Le mur d’annexion
La Campagne Populaire contre le Mur d’Annexion, campagne des associations de terrain en Cisjordanie, établit qu’Israël a accéléré ses activités de colonisation et poursuivi sa police d’agression contre le peuple palestinien et sa terre en 2007.
Le rapport explique comment Israël a maintenu son siège injuste sur les territoires palestiniens et le bouclage continu des carrefours internationaux, les blocages de route et les checkpoints aux entrées des villes, villages et camps de réfugiés palestiniens, en plus des routes principales reliant les différentes parties de la Cisjordanie occupée.
Colonies illégales
La Campagne Populaire établit dans son rapport que les forces israéliennes d’occupation ont poursuivi l’expansion des colonies et du mur d’annexion, en violation flagrante de toutes les lois et règlements internationaux, en particulier la décision consultative de la Cour Internationale de Jutice de La Haye, qui a déclaré le mur d’annexion illégal puisqu’il est construit sur des terres palestiniennes et qu’il sépare les Palestiniens les uns des autres, de leurs vergers et terres agricoles.
Israël a également accéléré ses activités illégales de colonisation en Cisjordanie occupée et annexé plus de terre pour l’expansion de ces colonies
Selon le rapport, en 2007, Israël a réalisé 6% du mur, ce qui représente 48 km de la route originale prévue, qui sera de 790 km de longueur. 80 km sont actuellement en construction. Au cours des cinq dernières années, Israël a construit 56% du mur prévu – soit plus de 450 km, dont les 120 km construits en 2006.
Les autorités israéliennes ont fait savoir qu’elles avaient révisé la route du mur, et que ces modifications seraient appliquées en 2009. Ces modifications concerneraient des sections du mur dans le district de Jénine, au nord de la Cisjordanie. En réalité, ces modifications porteront la longueur du mur à 790 km, au lieu des 630 d’abord annoncés par le gouvernement israélien. Ce qui veut dire l’annexion de davantage de vergers des villages du district de Jénine.
La Campagne Populaire rapporte également qu’Israël a démarré la construction de routes alternatives qui relient les zones sud et centrale de la Cisjordanie à Jéricho, et a totalement annexé et isolé des routes palestiniennes principales et des terres, en particulier la route historique Jérusalem–Jéricho.
La Campagne établit que les routes de ségrégation, les tunnels et les barrages visent à affaiblir davantage l’économie palestinienne, pour la rendre définitivement dépendante d’Israël.
Au cours de l’année dernière, les autorités israéliennes ont annoncé leur intention de construire trois énormes colonies sur les terres palestiniennes voisines de Jérusalem. Le projet inclut la construction de 30.000 maisons pour colons juifs, 10.000 dans chaque colonie. Ces trois immenses colonies seront bâties sur des terres palestiniennes volées à Qalandia, au nord de Jérusalem, Atarot, au nord-ouest de Jérusalem, et la troisième colonie sera située au sud-ouest de Jérusalem.
Le gouvernement israélien a aussi déclaré qu’il envisage de construire 1.100 maisons pour colons dans la colonie de Maali Adumim, à l’est de Jérusalem, et à Abu Khneim (Har Homa), à Bethléem.
Israël a également approuvé la construction de colonies dans le secteur de Matityaho Mizrah, qui fait partie de la colonie illégale Modi’in Illit, construite sur des terres annexées au village palestinien de Bil’in, à l’ouest de Ramallah. La nouvelle "banlieue" comprendra près de 1.500 maisons pour colons qui seront construites en plusieurs étapes.
Selon le rapport, le nombre de colonies est maintenant de 148, dont 78 qui se trouveront sur la section ouest du mur. 369.280 vivent dans les colonies illégales qui sont situées sur le côté ouest du mur, et 42.750 colons vivent sur le côté est du mur. Tous vivent sur des terres palestiniennes annexées illégalement, en violation directe de la loi internationale.
Israël envisageait de terminer la construction du mur à la fin de 2008, mais récemment, le gouvernement israélien a déclaré que la construction du mur ira jusqu’à fin 2010. Le mur a été ratifié par le gouvernement israélien en 2002, pour une construction définitivement réalisée à fin 2008.
Au cours de l’année dernière, Israël a confisqué près de 3.143 dunums (314,3 ha) de terres palestiniennes pour construire le mur et les colonies, en particulier dans le secteur de Jérusalem.
Plus de 3.000 dunums (300 ha) de vergers ont été rasés et plus de 2.480 arbres ont été arrachés, ce qui entraîne des pertes significatives au secteur agricole palestinien.
