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G-8

Illégitime et irresponsable

Mardi 26 juin 2007, par ATTAC France

Le G8 s’est tenu cette année à Heiligendamm, en Allemagne. La déclaration officielle se concentre sur la stabilité du marché mondial, le développement de l’Afrique, la lutte contre le réchauffement climatique. Une fois encore, la déclaration de Heiligendamm est un nouveau et lancinant plaidoyer irresponsable en faveur de l’économie néolibérale financiarisée, comme seule solution possible à tous nos maux. Durant le sommet, nous étions des dizaines de milliers sur place, à faire connaître pacifiquement leur illégitimité aux huit « maîtres du monde ».

Les fonds spéculatifs encensés

Les pays du G8, par leur soutien constant depuis les années 80 à l’émergence d’un capitalisme financier sans frontière et à un commerce mondial sans autre règle que celle de la concurrence, par leur laxisme face aux paradis fiscaux, sont les premiers responsables de l’instabilité chronique du système économique mondial actuel et des crises financières toujours plus graves que nous connaissons. Malgré ce bilan désastreux, les huit pays les plus puissants du monde se sont félicités de l’état de l’économie mondiale, et notamment du rôle positif des fonds spéculatifs pour la croissance des marchés mondiaux !

Attac s’est engagée depuis sa naissance dans la lutte contre l’irrationalité et la brutalité des marchés financiers internationaux. Nous demandons la suppression des paradis fiscaux, la mise en place de taxes globales sur les profits des multinationales et sur les transactions financières.

Afrique : toujours des promesses sans lendemain

Le G8 se fend une fois de plus d’une promesse pour l’Afrique qui ne coûte pas grand-chose. Le doublement de l’aide au développement d’ici 2010, promis à Gleneagles en 2005, a été répété, mais les derniers chiffres publiés sont catastrophiques : selon l’OCDE et la Banque mondiale, l’aide à l’Afrique hors remises de dettes a baissé en 2006. D’autre part, les 60 milliards de dollars promis à terme, sans échéancier précis, afin de lutter contre le sida, la tuberculose et la malaria, ont pour partie déjà été annoncés au cours des derniers mois, il n’y a donc là pas grand-chose de nouveau. Surtout, tout en reformulant ces mêmes promesses jamais tenues sur des fonds de luttes contre les grandes pandémies, les dirigeants du G8 se prononçaient pour une plus grande protection de la propriété intellectuelle ! De telles exigences augmenteront la protection des brevets des médicaments, et réduiront la capacité des pays émergents à se fournir en traitements à tarifs abordables. Les pays du Sud doivent avoir la liberté de choisir leur propre mode de développement ; le néocolonialisme qui sert encore aujourd’hui le développement des pays riches doit cesser. Attac demande :

l’annulation globale de la dette des pays du Sud ;

la restitution des fonds détournés par les régimes corrompus et les multinationales occidentales ;

l’abandon des plans d’ajustement structurel qui sont un instrument de pillage des pays du Sud ;

la suppression des subventions occidentales aux exportations vers ces pays ;

la création d’un programme mondial pour lutter contre la pandémie du sida et les maladies tropicales ; ce programme, géré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), doit être financé par une taxe spécifique sur les industries pharmaceutiques.

Réchauffement climatique : le déni de la gravité de la crise

Sur le réchauffement climatique, le G8 a tenté de sauver la face avec un accord a minima qui est très loin du compte. Les pays du G8 se sont engagés à réduire leurs émissions des gaz à effet de serre d’ici 2050 et à envisager que, peut-être, elles soient un jour divisées par deux. C’est un engagement qui précisément n’engage à rien ! Par ailleurs, la référence à une division par deux des émissions est irresponsable et symbolique d’un déni du réel. Tous les experts internationaux pointent la nécessité pour les pays riches d’une division par quatre de leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. La lutte contre le réchauffement climatique et la crise écologique que nous traversons impliquent une réelle mise en cause du mode de vie occidental car il est impossible de faire adopter celui-ci à l’ensemble de la planète. Attac demande la mise en place immédiate de taxes écologiques globales sur les émissions polluantes, y compris sur les transports. Attac demande une initiative internationale pour diviser par quatre d’ici 2050 la consommation d’énergies fossiles dans les pays développés.

Cette déclaration du G8, comme les précédentes, montre l’irresponsabilité de ses membres, et plus que jamais leur illégitimité à diriger les affaires du monde.

Ce G8 doit être le dernier !

Attac demande la suppression du G8. Attac prône une réforme radicale de la régulation internationale autour de l’ONU et des textes fondamentaux dont elle est garante (Déclaration universelle des droits de l’homme, Charte des Nations unies, conventions de l’Organisation internationale du travail... ).

Attac France