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BRÉSIL

Bilan des premiers mois du gouvernemenet d’Évo Morales

Vendredi 26 janvier 2007, par Jubenal Quispe

Contre tous les pronostics des analystes les plus érudits dans les médias, l’État bolivien a établi sa souveraineté sur les hydrocarbures.

Cette décision a quintuplé les rentrées de devises pour le pays, faisant passer les recettes dans le domaine des hydrocarbures de 300 millions à 1 500 millions de dollars. Ne se sont produits ni jugements internationaux contre l’État, ni fuite des pétrolières contrairement aux menaces des ceux qui opinaient dans les moyens de communication. Avec les nouveaux contrats d’hydrocarbures, les pétrolières se sont soumises à contrecoeur à la volonté de l’État. Avec la troisième nationalisation des hydrocarbures et les autres exportations, la Bolivie a terminé sa gestion de 2006 avec un surplus de près de trois milliards de dollars, alors que les surplus étaient inconnus pour le Trésor de l’État durant les dernières décennies.

On a engagé plus de professeurs et de médecins et les salaires de ceux-ci ont été augmentés de 5 à 7 pourcent respectivement.
Tous les enfants qui étudiaient dans les écoles publiques ont reçu et recevront 200 Bs par année jusqu’à l’âge de 10 ans. Près de 1200 enfants ont reçu cette subvention en 2006. Les familles les plus appauvries ont été favorisées par un tarif solidaire en ce qui concerne la consommation d’énergie électrique.

On a créé la Banque de Développement pour la petite et moyenne entreprise. A cause des ces succès économiques, la Banque mondiale a reconnu le gouvernement de Evo Morales comme le plus responsable et le plus transparent de la région.

Plusieurs dizaines de milliers de Boliviens et Boliviennes purent sortir de la tyrannie de l’analphabétisme grâce au projet d’alphabétisation Moi, je suis capable (Yo si puedo). L’objectif du gouvernement est de libérer complètement la Bolivie d’analphabétisme d’ici deux ans.

D’autres personnes, privées des soins de la médecine par le libre marché, ont récupéré le miracle de la vue grâce au programme « Opération miracle », projets financés par les gouvernements du Venezuela et de Cuba. Également, à partir de cette année, tous les Boliviens et Boliviennes de 0 à 21 ans auront droit à une assurance médicale gratuite.

L’austérité économique dans l’administration publique est aussi une donnée morale inédite. Les hauts fonctionnaires législatifs et judiciaires ont vu leurs hauts salaires réduits, ne pouvant résister au témoignage du Président, qui a coupé son salaire de 50%. Les enveloppes réservées qui étaient utilisées autrefois pour corrompre, acheter ou faire taire les consciences ont été supprimées par le Gouvernement actuel.

Une autre mesure très importante pour les agriculteurs paysans et autochtones est l’approbation de la loi de Reconduction communautaire de la Réforme agraire. Par cette loi, on tente de mettre fin à l’accaparement immoral des terres inoccupées par les grands propriétaires terriens et promouvoir la propriété collective de la terre. Il ne faut pas oublier que l’injuste distribution des terres est l’une des principales causes de la pauvreté dans le pays. Cette mesure, qui a réduit à néant l’opposition politique déjà annihilée, a alimenté encore plus la guerre sans quartiers des médias contre le gouvernement, soumettant ainsi toute la population à une dictature médiatique rarement vue dans l’histoire du pays.

Evo Morales, par les vertus, les rêves et l’identité qu’il incarne, a éveillé chez les autochtones ostracisés la fierté et la volonté d’être eux-mêmes. La Bolivie a vécu et continue de vivre une sorte de schizophrénie culturelle, en reniant continuellement son identité amérindienne et en rêvant d’une identité nord-américaine ou européenne. Désormais, avec un Président autochtone, cette pathologie collective commence à guérir. Plusieurs affirment que si Evo a pu, pourquoi pas moi ? C’est peut-être l’apport le plus significatif du Président Evo

Morales pour une nouvelle citoyenneté

En ce qui concerne la corruption, jusqu’en 2004-2005, la Bolivie était reconnue comme la championne ou sous championne de la corruption publique dans le monde. Aujourd’hui selon le rapport de International Transparency, la Bolivie occupe le 13ième rang dans la corruption au plan international. Le gouvernement présente actuellement au Congrès national le projet de loi Marcelo Quiroga Santa Cruz pour la révision des fortunes des ex-présidents et des ex-fonctionnaires publics avec un caractère rétroactif. Cette mesure, si elle est adoptée, donnera lieu à des batailles encore plus truculentes contre le gouvernement de la part des personnes affectées.

Un autre succès très important du gouvernement est d’avoir désentravé le processus de l’Assemblée constituante que les partis politiques traditionnels avaient bloqué depuis presque deux ans. Il dépendra désormais des constituants pour que ce processus atteigne les objectifs rêvés.
Il ne faut pas oublier que l’une des mesures prises par le gouvernement pour sortir de la dangereuse rupture entre l’État et la société, a été de recourir en permanence à ses bases sociales pour consulter et rendre compte de ses mesures.

Extraits d’un article de Jubenal Quispe par Dial traduit par le comité de solidarité de Trois Rivières