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Réfugiés palestiniens au nord du Liban

Appel à l’aide

Samedi 26 mai 2007, par Beit Atfal Assoumoud

Un message de nos amis et partenaires de l’Association Beit Atfal Assoumoud. La situation des réfugiés de Nahr al Bared qui ont fui vers le camp de Baddaoui près de Tripoli est extrêmement préoccupante : témoignage et APPEL A SOLIDARITE FINANCIERE.

Toujours les mêmes scènes à vous briser le coeur, les mêmes scènes dont nous sommes les témoins depuis des décennies maintenant : des femmes horrifiées poussant leurs enfants hors de Naher El-Bared et qui cherchent désespérément à se mettre à l’abri n’importe où, des voitures, des camions et des minibus avec des drapeaux blancs aux fenêtres, surchargés de gens qui se hâtent de fuir l’enfer. Tous se dirigent vers le camp de Baddawi, transformé en ruche envahie de familles déplacées. Certains ont la chance d’y retrouver des parents quand d’autres se sont réfugiés dans les écoles et les locaux des ONG.

Le comité des ONG a décidé d’utiliser notre centre pour y proposer des activités aux enfants déplacés, en faire le quartier général du comité et y tenir des réunions. Notre minibus a fait quatre voyages la nuit dernière pour évacuer des gens de Nahr El-Bared. Amal, l’une de nos travailleuses de terrain, a quitté sa maison en hâte avec toute sa famille, tous pieds nus, alors que la zone était pilonnée : toute la maison était en feu, ils ont tout perdu et n’ont pas pu sauver le moindre papier.

Abdallah, le responsable de Naher El-Bared qui a trouvé refuge à Baddawi avec sa femme et trois enfants m’a dit : « C’est une nouvelle Nakba, comme en 1948, on n’a jamais rien vu de tel. Nous avons dû abandonner nos maisons sans pouvoir rien emporter, juste le temps d’attraper nos enfants et de courir nous mettre à l’abri. Quarante à cinquante personnes regroupées dans une seule pièce sous un bombardement incessant, aveugle et sans pitié... Personne n’était préparé à un tel désastre. On a dû tenir pendant trois jours dans ces conditions, sans eau, sans nourriture ni lait pour les bébés. Le camp, qui a été sous un déluge d’au moins vingt bombes de toutes sortes à la minute, est à présent complètement détruit, rasé. Il y a encore des corps sous les décombres.

« Dès que le cessez-le-feu a été proclamé les habitants ont commencé à quitter le camp à pied. De 4h de l’après-midi jusqu’à 2h du matin, des flots ininterrompus de gens de tous âges, même des enfants de 2 ans, se sont dirigés à pied vers les entrées du camp malgré la présence de snipers qui tiraient toujours, pour rejoindre la route principale et tenter de trouver des voitures, des camionnettes, des bus, n’importe quoi pour les emmener ailleurs, la plupart du temps sans rien, pas même leurs papiers personnels et la plupart sans un sou.

« Des enfants hurlent de terreur, des femmes crient, demandent des nouvelles de membres de leur famille, des handicapés appellent à l’aide.... La scène dépasse l’imagination. Dix mille personnes s’entassent à présent à Baddawi, chez des parents et dans sept écoles - et leur nombre augmente sans cesse-, tandis que d’autres ont trouvé refuge à Tripoli et ailleurs encore. L’UNRWA [Office des Nations unies pour les réfugiés palestiniens] a distribué des matelas et des repas à ceux qui sont dans les écoles. On demande aux gens d’évacuer complètement Nahr El-Bared, probablement pour achever la mission militaire. » Ici Abdallah a stoppé son récit en s’excusant, pour aller rejoindre ceux qui s’occupaient des déplacés. Kassem, qui est à Baddawi depuis ce matin, m’a dit qu’il n’avait jamais vu une telle situation : le camp est dans un état chaotique, la population est encore sous le choc, incapable de penser ou d’agir alors qu’il y a tant de problèmes à résoudre et tant de besoins. L’hôpital de Baddawi travaille à pleine capacité pour recevoir les blessés ; d’autres ont été envoyés dans les hôpitaux privés de la région.

L’hôpital du Croissant rouge palestinien de Safad a aussi recueilli quatre femmes enceintes de El-Bared qui étaient en train d’accoucher dans des conditions dramatiques. Trois des nouveaux-nés ont survécu mais une femme a perdu son bébé.

Les sentiments dominants parmi la population sont tout d’abord une grande confusion, à l’image de la situation : la vitesse à laquelle se sont succédé les incidents et les réactions n’a pas permis de comprendre ce qui se passait. Les gens dans tous les camps sont révoltés par le fait que des civils et des zones d’habitation aient été ciblés avec une telle férocité et dans le même temps, ils sont fous de rage d’avoir été manipulés et victimisés par un groupe extrémiste. Les Palestiniens du Liban ne veulent pas être mêlés aux dissensions politiques compliquées des Libanais, ni au conflit actuel, pourtant il semble que leurs camps fragiles sont utilisés comme un champ de bataille pour installer un conflit, non pas local mais régional.

La siutation à Baddawi

Baddawi accueille maintenant plus de 2300 familles de Nahr El-Bared. 1000 familles environ sont aussi réparties dans Tripoli et à proximité. Nous nous tournons encore une fois vers vous pour nous aider à fournir à ces personnes les produits de base quotidiens.

L’UNRWA est notre principal fournisseur de nourriture et d’autres organisations donnent des médicaments et d’autres choses. Mais les gens ont fui leurs maisons sans vêtements et il est évident que chaque famille a un besoin absolu de ces affaires. Une aide de 100 dollars à chaque famille n’est qu’une petite contribution pour faire face à ce besoin particulier afin que ces personnes recouvrent leur dignité humaine.

D’un autre côté, dans cette situation extrêmement traumatisante où la plupart des gens, y compris notre propre personnel, sont encore en état de choc, nous avons un énorme besoin d’aide psychologique. Le psychologue et le psychiatre qui travaillaient à la clinique de Naer El-Bared vont intensifier leur travail à Baddawi afin d’aider ces familles déplacées

Le centre de Baddawi va organiser des activités spéciales pour les enfants, afin de leur donner un sentiment de sécurité et de diminuer la pression sur leurs parents qui se sont retrouvés brutalement arrachés de chez eux et jetés, sans foyer, dans une situation extrêmement difficile et sans solution politique certaine.

Nous lançons une campagne pour recueillir l’argent nécessaire et en commencer la distribution le plus rapidement possible.

3300 familles x100 $= 330,000 dollars.

C’est un besoin terriblement urgent et nous comptons sur vous.

Svp, envoyez vos dons à :

The National Institution for Social Care & Vocational Training

Immobilita Bldg. Hamra St.

Beirut Lebanon

P.O.Box 113-5453

N° de compte :

001-106845-002 si vous envoyez des dollars

001-106845-004 pour les euros

SWIFT : FINKLBBE