TLC au Nicaragua

Antonia Gutiérrez, de la Asociación de Trabajadores agricole (ATC) du Nicaragua a comparé la destruction de la production agricole provoquée par le Traité de Libre Commerce avec les Etats-Unis, et les changements qui commencent à avoir lieu avec l’incorporation du pays à l’ALBA depuis l’arrivée de daniel ortega à la présidence.
La dirigeante paysanne a rappelé que dans les années 80 « nous avons eu l’opportunité d’avoir une révolution faite pour les travailleurs » mais alors nous a été imposée une guerre financée par les Etats-Unis. Néanmoins, elle fait remarquer « nous avons réussi à travailler dans l’éducation, la santé et nous avons fait avancer le rôle de la femme dans la société ».

Depuis les élections de novembre 1989 qui ont été gagnées par Violeta Chamorro associée aux contrerévolutionnaires financés par les Etats-Unis, le Nicaragua a subi 16 ans de gouvernement néo libéral qui a démantelé toutes les conquêtes sociales « nous avons perdu les avancées en faveur des travailleurs, des paysans et des femmes » a souligné Antonia Gutiérrez.
Dans cette période a été signé, avec les pays centreaméricains, le TLC avec les Etats-Unis « s’est renforcé le projet neo libéral. Privatisation de l’éducation, la santé, et se sont installées les « maquilas » a-t-elle expliqué. La dirigeante paysanne a dit que ces changements se sont faits en violations de la Constitution en vigueur qui oblige l’Etat à veiller sur la sécurité sociale du peuple. Elle a dit que les maquilas ne payaient pas d’impôts et des impôts et qu’ils concurrencent déloyalement les artisans et les petits producteurs, en plus d’établir des salaires d’exploitation.

“Maintenant avec l’ALBA – a fait remarquer Gutiérrez - il y a plus d’écoles dans l’aire rurale et nous avons une santé gratuite”.
“Dans le TLC on nous impose des conditions, alors que les questions à l’intérieur de l’ALBA sont résolus par accord”, elle a insisté. “Ce sont des accords en faveur des secteurs marginalisés et au bénéfice de l’ensemble de toute la société.Les accords du TLC se passent entre entreprises transnationales, alors que dans l’ALBA il y a plus d’égalité sociale, respect de notre identité culturelle et traditions, et pour les femmes paysannes se développent des programmes speciaux de l’Etats ».

L’ALBA en est à ses débuts au Honduras

Pour Santos Cornelio Chirinos, dirigeant du Conseil Coordonnateur des Organisations Champêtres du Honduras (COCOCH), L’ALBA commence à peine dans son pays et fait face aux médias qui sont aux mains de l’oligarchie locale. ” ce que nous avons est encore très peu” - admet Chirinos - et les médias, qui n’appuient pas le président Manuel Zelaya, sont contre l’ALBA et décrédibilisent son action dans le pays. »

Le dirigeant paysan hondurien a souligné que, plus de 100 mille personnes convoquées par le mouvement social se sont rendues à l’acte de signature d’incorporation du pays dans l’ALBA, convoqué par le président Zelaya

Il a souligné que les citadins recevaient déjà les bénéfices de l’ALBA avant l’incorporation du pays dans l’initiative intégratrice, à travers de la Mission Miracle, par laquelle des centaines de personnes ont récupéré la vue.

Chirinos a rappelé que dans deux ans il y aura des élections dans son pays et que l’intégration à l’ALBA peut être modifiée par le nouveau gouvernement. Pour cela il a soutenula nécessité que la société civile discute et dessine stratégie pour que la participation du peuple puissese poursuivre.