Les autorités israéliennes ont également démoli au moins 165 maisons en 2007, ainsi que des douzaines de magasins, de hangars, de structures agricoles et de serres. Sur les 165 maisons démolies, 137 l’ont été à Jérusalem et dans les villages voisins.
Attaques contre les territoires bédouins
Le gouvernement israélien a poursuivi ses attaques contre les Bédouins et fait au moins 263 sans logis après les avoir expulsés de leurs secteurs et de leurs maisons, pour transformer leurs terres en "zones militaires".
Le siège de Gaza
Le siège imposé à la Bande de Gaza est la cause de la mort de 60 habitants, après qu’ils aient été empêchés de quitter la région côtière pour traitement médical.
Entre temps, en Cisjordanie, 13 habitants sont morts à des barrages routiers après que l’armée ait empêché les ambulances d’atteindre les hôpitaux. Une de ces victimes fut un enfant qui avait été blessé à l’arrière de la tête par une grenade à concussion.
Résistance nationale non violente, le mouvement de solidarité internationale
La résistance non violente populaire s’est accrue dans les villages et villes palestiniens, et les protestations non violentes hebdomadaires contre le mur et les colonies ont continué dans des douzaines de villages dans les secteurs de Ramallah, Bethléem et autres zones palestiniennes.
Quelques-uns des exemples de résistance non violente contre le mur et les colonies les plus significatifs sont les protestations dans les villages de Bil’in et Budrus, près de Ramallah, avec la participation de militants israéliens et internationaux, qui protestent toutes les semaines, lors de manifestations pacifiques, contre le mur et les colonies, et ont chaque fois à faire face à la violence brutale des forces israéliennes.
Les manifestants non violents ont aussi marqué le Jour de la Terre, le 30 mars, et le 59ème anniversaire de la Nakba, accompagnés par plusieurs institutions nationales et islamiques, non gouvernementales, et la Coalition pour la Défense des Droits des Réfugiés.
De plus, le Comité Populaire contre le Mur et plusieurs autres comités ont poursuivi leurs protestations non violentes et organisé des rassemblements unitaires hebdomadaires, avec le soutien de militants internationaux et israéliens.
La Première Conférence Nationale de boycott d’Israël a eu lieu en 2007, comme stratégie de résistance civile et populaire contre l’occupation israélienne, alors que le Comité populaire contre le mur et le Réseau des ONG palestiniennes ont organisé le boycott universitaire contre Israël, ainsi qu’une initiative pour défendre les Palestiniens dans les territoires occupés et les Hauts du Golan.
Le Syndicat national des travailleurs palestiniens a également déclaré une campagne de boycott contre Israël le 11 février 2007, et lancé un appel aux syndicats internationaux de travailleurs dans les pays arabes et les pays étrangers à boycotter Israël.
Au niveau international, les institutions de solidarité franco-palestinienne ont entamé des poursuites, en France, contre les compagnies françaises Véolia et Alsthom pour leur implication dans la construction du Mur d’annexion en Cisjordanie occupée, et leur implication dans le projet de tramway qui traversera les villages palestiniens.
De plus, l’Association des professeurs britanniques a décidé de lancer un boycott universitaire contre Israël à cause de l’occupation israélienne continue et le racisme contre le peuple palestinien.
UNISON, le syndicat le plus important de Grande-Bretagne, et qui représente des gens qui travaillent dans les services publics, les secteurs publics et privés, a aussi décidé d’imposer un boycott économique contre Israël.
Le Syndicat des Travailleurs des Transports Britanniques a lancé un boycott de la nourriture et des articles produits par Israël, et a lancé une campagne de solidarité appelé "Palestine – Grande-Bretagne" pour le boycott des produits israéliens importés en Grande-Bretagne.
Les amis de la Far International Campaign ont appelé à l’expulsion de l’équipe israélienne de football et la suspension de leur participation dans les événements sportifs de la Coupe du Monde en Europe.
La Campagne de Solidarité palestino-britannique a organisé une campagne contre les produits israéliens au Royaume-Uni, et les Amis de la Fondation Al-Aqsa en Grande-Bretagne ont demandé un boycott total de tous les produits israéliens en Grande-Bretagne, en plus du boycott d’Israël dans les activités sportives européennes.
De plus, la Coalition pour la Justice au Moyen Orient – New York, a organisé une campagne de boycott de l’homme d’affaires et marchand de diamants israélien Lev Leviev (dit être l’homme le plus riche d’Israël) pour son engagement et son lourd soutien financier aux colonies illégales israéliennes à Jérusalem et en Cisjordanie.
Le Parti Travailliste canadien a appelé au boycott d’Israël pour son occupation illégale de la terre palestinienne.
Source : IMEMC
Traduction : MR pour ISM