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PALESTINE

Après la prise de Gaza

Le chef du Hamas s’explique

Samedi 16 juin 2007

Khaled Mechaal, président du bureau politique du mouvement Hamas, a déclaré, au cours d’une conférence de presse à Damas, que son mouvement n’a pas l’intention de prendre le pouvoir de l’Autorité palestinienne, expliquant que ce qui s’est déroulé à Gaza fut un "pas nécessaire pour traiter une situation qui a voulu s’imposer à tous".

Il a déclaré : "l’idée de séparer le pays est absolument inacceptable. Gaza n’est pas au Hamas tout comme la Cisjordanie n’est pas à Fatah, Hamas fait partie du pays, le pays appartient au peuple palestinien, ce n’est un monopole ni pour Fatah ni pour Hamas.

Il a insisté, disant : Hamas n’a aucunement l’intention de faire un coup d’Etat sur le système politique palestinien. Nous avons frappé à la porte du pouvoir pour y entrer, et nous sommes entrés par ses portes les plus larges, les élections démocratiques, tout comme Hamas fait partie de la légimité, pourquoi ferait-il un coup d’Etat contre lui-même ? " Il a expliqué : Rien n’est changé dans la situation à Gaza, sur le plan juridique et politique, Hamas ne gouverne pas Gaza, mais nous avons réglé une situation critique et nous n’avons pas changé la situatin politique ou juridique".

Les décisions de Abbas ne résolvent pas la crise

Concernant les décrets et décisions émises par le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui ont démis le gouvernement d’union nationale et décrété l’état d’urgence, le président du bureau politique du mouvement Hamas a déclaré que "les actions de Mahmoud Abbas ne résolvent pas la crise expliquant que la division sur la scène palestinienne est visible, à la surface.

Il a fait porter la responsabilité de cette situation à la communauté internationale, "sans pour autant nous dédouaner en tant que Palestiniens, mais la communauté internationale s’est tue sur les crimes de l’occupation et a ignoré les souffrances palestiniennes, il n’a pas soutenu le peuple à créer son Etat, à libérer sa terre et à récupérer ses droits et mettre fin à l’occupation. La communauté internationale s’est retournée contre ses propres valeurs démocratiques en punissant le peuple palestinien à cause de son choix démocratique en votant pour le Hamas".

Il a considéré que ce qui s’est déroulé à Gaza ces jours récents fut "une mesure obligatoire pour traiter une situation qui a voulu s’imposer sur tous. Notre peuple, qui souffre depuis des décennies à cause de l’occupation, souffre également de l’anarchie sécuritaire, et le peuple a élu Hamas pour plusieurs raisons dont celle d’instaurer la sécurité, indiquant qu’il fallait traiter cette question pour les intérêts du peuple, car depuis un certain temps, nous sommes dans le cycle apaisement, puis accord, puis nouvelle vague de conflits, etc... Notre peuple est fatigué et il fallait protéger sa sécurité."

Dans sa conférence de presse, Mechaal a dit : "Il nous faut maintenant, après avoir résolu la question sécuritaire, non en l’arrangeant mais en supprimant les obstacles qui s’opposaient à régler la crise sécuritaire, traiter la question de manière radicale et véritable, et non en se tournant mutuellement le dos."

Il a appelé à un dialogue palestino-palestinien, qui commence entre Hamas et Fatah sous supervision arabe, affirmant qu’il a déjà contacté de nombreux responsables arabes leur demandant non d’être une partie du problème mais un partie de sa solution, et qu’ils supervisent un dialogue sérieux entre nous et entre Fateh et Abbas, pour traiter la crise actuelle et proposer des solutins afin de ne pas renouveler des accords qui sont vite remis en cause."

Il a insisté sur la nécessité de régler la crise sur la base que la situation est "indivisible, avec un gouvernement central qui gère la Cisjordanie et Gaza, ce gouvernement sera à tous et la patrie est à tous, sur la base qu’il n’y a pas une crise réelle entre les organisations Fatah et Hamas, et sur la base qu’il faut nous accorder sur la solution."

Il a indiqué qu’il a expliqué aux responsables arabes qu’il y a deux questions essentielles qui doivent être résolues : la question sécuritaire, et qu’il est "nécessaire de refonder les appareils sécuritaires pour qu’ils soient nationaux, formés sur une base nationale et professionnelle et non sur la base partisane et groupusculaire, et qu’ils ne soient ni sous la direction du Fatah ni du Hamas, qu’ils ne soient pas non plus partagés entre parts à Gaza et la Cisjordanie, et que ces appareils soient la référence nationale".

Il a affirmé ensuite que la question sécuritaire est le déclencheur de toutes les crises précédentes, attirant l’attention qu’il y a des parties qui ne veulent même pas que le président de l’Autorité Mahmoud Abbas règle la question."

Il a ajouté que la seconde question qui doit régler de manière radicale est "comment gérer la situation intérieure, quels sont nos outils politiques, nous avons besoin d’un gouvernement d’unité nationale, avec la participation de toutes les forces, nous avons besoin d’un gouvernement d’union nationale sur laquelle nous nous mettons d’accord à propos de tous les détails", considérant que le peuple palestinien est aujorud’hui devant un tournant historique :

Concernant la situation en Cisjordanie et les agressions commises contre les partisans et les cadres du mouvement Hamas par le courant comploteur à l’intérieur du mouvement Fateh, Khaled Mechaal a dit : "Ce qui s’est passé à Gaza n’est pas dirigé contre Fatah, et pas un jour cela ne l’a été, car Fatah est notre partenaire dans la lutte, mais notre problème n’est pas avec Fatah, vous le savez bien, vous savez qui a comploté contre le président Abu Ammar à la fin de sa vie. Ne transportez pas la guerre fratricide vers la Cisjordanie, il ne faut pas que nous soyons entraînés par cette guerre fratricide.

Il a expliqué qu’il ne disait pas cela "parce que Hamas est faible en Cisjordanie, des milliers de ses hommes et de ses dirigeants sont emprisonnés, et ils n’ont pas la liberté de mouvement, et nous n’avons jamais ressenti que nous sommes faibles, mais ce qui se passe ne doit pas avoir lieu, et c’est pourquoi je demande à Fatah et aux institutions officielles de mettre fin à ce qui se passe.

Khaled Mechaal a insisté sur le fait que l’idée de déployer des forces internationales dans la bande de Gaza est absolument refusée, "nous ne les accepterons pas, il y a des Etats qui ont refusé cette idée, dont la Malaisie et l’Organisation du congrès islamique."

Sur Alain Johnston

A propos du journaliste anglais kidnappé depuis trois mois, Alain Johnston, il a déclaré : "Bien que les Britanniques savent quelle partie a mené le kidnapping, ils savent qui a kidnappé le journaliste, que ni Hamas ni aucune autre organisation n’ont une responsabilité dans cet acte, mais parce que nous refusons tout kidnapping, dans l’absolu, nous avons suivi le dossier depuis des mois, en tant que mouvement, en tant que gouvernement et en tant que pouvoir et à présent, nous menons plus d’efforts encore pour régler ce dossier. Je suis certain que ceux qui ont kidnappé Jonston réaliseront que l’intérêt national exige qu’ils y mettent fin et j’espère qu’il sera bientôt libéré."

Vendredi, 15 juin 2007
Centre Palestinien d’information

Traduction Centre d’Information sur la Résistance en Palestine